Qu’ont en commun The Legend of Zelda: Breath of the Wild et Hyrule Warriors ? Ils n’ont pas fait l’unanimité. Alors que plusieurs les ont adorés, d’autres les ont carrément détestés. Ainsi, Hyrule Warriors: Age of Calamity parviendra-t-il à réunifier l’ensemble des fans de ces deux jeux ? Disons simplement que le passé pourrait bien être garant de l’avenir !
- Disponible sur: Nintendo Switch
- Prix: 79,99$ + txs
Et si ça s’était passé autrement…
Hyrule Warriors: Age of Calamity prend place 100 ans avant les événements de Breath of the Wild. Si vous avez joué à ce dernier, vous savez que c’est à ce moment précis que le royaume d’Hyrule s’est écroulé afin de laisser place à l’avènement de Calamity Ganon. C’est ainsi que vous verrez comment le roi d’Hyrule a tenté de combattre ce fléau avec l’aide de Link et des champions du royaume, et que vous serez témoin du dévoilement de la terrible puissance sommeillant en une certaine princesse Zelda.
Ceci dit, si vous pensiez qu’Age of Calamity serait le prologue officiel de Breath of the Wild, vous serez déçu. Bien que le jeu ait été publicisé comme tel, il s’agit plutôt d’une aventure prenant place dans un univers parallèle. On y explique les événements qui se sont déroulés avant Breath of the Wild, mais dont le cours fut modifié grâce à l’intervention d’un petit robot gardien venu du futur. Qui plus est, Nintendo a déjà mentionné qu’elle ne prévoyait pas développer davantage l’histoire d’Age of Calamity au-delà de ce dernier. Ainsi, ne voyez pas ce dérivé comme un titre faisant partie de la ligne narratrice officielle de Breath of the Wild, mais plutôt comme un jeu inspiré de ce dernier sans y être officiellement lié.
Néanmoins, cela ne veut pas dire que le scénario n’est pas intéressant. En fait, on a droit à des situations fort intrigantes qui approfondissent nos connaissances des personnages de Breath of the Wild. En outre, si vous avez apprécié ce dernier, vous serez ravis de voir la progression de la jeune Impa ou encore le développement de Zelda, tourmentée entre son destin et la peur d’affronter ce dernier. Même si on aurait souhaité un meilleur développement dans la seconde partie du jeu ainsi que pour certains personnages (dont Link, qui n’occupe qu’une place secondaire), les amateurs de Breath of the Wild apprécieront tout de même le traitement narratif réservé à leurs héros préférés !
Le style musou toujours aussi efficace
À l’image d’Hyrule Warriors, Age of Calamity est un jeu de type musou. Ainsi, le but est le même qu’au sein de tout jeu empruntant le style popularisé par la franchise Dynasty Warriors: massacrer des milliers et des milliers d’ennemis et capturer des points de contrôle.
Alors que certains jeux de style musou sont plus ou moins convaincants, KOEI Tecmo a réussi à assouplir certains éléments d’Age of Calamity afin de le rendre accessible pour tous. Ainsi, il est très facile de se laisser prendre au jeu afin de massacrer des quantités phénoménales de monstres tirés de Breath of the Wild sans se casser la tête. Peu importe le personnage incarné, les combos sont faciles à réaliser et vous aurez un plaisir quasi instantané à trucider tous ces adversaires vous attendant sur le champ de bataille.
Par ailleurs, même si les combats sont la pierre angulaire de l’aventure, l’exploration est aussi encouragée. En outre, tuer des adversaires et briser des objets vous permettront de mettre la main sur des ressources. Ces dernières vous seront utiles à l’extérieur des missions afin d’améliorer votre arsenal et concocter des recettes. Bien entendu, des armes peuvent être dénichées un peu partout, toutes ayant une valeur de puissance comme dans Breath of the Wild. Même les fameux petits Koroks sont présents sur chaque champ de bataille, attendant que vous les trouviez pour vous donner des récompenses !
D’autre part, KOEI Tecmo a amélioré le système des alliés d’Hyrule Warriors. Désormais, vous pourrez facilement donner des ordres aux autres héros qui vous rejoindront sur un champ de bataille afin qu’ils se déplacent vers un point précis ou qu’ils effectuent certaines actions. Ainsi, contrairement à Hyrule Warriors où les alliés faisaient n’importe quoi, vos ordres seront mieux suivis et vous accentuerez réellement vos chances de dominer un champ de combat. Alterner entre vos héros est également d’une rapidité déconcertante, permettant de couvrir une grande surface en divisant bien vos forces.
Dans l’esprit de Breath of the Wild
Si, à l’instar d’Hyrule Warriors avec The Legend of Zelda, le style musou sied bien avec celui de Breath of the Wild, KOEI Tecmo s’est assuré de conserver l’esprit du dernier jeu de la franchise The Legend of Zelda. De ce fait, en plus d’ennemis et de ressources tirés de celui-ci, vous retrouverez de nombreuses mécaniques ayant été introduites dans l’univers ravagé par Calamity Ganon.
Comme je le mentionnais, vous pourrez cuisiner des plats. Or, plutôt que d’ajouter des ingrédients un à un dans vos recettes, vous pourrez les préparer d’un seul coup entre vos missions. Vous équiper d’un plat pour une bataille bonifiera certaines statistiques de vos personnages, ce qui fait irrémédiablement penser aux bonis des mets de Breath of the Wild.
