Kaku Ancien Steal a tout pour plaire aux premiers abords. Un jeu d’action-aventure d’un style fantastique qui, dès les premiers instants, nous fait penser (tout en restant mesuré) à un Zelda Breath of the Wild ou Tears of the Kingdom. Ce jeu, développé par le studio BINGOBELL, que nous remercions au passage de nous avoir fourni une clé du jeu pour vous fournir ce test (ainsi que keymailer.co), promet dès les premiers instants un voyage incroyable. Un voyage dans un monde assez grand, chose qui n’a pas du tout dû faciliter le travail de ce petit studio qui réussit tout de même à tirer son épingle du jeu.
Nous avons ainsi pu le tester sur Branchez-vous et vous livrons ainsi notre test le plus complet et objectif concernant le jeu.
Kaku qui veut faire du Link
Le début de l’aventure nous emmène dans des plaines enneigées où le froid glacial règne. Le héros du jeu, à savoir Kaku, poursuit une créature volante grâce à ses oreilles, une sorte de porcelet (non, ce n’est pas Dumbo). Diverti par celui-ci, notre héros se fait attaquer par une sorte de sanglier qui le fait trébucher dans une grotte glacée. Vous allez ainsi faire la rencontre de Geiser, un vieil érudit qui commence tout d’abord par vous gronder pour l’avoir fait trébucher avec vous dans votre chute. S’ensuit une petite dispute et plusieurs accusations avant que l’aventure ne débute réellement.
Vous vous retrouvez dans des ruines qui racontent l’histoire de la création de Saga et des quatre éléments (Feu, Eau, Terre et le vent). Kaku est alors chargé de restaurer le Temple élémentaire. Ceci s’avère être une sorte d’épreuve et Kaku obtient la bénédiction de Saga et doit restaurer des stèles vides. Il doit également restaurer les quatre âmes élémentaires des continents élémentaires. À partir de là, vous explorez des histoires dites secondaires qui s’entrelacent avec l’histoire principale lorsque vous vous aventurez dans ces différents continents.
Une narration pas assez profonde
L’histoire a les principales caractéristiques d’une haute fantaisie, mais elle n’est pas vraiment unique. C’est une histoire assez basique, mais aussi, par moments, il est vrai, déroutante. La narration semble décalée, les dialogues des personnages sont parfois trop ternes, ce qui les rend difficiles à suivre. D’ailleurs, nous sommes trop rapidement, dès le début, lancés dans la peau du héros sans une réelle introduction.
Un peu à l’image d’un jeu Zelda, mais là encore, on parle d’un personnage emblématique qui est Link et qui est connu de tous, contrairement à Kaku qui doit encore se faire une place auprès des joueurs. Une structure de narration qui est donc un peu décalée pour un jeu qui a encore tout à prouver pour les joueurs qui vont en faire la découverte. Nous avons eu du mal à nous attacher au personnage et à son monde, surtout qu’il nous ait un peu balancé un peu à la va vite dès le départ. Une plus longue introduction le concernant aurait été plus judicieuse afin de l’apprécier à sa juste valeur et qu’il commence, peu à peu, à occuper une place dans le cœur des joueurs.
Pas un monde ouvert mais plutôt des zones ouvertes.
Si le jeu est mis en avant comme étant un monde ouvert, nous allons quand même rester plutôt mesurés. Le monde est assez grand, certes, mais il apparaît bien plus comme une grande zone ouverte, un peu à l’image de celle mise en place dans Final Fantasy VII Rebirth plutôt qu’un vrai monde ouvert en bonne et due forme.
Vous allez ainsi parcourir différents continents qui s’apparentent à des zones ouvertes assez grandes. Assez pour vous permettre de vivre une belle aventure et de découvrir les différentes facettes du monde que nous offre le jeu.
Kaku emprunte des mécanismes aux…Souls-Likes
En termes de gameplay, Kaku Ancien Seal semble vouloir s’inspirer des jeux souls-likes, mais bien évidemment à un niveau plus bas tout en étant très intéressant. Un peu à l’image d’un Elden Ring (juste un exemple pour vous mettre dans le contexte), vous gagnerez des pierres anciennes en venant à bout des ennemis et qui vous serviront comme une monnaie d’échange pour monter en niveau. Un mécanisme de gameplay qui rappelle ainsi étrangement celui des runes pour Elden Ring afin de construire le “build” de votre personnage. Vous allez ainsi les dépenser pour gagner des caractéristiques de niveau et ainsi pouvoir builder votre héros tout en gagnant de nouvelles compétences.
Cette monnaie sera également un moyen de les utiliser comme des points de contrôle. Cependant, contrairement aux souls-likes tels que Elden Ring, les ennemis ne réapparaîtront pas de nouveau après les avoir touchés.
D’autres pierres sont également récupérables lors de votre périple pour du farm, avoir de nouvelles armes ou encore pour cuisiner, comme dans les jeux Zelda.
Ces pierres ne sont cependant pas les seules choses à récupérer puisque des clés sont cachées un peu partout dans le monde. Celles-ci sont utilisables dans le Royaume des ruines afin de débloquer des énigmes qui vous permettront de passer des épreuves dont les récompenses vous donneront la possibilité d’améliorer votre jauge de santé ou d’endurance. Des épreuves encore une fois, rappelons celles de Zelda Tears of the Kingdom par exemple, mais beaucoup plus simples à réussir. De plus, il convient de noter que le petit porcelet dont nous vous parlions au tout début se prénomme Piggy et a la capacité de vous permettre de vous transporter entre les différentes ruines. Il deviendra ainsi votre compagnon lors de cette belle et longue aventure.
