Une guerre froide d’un nouveau genre. En accord avec la politique protectionniste de son pays, Google a retiré ce lundi au fabricant de smartphones chinois Huawei et sa sous-marque Honor la licence de son système d’exploitation Android.
Depuis l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis, une guerre commerciale et technologique fait rage entre Washington et Pékin. Conséquence directe du conflit larvé, depuis le 15 mai, un décret interdit aux entreprises américaines de partager leurs technologies avec des sociétés étrangères considérées comme étant «à risque».
Et qui dit Google, dit Android. Huawei pourrait ainsi se retrouver dans l’incapacité de faire tourner ses appareils avec un système d’exploitation stable. Outre celles de Google, d’autres applications issues d’entreprises américaines comme Facebook, Instagram, Snapchat, WhatsApp et autres ne seront plus accessibles. Rappelons que ces sociétés, comme Google, sont basées aux États-Unis et n’ont donc plus le droit de figurer dans le catalogue Huawei.
Huawei sans google : quelles conséquences dans un futur proche ?
Un post sur le compte Twitter d’Android permet de mettre un peu d’eau dans un vin déjà bien frelaté. Il informe les consommateurs que les smartphones déjà sur le marché estampillés Huawei et Honor continueront de pouvoir faire tourner Google Play et Play Protect.
For Huawei users’ questions regarding our steps to comply w/ the recent US government actions: We assure you while we are complying with all US gov’t requirements, services like Google Play & security from Google Play Protect will keep functioning on your existing Huawei device.
— Android (@Android) 20 mai 2019
En d’autres termes, lesdits smartphones pourront encore mettre à jour les applications installées et recevront encore les patchs de sécurité normalement. Les derniers nés des deux marques, le Huawei P30 Pro ou le Honor View 20, entre autres, resteront donc parfaitement fonctionnels.
En revanche, ceux-ci ne devraient pas pouvoir profiter des dernières mises à jour. Pas d’Android 10 Q, donc.
Les recours de Huawei et Honor
Huawei aurait anticipé le décret depuis un moment et travaillerait déjà sur une alternative : son propre système d’exploitation nommé «Hongmeng». Il lui faudra alors aussi développer son propre store d’applications, celui qu’il propose aujourd’hui n’étant qu’un complément de Google Play.
Par ailleurs, Huawei et Honor (en attendant d’autres constructeurs en ligne de mire, comme Xiaomi et OnePlus) pourront toujours utiliser AOSP, la déclinaison open-source d’Android. Celle-ci rend le système d’exploitation téléchargeable, mais avec du retard, le temps que la version soit rendue publique. Une solution qui s’apparente à du bricolage, puisque certaines applications utilisant les structures d’Android ne sont plus aussi fonctionnelles sans la version native de l’OS.
Le feuilleton n’est cependant pas fini, puisque Huawei s’apprête à utiliser toute sa force de frappe pour contrer le décret américain. Il en va de la survie de la marque sur le sol américain, puisque Google n’est pas la seule marque à avoir annoncé le divorce. Intel et Qualcomm font aussi partie du wagon.
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