C’est une bonne nouvelle pour l’économie du Québec et c’est aussi un changement culturel assez important des Québécois par rapport au marché du travail, si on prend un peu de recul. Selon deux chercheurs de l’Université du Québec à Trois-Rivières, on comptait en 2021 au Québec 17,6% de nouveaux entrepreneurs, un sommet historique.
Les deux chercheurs participent à une enquête internationale qui a lieu chaque année depuis 2013 et qui s’appelle le «Global Entrepreneurship Monitor». Et ce qu’ils voient, c’est une progression soutenue du nombre d’entrepreneurs émergents depuis 2013. Cette année-là, la proportion de ces nouveaux entrepreneurs au Québec était de 9,5% seulement.
C’est donc une nette évolution de la tendance des travailleurs québécois de se lancer en affaires. Selon les chercheurs de l’UQTR, les résultats de 2021 indiquent clairement que les effets de la pandémie sur la perception qu’ont les Québécois par rapport à la santé de l’économie ont disparu.
On peut aller plus loin et dire qu’un effet beaucoup plus durable d’une certaine perception négative du secteur des technologies est aussi beaucoup moins important aujourd’hui qu’il l’a été depuis 10 ou même 20 ans. Si on revient au début du millénaire et à l’éclatement de la bulle techno, on remarquait une tendance auprès des étudiants de fuir les secteurs technologiques. Les parents qui avaient vu la société Nortel s’écrouler en 2002 préféraient encourager les jeunes à se trouver un emploi, plutôt que de se lancer en affaires.
C’est quelque chose qu’on n’entend plus tellement aujourd’hui. C’est donc un bon signe.
Il y a quand même un bémol dans l’enquête du Global Entreprneurship Monitoring : les entrepreneurs québécois seraient moins portés sur les questions environnementales que leurs homologues canadiens. C’est embêtant, étant donné que les enjeux climatiques risquent fort de définir le monde des affaires et des technologies au cours des prochaines années.