Des combats mi-figue, mi-raisin.
Si les combats peuvent sembler intéressants aux premiers abords, il s’avère plus compliqué. Nous avons ainsi eu beaucoup de mal à esquiver certaines attaques ou encore à parer certaines d’entre elles.
Le combat est principalement axé sur les attaques rapprochées, mais vous pouvez également utiliser des projectiles grâce à une fronde. Vous avez la liberté d’équiper diverses pièces d’armure et d’incruster des gemmes pour obtenir des bonus de statistiques. Vous pourrez également utiliser une forme alternative que vous pouvez adopter en utilisant le pouvoir de Saga, rendant Kaku extrêmement puissant.
L’un des gros défauts est le verrouillage d’une cible qui rend le suivi des combats via la caméra assez compliqué, voire désagréable. De plus, certaines attaques ennemies ne correspondent pas correctement à l’animation, rendant l’esquive encore plus confuse.
Un jeu qui se perd dans certaines mécaniques mais de bonnes idées
Lorsque vous gagnez de nouvelles capacités, vous devez utiliser des combinaisons de boutons pour les activer, mais elles ne se construisent pas à partir d’actions singulières. Elles fonctionnent plutôt comme des entrées de boutons séparées pour activer la capacité, ce qui semble vraiment bizarre. Le pire aspect du combat est qu’il n’est tout simplement pas amusant. La plupart des ennemis sont étourdis lorsque vous les frappez, ce qui vous permet de spammer les attaques et de les vaincre facilement. Il y a aussi une jauge que vous pouvez briser pour étourdir les ennemis. Seulement, briser cette jauge n’est pas vraiment amusant ou tactique comme dans d’autres RPG. Vous utilisez essentiellement une attaque lourde alternative pour réduire ladite jauge. Les attaques lourdes consomment également de l’endurance et, même lorsque vous augmentez votre endurance, il semble que les attaques lourdes prennent toujours un quart à la moitié de votre endurance à tout moment. Cela rend la gestion de l’endurance moins indulgente que dans un vrai jeu Souls-Like.
Vous fabriquerez également des articles alimentaires et des munitions. Les munitions sont utiles, avec différents types disponibles, tels que le poison, l’électricité et le feu, ce qui est vraiment pratique. En revanche, la nourriture est un peu particulière. Elle aide à restaurer une bonne quantité de santé ou d’endurance et peut offrir des bonus, mais il y a un long délai de récupération pour l’utiliser en combat, ce qui n’est pas pratique. Vous ne pouvez pas vous soigner de manière fiable quand vous le souhaitez et les combats de boss en tête-à-tête ressemblent davantage à un Elden Ring qu’à un “hack and slash” classique. Un sacré décalage avec les combats contre des petits ennemis.
Beaucoup d’énigmes mais qui perdent en intérêt
Pour ce qui est des énigmes, elles ne sont tout simplement pas amusantes. De plus, leurs contrôles sont médiocres. Vous devez appuyer sur un bouton pour sélectionner une pièce à déplacer, puis réappuyer sur le même bouton pour la désélectionner, mais cela ne fonctionne pas toujours correctement. Parfois, les pressions de boutons s’enregistrent deux fois, ce qui fait échouer le puzzle en déplaçant une pièce trop de fois et en épuisant les mouvements disponibles. En général, les contrôles sont assez capricieux. Le bouton d’action principal sert également à courir, donc lorsque vous vous déplacez dans les camps secondaires ou dans la ville des sanctuaires, vous pouvez accidentellement déclencher des dialogues avec les PNJ, ce qui est agaçant.
Le jeu n’est pas conçu pour minimiser les allers-retours. Vous devez souvent vous rendre dans une zone éloignée, puis revenir en arrière pour obtenir des ressources ou progresser dans l’histoire, ce qui ne fait que gonfler artificiellement la durée du jeu et n’est tout simplement pas agréable.
Le pire problème de conception, cependant, réside dans le nombre d’actions à confirmer dans l’interface utilisateur. Vous devez confirmer manuellement plusieurs actions comme l’artisanat, les améliorations de compétences ou l’activation des pierres de téléportation dans le monde des ruines. Cette couche supplémentaire de sélection dans les menus ralentit considérablement le rythme du jeu. De plus, le jeu manque de finition globale. J’ai rencontré des bugs visuels mineurs, des ennemis coincés dans le sol ou encore du popping.
Des graphismes plutôt réussis !
Graphiquement, le jeu est assez correct. Les modèles de personnages et les animations sont bien faits, et les environnements sont détaillés. Cependant, les textures sont inégales ; certaines zones sont très détaillées, tandis que d’autres sont plutôt ternes. La direction artistique est solide, avec un style visuel distinctif avec une touche assez moderne.
Verdict
En conclusion, Kaku Ancient Seal a de bonnes idées, mais ne parvient pas à les exécuter correctement. Le jeu présente une histoire basique, mais confuse et surtout mal introduite. Le gameplay est parfois maladroit et répétitif et certains problèmes de conception rendent l’expérience globale moins agréable. Si vous êtes un fan de jeux d’action-aventure et que vous cherchez quelque chose de nouveau, vous pourrez trouver du plaisir dans Kaku, mais ne vous attendez pas à un chef-d’œuvre. Néanmoins, ce premier titre plutôt ambitieux du studio va sûrement leur donner de nouvelles idées, car offrir un meilleur produit au final ne semble pas du tout inatteignable pour le studio.