Square Enix fait face à une situation délicate. Les dernières données communiquées par Takashi Kiryu, président-directeur général, révèlent des ventes globales de Final Fantasy XVI estimées à 3,5 millions d’unités depuis son lancement sur PlayStation 5 en juin 2023. Un chiffre qui interpelle! Surtout en prenant en compte le démarrage initial prometteur à 3 millions d’exemplaires écoulés en une semaine. L’analyse des courbes de vente suggère une stagnation préoccupante sur PS5 après juillet 2023, tandis que la version PC, publiée en septembre 2024, n’aurait généré qu’un impact marginal.
La communication de Square Enix, jugée opaque par les observateurs, alimente les spéculations. Présentés lors d’un briefing réservé aux investisseurs, ces résultats contrastent avec les performances historiques de la licence. À titre de comparaison, Final Fantasy XV avait franchi le cap des 10 millions de ventes en deux ans, malgré des critiques mitigées. Ici, l’écart entre les attentes et la réalité soulève des questions sur les choix stratégiques : exclusivité temporaire PS5, tarification élevée, ou orientation gameplay axée sur l’action-RPG, éloignée des racines turn-based de la saga.
Par ailleurs, l’absence de données détaillées par plateforme ou de bilan post-sortie PC renforce le scepticisme. Les forums spécialisés, notamment japonais, relèvent un désintérêt rapide dans le pays d’origine, où le jeu a quitté le top 30 des ventes en trois semaines. Un signal alarmant pour une franchise ancrée dans la culture gaming nippone.
Les actionnaires s’interrogent sur la gestion de l’éditeur, déjà échaudé par les contre-performances récentes de Forspoken et les ventes modestes de Final Fantasy VII Rebirth. Certains analystes évoquent des scénarios correctifs : partenariat avec des services de subscription type Xbox Game Pass, réédition physique à prix réduit, ou accélération du calendrier de contenu additionnel.
En réponse aux interrogations, Square Enix maintient une posture réservée, se limitant à des déclarations évasives sur « l’examen des options de croissance à moyen terme ». Toutefois, la pression monte. La crédibilité du repositionnement de la licence Final Fantasy, présenté comme prioritaire depuis 2020, est désormais en jeu. Les prochains mois s’annoncent déterminants, entre ajustements marketing et attentes d’une communauté historiquement fidèle, mais de plus en plus critique.
