Par conséquent, les lecteurs qui préfèrent avoir une relation plus physique avec leur quotidien devront se rabattre sur l’édition du samedi, qui sera la seule à préserver le format traditionnel.
Selon le quotidien, sa version numérique est plus performante que La Presse papier après 131 ans d’existence.
«Le succès de La Presse+, l’édition numérique gratuite pour tablettes, permettra à La Presse de franchir un jalon important de son histoire le 1er janvier prochain», annonce Guy Crevier, président et éditeur du quotidien. «La Presse deviendra ainsi le premier quotidien imprimé au monde à être 100% numérique en semaine et se positionnera comme le leader numérique de l’information au Québec. Le samedi, l’édition papier sera maintenue et continuera d’être distribuée chez les abonnés et dans les différents points de vente», assure-t-on. Bien entendu, difficile d’imaginer que les jours de cette exception ne sont pas comptés.
Selon l’entreprise, la stratégie numérique adoptée au cours des dernières années a porté fruit. On apprend ainsi que plus de 460 000 personnes consultent La Presse+ chaque semaine, selon des observations effectuées du 24 au 30 août dernier. Aux dires du quotidien, sa version numérique est plus performante que La Presse papier après 131 ans d’existence.
On ignore toutefois si cette affirmation tient compte du fait qu’un journal classique est beaucoup plus susceptible d’être consulté par plus d’une personne que son équivalent numérique. En effet, il est peu commun de voir traîner une tablette tactile sur la comptoir d’un restaurant achalandé.
«La décision d’affaires annoncée aujourd’hui a fait l’objet d’une profonde réflexion et nous comprenons qu’elle puisse décevoir certains lecteurs», poursuit Crevier. «Au cours des dernières années, l’adoption massive des nouvelles technologies a entraîné un déclin rapide pour la grande majorité des médias généralistes, tout particulièrement pour les quotidiens imprimés qui traversent une période critique sans précédent.»
«Dans ce contexte, le modèle de distribution des journaux papier, avec les coûts d’impression, de papier et les frais engendrés par les camions qui sillonnent les routes […] a tout simplement atteint ses limites. Le journal est d’ailleurs l’un des derniers objets de consommation livré quotidiennement à la maison», ajoute-t-il, non sans nous rappeler de la disparition prévue de la livraison du courrier à domicile au Canada.
Le Toronto Star adopte le format de La Presse+
Il est intéressant de noter que cette nouvelle tombe au lendemain du lancement de la version numérique du Toronto Star, baptisée Star Touch, qui emprunte la même technologie que La Presse+. Contrairement à La Presse toutefois, l’entreprise derrière le plus important quotidien au Canada n’a nullement annoncé avoir l’intention de se départir de son format papier dans les années à venir.