Non, ce n’est pas une blague, en ces temps d’austérité, nos impôts vont réellement subventionner cette niaiserie. Analyse de la dernière ineptie populiste gouvernementale.
Des études, ça sert à quoi?
Tout le monde le sait désormais : texter au volant est dangereux, très dangereux. La dernière étude de la Sécurité routière française, qui date déjà de 2012, a établi que les risques d’accident sont multipliés par 23 lorsque le conducteur écrit un SMS, plus connu ici sous le nom de texto. La distance ajoutée par la manipulation du téléphone, qui est bien le seul à être intelligent dans ce cas, est de 75 mètres! Ça en fait de la distance supplémentaire pour causer un accident. La SAAQ de son côté confirme que texter au volant équivaut à quitter la route des yeux entre 4 à 6 secondes, soit le temps qu’il faut pour parcourir la distance nécessaire pour traverser un terrain de soccer à 90 km/h, voire donc plus sur autoroute.
En plus des contraventions qui sont en hausse depuis 2008, passant de 11 485 à plus de 66 000 par année, le gouvernement du Québec a fait passer de trois à quatre points d’inaptitude les infractions impliquant un téléphone au volant. Mais cela n’est apparemment pas suffisant pour dissuader les récidivistes et faire baisser le nombre d’infractions.
Alors plutôt que de continuer à remplir les caisses de l’état en cette période déclarée de crise et d’austérité en punissant plus sévèrement les fautifs, le gouvernement Couillard a plutôt décidé de les vider un peu plus en finançant des aires d’autoroutes dédiées aux communications sans fil. Quelques unes d’entre elles ont d’ailleurs déjà été inaugurées cette semaine un peu partout dans la province.
Histoire que ces dépenses ne soient pas totalement inutiles, je vais les lister ici, afin que vous sachiez au moins où elles se trouvent :
- Baie-de-Maskinongé, à Maskinongé, sur l’autoroute 40 en direction est;
- Cap-de-Pierre, à Saint-Augustin-de-Desmaures, sur l’autoroute 40 en direction est;
- Chaudière-Appalaches, à Lévis, dans le secteur de Saint-Nicolas, sur l’autoroute 20 en direction est;
- Melbourne, sur l’autoroute 55 dans les deux directions;
- Memphrémagog, à Magog sur l’autoroute 10 dans les deux directions;
- Porte-du-Nord, à Saint-Jérôme, sur l’autoroute 15 dans les deux directions;
- Rigaud, sur l’autoroute 40 dans les deux directions.
De nouvelles haltes seront inaugurées prochainement à Lavaltrie, à Rivière-Beaudette et à Saint-Michelle-de-Bellechasse selon Radio-Canada.
Des campagnes dissuasives?
Pas question ici de savoir si cela aura un quelconque impact sur les contrevenants. Je dirai presque que c’est une chance, le gouvernement aurait pu commanditer une coûteuse étude à plusieurs centaines de milliers de dollars pour un résultat sans conviction. Si cela a peut-être été le cas, ils ne s’en sont clairement pas vantés.
Cela n’a cependant pas empêché le ministre des Transports, Robert Poëti, de faire un appel d’offres auprès du secteur privé pour améliorer l’offre de services sans fil dans les haltes routières du Québec. C’est tellement vital par les temps qui courent. Ne serait-ce pas là, l’aveu d’un échec total des campagnes de sensibilisation et d’une répression trop légère?
Que ce soit au Québec, en Belgique ou en Angleterre, les gouvernements font leur possible pour sensibiliser les populations aux dangers reliés à l’utilisation du cellulaire au volant, mais apparemment rien n’y fait. Malgré le fait qu’au Québec, plus de 99% des gens reconnaissent les dangers de texter au volant selon la SAAQ, plus de 25% ne peuvent s’empêcher de le faire.
Alors tant qu’à niveler vers le bas, autant fournir des «piqueries» pour drogués du cellulaire le long des autoroutes aux frais des contribuables, non?