En effet, un crématorium situé en Angleterre utilisera bientôt la technologie d’une entreprise de Floride, afin de produire de l’électricité à partir de la récupération de la chaleur générée pour incinérer les cadavres.
D’après l’entreprise américaine B&L Cremation Systems, la chaleur dégagée par l’incinération d’un seul corps serait capable de générer une quantité d’énergie suffisante pour permettre à 1500 foyers ou moins d’écouter un épisode d’une heure de leur série télévisée préférée (soit 150 kilowatt-heures).
Pour y arriver, le crématorium de Durham installera des turbines à même son four crématoire, dans le but de récupérer l’énergie qui serait autrement gaspillée et de la vendre à des entreprises locales productrices d’électricité. «Ce processus rendra la technologie de crémation beaucoup plus verte en tirant aussi profit de ses sous-produits (sic)», comme l’explique Steve Looker, propriétaire et chef de la direction de B&L Cremation Systems, dont les propos ont été divulgués par le site Life’s Little Mysteries.
L’argumentaire de M. Looker laisse paraître son optimisme quant au succès de sa technologie dans un proche avenir. D’après cet ingénieur en crémation, un nombre croissant de crématoriums y aura recours. En Europe, indique-t-il, la régulation restrictive sur les émissions crématoires, couplée au fort prix de l’énergie, rendra incontournable la récupération de la chaleur produite pour générer de l’électricité.
L’incinération n’est pas vraiment une tendance marquée en Amérique du Nord. Pas même la moitié des habitants des États-Unis songerait actuellement à se faire incinérer le moment venu, préférant plutôt l’enterrement traditionnel, alors que le choix de la crémation dans certains pays d’Europe franchirait aisément la barre des 90%.
Par conséquent, il sera beaucoup plus profitable pour les crématoriums européens d’acheter une turbine floridienne que leur équivalent américain, en raison de son coût prohibitif situé entre un quart et un demi-million de dollars US. Pour être rentabilisé, le dispositif rotatif doit être en fonction 24 heures sur 24.
Cette exigence semble donc incompatible avec l’activité crématoire américaine, puisque les fours du pays ne seraient allumés que huit heures en moyenne par jour. Dans ce contexte, un système de turbines serait remboursé en moins de cinq ans en Europe, tandis qu’il ne le serait qu’entre 15 et 20 ans aux États-Unis.
Le vieillissement des «Baby Boomers» risque cependant changer la donne, puisqu’ils devraient opter en grand nombre pour l’incinération, prédit M. Looker. Une importante vague de décès de personnes issues de cette génération surviendra au cours des prochaines décennies.
(Crédit image du bas: Jean/Flickr)