À l’ère du tout-numérique, Nintendo frappe un grand coup en réinventant une pratique quasi-disparue : le prêt de jeux entre amis. Lors de son dernier Direct, la firme japonaise a dévoilé les cartes de jeu virtuelles, une fonctionnalité astucieuse qui permet d’emprunter ou de partager ses achats digitaux comme on le faisait autrefois avec les cartouches. Un mélange de nostalgie et de modernité qui pourrait séduire les joueurs attachés au tangible.
Le principe ? Des jeux numériques… qu’on peut « tenir » dans sa main (en quelque sorte)
Imaginez : vous achetez Animal Crossing sur le eShop. Au lieu de rester coincé dans votre bibliothèque numérique, le jeu peut être transféré sur une carte virtuelle, visuellement identique à une cartouche Switch classique. Cette carte s’affiche alors sur l’écran d’accueil, comme un titre physique. Pour le prêter, il suffit d’un transfert local entre deux consoles – après autorisation des deux parties. L’emprunteur a ensuite 14 jours pour en profiter, avant que le jeu ne « revienne » automatiquement dans la bibliothèque du propriétaire.
Pour qui ? Familles et groupes d’amis, surtout
Nintendo cible clairement les foyers ou les cercles proches. Le partage est limité aux comptes d’un même groupe familial, une mesure pour éviter les abus tout en simplifier la vie des parents. « C’est pratique pour prêter Mario Kart à mon neveu sans lui donner accès à tout mon compte », anticipe déjà un utilisateur sur les réseaux. Reste une contrainte : impossible de prêter un jeu pendant que vous y jouez – logique, mais frustrant si vous avez une longue partie en cours.
Les zones d’ombre
Certains détails restent à clarifier : comment fonctionneront les jeux nécessitant une connexion permanente (Splatoon, Fortnite) ? Les abonnés Nintendo Switch Online pourront-ils partager leurs jeux offerts ? Et si le propriétaire vend sa console, que deviennent les cartes ? Autant de questions qui devront trouver réponse d’ici la mise à jour prévue fin avril.
Avec cette idée, Nintendo prouve qu’il reste le roi des ponts entre passé et futur. En remettant de l’avant le partage de jeux – un geste simple qui avait disparu avec le numérique –, la firme offre une transition douce vers la Switch 2. Reste à voir si les joueurs adopteront massivement ce système… ou s’il deviendra un gadget oublié. Une chose est sûre : en termes de communication, Nintendo marque encore des points.
