Mark Zuckerberg a débuté sa présentation en abordant l’état de la connexion à Internet à l’échelle internationale, rappelant qu’approximativement cinq milliards de personnes ne sont toujours pas connectées.
Cette introduction avait pour but d’évoquer à nouveau le projet Aquila présenté l’an dernier, soit l’idée de déployer une connexion Internet à haute vitesse par le biais de drones plus larges qu’un Bœing 747 en employant un système de connexions à base de laser.
Difficile de ne pas voir dans cette précédente déclaration une forme de critique des politiques mises de l’avant par Donald Drumpf.
«Quand je regarde autour de moi lorsque je voyage à travers le monde, je commence à voir des gens et des nations qui se replient vers l’intérieur, militant contre cette idée d’un monde connecté et d’une communauté mondiale», a-t-il déclaré. «J’entends des voix terribles appelant à la construction de murs en prenant leurs distances de personnes qu’ils étiquettent comme étant “les autres”. Dans le but de bloquer la libre expression, de ralentir l’immigration, de réduire le commerce, et à certains endroits à travers le monde, même de couper l’accès à Internet.»
Difficile de ne pas voir dans cette précédente déclaration une forme de critique des politiques mises de l’avant par Donald Drumpf. Bien entendu, Zuckerberg n’a pas lancé des flèches uniquement vers le candidat vedette du Parti républicain dans ses propos. N’empêche, il va de soi que cette prise de position ne passera pas inaperçue.
S’en est suivi de la feuille de route illustrant la vision de son entreprise pour les 10 prochaines années.
Celle-ci est divisée en trois sections : renforcer l’écosystème Facebook au cours des 3 prochaines années, améliorer les produits comme Messenger, WhatsApp et Instagram pour les 5 prochaines années, et enfin favoriser la connectivité, l’intelligence artificielle et la réalité virtuelle et augmentée dans le cadre d’un horizon de 10 ans.
Tout comme Microsoft, Facebook a également mis l’accent sur l’importance des bots dans les années à venir, notamment en annonçant le déploiement d’un nouvel API pour ce que l’entreprise nomme la plateforme Messenger.
L’idée derrière cette trousse d’outils est d’inciter les entreprises à construire leur propre assistant virtuel venant offrir un service à la clientèle directement intégré dans Messenger.
Cette stratégie n’est pas nouvelle, et nous l’avions déjà évoqué la semaine dernière lorsque Facebook a dévoilé des changements à venir dans Messenger.
Il a également été question d’un autre API, rattaché à la fonction Live Video. Les développeurs pourront désormais intégrer une fonction permettant de déclencher une diffusion vidéo sur Facebook à même leur propre application. Zuckerberg a d’ailleurs fait la démonstration d’un drone équipé d’une caméra diffusant des images en direct sur son réseau social.
De son côté, le partage et la sauvegarde d’articles sur Facebook seront améliorés à plusieurs égards.
D’abord, il sera possible de sauvegarder un article vers Facebook directement à partir du site de la publication.
De plus, les lecteurs auront l’option de citer une portion d’un article qu’ils souhaitent partager afin que celle-ci apparaisse au-dessus du résumé d’une publication. Bien entendu, les sites qui souhaitent offrir ces nouvelles options à leurs utilisateurs devront avoir installé de nouveaux modules pour en profiter.
Dans une rare manifestation d’ouverture avec la concurrence, Facebook a annoncé qu’il sera bientôt possible de remplacer votre photo de profil animée par une courte vidéo générée à travers d’applications comme Boomrang d’Instagram, Lollicam, BeautyPlus, Cinemagraph Pro, MSQRD, mais aussi Vine, pourtant la propriété de Twitter. En tirant profit de ce que l’entreprise nomme le Profile Expression Kit, n’importe quel développeur d’applications aura le loisir d’intégrer le code activant cette fonction.
Le clou de la conférence pour les adeptes de réalité virtuelle a certainement été le dévoilement de Facebook Surround 360. Il s’agit d’un système sophistiqué de capture vidéo 3D muni d’un jeu de 17 caméras dont le design sera bientôt publié en projet open source sur Github.
Bien que des systèmes similaires existent déjà sur le marché, comme GoPro qui a conçu l’Odyssey en partenariat avec Google en vente à 15 000$ US, ou l’Ozo de Nokia qui se détaille à 60 000$ US, Facebook a nullement l’intention de commercialiser sa conception. En outre, quiconque peut assembler son propre Facebook Surround 360 en investissant 30 000$ US pour l’achat du matériel nécessaire.
La stratégie derrière cette initiative est aussi simple qu’inusitée : accélérer l’adoption de la technologie dans l’espoir que Facebook soit plus rapidement alimenté par des vidéos à 360 degrés de qualité.