Vos armes pourront aussi être améliorées à l’aide d’une forge que vous débloquerez rapidement durant votre aventure. Alors que vos personnages accumuleront de l’expérience en éliminant des ennemis, la puissance de vos armes augmentera quant à elle en y fusionnant d’autres armes que vous trouverez. Bien que certaines armes seront naturellement plus puissantes que d’autres, une simple épée ou une simple branche peut potentiellement être améliorée pour plusieurs missions. Ah!, et pour ceux qui détestaient les armes si friables de Breath of the Wild, celles d’Age of Calamity ne se brisent pas !
Les pouvoirs de la tablette Sheikah effectuent aussi un retour et sont fort bien implantés dans le jeu. Ainsi, vous retrouverez les principaux pouvoirs de Breath of the Wild qui vous permettront notamment d’ériger des blocs de glace, de stopper momentanément le temps et d’envoyer des bombes. Face à des ennemis plus coriaces, ces pouvoirs sont cruciaux puisqu’ils vous permettront de stopper leurs attaques les plus puissantes. Autrement dit, lorsque vous verrez une icône de l’un de vos pouvoirs apparaître, ce sera l’indicateur pour l’utiliser afin de déstabiliser l’ennemi et faire apparaître son point faible. Tout comme dans Breath of the Wild, ce sera à ce moment que vous pourrez le frapper pour l’affaiblir et l’exposer à une attaque surpuissante, ce qui est particulièrement jouissif lorsque bien exécuté !
Des dizaines d’heures de plaisir au rendez-vous !
Je me rappelle de mon étonnement par rapport au contenu d’Hyrule Warriors. Ce dernier avait non seulement une campagne bien remplie, mais aussi une panoplie d’autres modes et options qui totalisaient facilement plus d’une centaine d’heures de jeu. Or, Age of Calamity n’a pas à rougir à ce chapitre.
En effet, le dernier-né de KOEI Tecmo renferme lui aussi des dizaines et des dizaines d’heures de jeu. En outre, vous verrez qu’il y a plusieurs personnages à débloquer, tous ayant leurs propres particularités. Par exemple, Daruk frappe extrêmement fort, mais est plutôt lent, tandis qu’Impa peut remplacer des ennemis par des copies d’elle-même. Le nombre de personnages jouables est surprenant, et tous les améliorer au maximum est une tâche de longue haleine, quoique fort divertissante également.
Autrement, sur la même carte que celle de Breath of the Wild, vous débloquerez un nombre ahurissant d’activités. En effet, dans chaque région du monde, ce sont des dizaines et des dizaines de quêtes qui vous attendront. De missions principales jusqu’à des quêtes secondaires en passant par de simples tâches visant à aider des citoyens, chaque activité complétée vous octroiera divers bonis. Or, plus vous en compléterez, plus vous en débloquerez et plus vous ouvrirez les possibilités du jeu afin de vous rendre compte à quel point Age of Calamity est colossal.
Néanmoins, je dois avouer que j’ai été déçu par l’absence d’un mode Aventure comme celui d’Hyrule Warriors. Je suis conscient qu’Age of Calamity est un jeu inspiré de Breath of the Wild et non de l’ensemble de la franchise The Legend of Zelda, mais j’aurais quand même aimé retrouver un mode similaire proposant une multitude de quêtes différentes à travers une carte rappelant des souvenirs aux plus vieux fans d’entre nous. En fait, j’aurais gracieusement pris un mode plus diversifié de ce genre plutôt que des dizaines de quêtes du mode principal impliquant la simple récolte de ressources.
Le plaisir a un prix
S’il est indéniable qu’Age of Calamity est un bon jeu, il y a un prix à payer pour avoir mélangé le style musou dans l’univers de Breath of the Wild. Ce prix, c’est ni plus ni moins que les performances plus que moyennes du jeu.
Visuellement, si vous avez aimé Breath of the Wild, vous aimerez Age of Calamity. Le même style visuel y est repris avec ses magnifiques cinématiques et le grain particulier du plus récent chapitre de la franchise The Legend of Zelda. Même si certaines animations et textures laissent à désirer, le jeu n’en demeure pas moins joli et diversifié selon la région du monde dans laquelle on combat.
Or, c’est au niveau de la fluidité que le tout se gâche. En effet, le jeu ne roule jamais à 60 images par seconde, fluctuant plutôt autour des 30 images/seconde. Pire, lorsqu’il y a beaucoup d’ennemis et d’effets visuels à l’écran, la fluidité peut tomber à un niveau aussi bas que 10 images/seconde ! Pour un jeu misant sur la rapidité, c’est problématique. Qui plus est, le tout ne fait que s’amplifier lorsqu’on joue à deux joueurs.
En mode portable, ce problème est un peu moins présent pour la simple et bonne raison que le nombre d’ennemis visibles à l’écran est moindre. Par contre, cela implique que le jeu doit charger plus régulièrement des monstres à combattre, donnant parfois droit à des séquences où on se retrouve avec peu de monstres le temps que le jeu les charge.
Bref, soit on sacrifie la fluidité en mode télévision, soit on a droit à des chargements plus réguliers d’adversaires en mode portable. Dans un cas comme dans l’autre, cela démontre que le jeu n’est pas optimisé et que les limites de la Nintendo Switch sont bien réelles.
Devriez-vous y jouer ?
Même s’il aurait pu être davantage optimisé, Hyrule Warriors: Age of Calamity est un solide jeu de type musou. Est-il meilleur qu’Hyrule Warriors ? Tout dépend de votre appréciation de ce dernier, mais il est indéniable qu’il améliore certaines de ses mécaniques tout en proposant une meilleure histoire ainsi qu’un niveau d’action aussi relevé. Ce n’est peut-être pas le prologue officiel promis, mais ça n’en demeure pas moins un excellent défouloir qui fera sourire les millions d’amateurs de Breath of the Wild à travers le monde !