Alors que la sortie de la Nintendo Switch 2 se profile, CD Projekt vient de confirmer une information cruciale pour les amateurs de jeux physiques : les cartouches de la console auront une capacité maximale de 64 Go. Une révélation qui éclaire les stratégies des éditeurs face à des titres toujours plus volumineux… et explique l’émergence des « Game-Key Cards », ces cartes à code qui remplacent peu à peu les supports traditionnels.
Cyberpunk 2077 : un cas d’école pour la Switch 2
Lors d’un récent entretien, un porte-parole de CD Projekt a détaillé l’adaptation de Cyberpunk 2077: Ultimate Edition sur la nouvelle console. Le RPG, connu pour ses paysages denses et ses quêtes complexes, occupera intégralement les 64 Go de la cartouche. « Nous avons optimisé chaque texture, chaque dialogue, pour que Night City tienne dans ce format sans compromettre l’expérience », explique-t-il. Un travail d’orfèvre qui inclura même le ray tracing mobile et le DLSS, prouvant que la Switch 2 peut rivaliser avec les grands frères PS5 et Xbox Series.
30 FPS ou 40 FPS : le choix cornélien
Mais cette prouesse technique a un prix. Les joueurs devront choisir entre un mode Qualité (30 FPS en 1440p dynamique) pour admirer les néons de Night City, ou un mode Performance (40 FPS en 1080p) pour des combats plus fluides. « C’est un équilibre délicat, mais nécessaire pour respecter le hardware », concède le studio. Une réalité qui rappelle que la magie de la portabilité exige parfois des concessions.
Game-Key Cards : quand le physique devient numérique
Reste un problème : que faire des jeux dépassant 64 Go, comme Final Fantasy VII Remake (100 Go) ou Elden Ring ? La réponse de Nintendo : les Game-Key Cards. Ces « cartes physiques », joliment imprimées, ne contiennent qu’un code de téléchargement. Pratique pour les éditeurs, moins pour les collectionneurs qui rêvaient d’une bibliothèque « tout-en-cartouche ». « C’est une solution transitoire, le temps que les supports évoluent », tempère un analyste.
Stockage interne : la course aux gigaoctets
Avec des jeux aussi gourmands, la gestion de l’espace devient un casse-tête. Même Cyberpunk 2077, pourtant complet sur cartouche, nécessitera 20 Go supplémentaires pour ses correctifs. La Switch 2, équipée de 256 Go en base, pourrait vite saturer. « Les cartes microSD deviendront indispensables », prédit un joueur ayant testé la console. Un retour à l’ère des « suppléments numériques » qui pourrait agacer les puristes.
Les développeurs à l’épreuve de l’optimisation
Pour les studios, cette limite de 64 Go est un défi créatif. « Cela nous force à repenser chaque asset, comme à l’époque des DVDs sur PS2 », confie un développeur sous anonymat. Certains tronqueront des cinématiques, d’autres opteront pour des téléchargements obligatoires. CD Projekt, lui, mise sur une compression astucieuse et des textures « intelligentes », qui s’adaptent à la distance de la caméra.
Nostalgie vs pragmatisme : quel avenir pour le physique ?
En confirmant cette contrainte, CD Projekt relance le débat sur l’avenir du jeu physique. Les Game-Key Cards, bien qu’impersonnelles, évitent les cartouches à 100 $. « C’est un mal nécessaire pour préserver l’accès aux gros jeux », défend un responsable éditorial. Mais pour les fans de boîtiers complets, le rêve s’éloigne.
La Switch 2, entre héritage et révolution
Avec ses 64 Go, la Switch 2 navigue entre deux eaux : respecter la tradition Nintendo du « plug-and-play » et épouser les réalités du jeu moderne. Cyberpunk 2077 montre que l’exploit est possible… à condition de s’armer de patience et d’une bonne connexion Internet. Reste à voir si, dans quelques années, les cartouches auront encore une place dans nos étagères — ou si le tout-numérique aura définitivement scellé leur sort.
En attendant, les joueurs peuvent se rassurer : explorer Night City dans le bus reste possible. Mais pour les mondes ouverts XXL, mieux vaut prévoir un chargeur de secours… et un abonnement cloud.