Test du jeu Mario & Luigi: Brothership – Un retour inattendu n’étant pas celui souhaité

Mario & Luigi Brothership test
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Avec la fermeture définitive du studio AlphaDream, on ne pouvait qu’en venir à une conclusion: Mario & Luigi était mort et enterré. Or, Nintendo a surpris tout le monde un peu plus tôt cette année en ramenant cette série à la vie. En plus de dix ans, Mario & Luigi: Brothership représente à la fois le premier opus original de la franchise et ses premiers pas sur une console de salon. Malheureusement, l’absence du savoir-faire du studio original l’empêche de se hisser au palmarès des meilleurs volets de la série.

  • Disponible sur: Nintendo Switch
  • Prix: 79,99$ + txs

Reconnecter des îles en étant un peu trop pris par la main

Mario & Luigi: Brothership démarre de façon assez classique et lente. Alors que l’un des frères perd pied sur le versant d’une falaise, ces derniers sont catapultés vers un monde parallèle dans lequel ils seront momentanément séparés. Une fois réunis, ils se rendront compte que cet univers qui baignait autrefois dans l’harmonie est plongé dans le chaos. En fait, ce monde nommé Connexia s’est fracturé en une série d’îles dérivant sur un immense océan. Mario et Luigi devront partir à la rescousse de cet univers afin de sauver leurs habitants et, surtout, lui redonner sa gloire passée.

Le charme des précédents Mario & Luigi est semi-présent dans ce nouvel opus. En fait, on a tenté de reproduire l’attrait de la série à travers une série de séquences humoristiques inspirées des précédents opus. Si les animations des frères ainsi que leur charabia incompréhensible typique de la série nous tirent un sourire, on ne peut en dire autant de l’humour forcé dans lequel baignent les dialogues du jeu. Qui plus est, même si les personnages du jeu sont mignons et attachants, on est loin du charme que possédaient d’autres badauds que nous croisions au sein des autres aventures des frères plombiers.

À cela s’ajoute une lourdeur conférée par des dialogues trop longs et omniprésents. Contrairement à des Bowser’s Inside Story ou Dream Team dans lesquels les échanges entre personnages permettaient de creuser des pans scénaristiques jamais-vus dans un jeu Mario, les dialogues de Mario & Luigi: Brothership traînent en longueur en ajoutant peu à l’histoire. Qui plus est, le jeu nous tient tellement par la main que ça en devient irritant. À certains moments, non seulement un personnage vous expliquera une mécanique, mais en plus, des fiches d’informations à lire dédoubleront ces explications. Attendez-vous à pousser des soupirs et à rouler des yeux en de multiples occasions durant les 30 à 40 heures de votre aventure.

Des mécaniques classiques en navigant en haute mer

Si vous avez joué à un jeu de la franchise par le passé, vous savez d’ores et déjà que cette dernière met de l’avant des casse-tête utilisant chacun des frères. La recette n’a pas changé pour Brothership de sorte qu’en explorant les différentes îles de Connexia, vous tomberez sur toute une série de casse-tête et de défis dans lesquels Mario et Luigi alterneront leurs actions.

Une fois de plus, les actions des frères peuvent s’exécuter à l’aide d’un seul bouton. Par exemple, Mario peut sauter avec A et frapper du marteau avec X tandis que Luigi peut faire de même avec les boutons B et Y. En cours de route, vous apprendrez également des techniques spéciales permettant de réussir des casse-tête ou bien d’explorer de nouvelles régions des îles de Connexia qui étaient auparavant inaccessibles.

Les mécaniques fondamentales de la franchise n’ont donc pas changé et c’est pour le mieux. En fait, tout comme par le passé, Brothership est un jeu très accessible dont l’intérêt passe par une prise en main intuitive. Peu importe votre âge et votre expérience, vous déduirez facilement quelles actions exécuter, notamment en voyant des éléments à l’effigie de l’un des frères au sein des îles que vous explorerez. Les casse-tête ne brillent peut-être pas par leur complexité, mais leur complétion n’en demeure pas moins satisfaisante en raison de cette facilité d’accès.

Par ailleurs, le jeu utilise une drôle de mécanique pour progresser à travers les îles. En fait, grâce à votre bateau-île, vous devrez découvrir des courants marins, repérer des îles à la dérive puis vous y catapulter à l’aide d’un puissant canon doré. Que faire en attendant d’aller sur un courant marin ou bien être à proximité d’une île ? Vous pourrez toujours aller dans les boutiques pour améliorer votre équipement, revisiter des îles avec vos techniques pour trouver tous ses secrets ou bien compléter l’une des nombreuses missions secondaires proposées.

Heureusement, alors que je craignais de n’avoir rien à faire en attendant ma prochaine destination, les développeurs ont pensé à tout pour éviter ces creux d’ennui. Au-delà des activités précédemment mentionnées, vous aurez accès à des raccourcis pour naviguer d’île en île et revenir à votre bateau une fois une destination à portée. De plus, assez tôt dans l’aventure, vous pourrez décupler la vitesse de votre bateau à tout moment. Ainsi, les moments où il n’y a réellement plus rien à faire sont rares et, surtout, très courts. On est loin des voyages en mer interminables d’un certain The Legend of Zelda: The Wind Waker !

Un Luigi brillant dénaturant la série

L’un des charmes des précédents Mario & Luigi passait par le contrôle de chaque frère à l’aide des boutons A et B. Question de faciliter davantage l’expérience et de supprimer certains irritants du passé, Nintendo a décidé d’automatiser les actions de Luigi. Ainsi, ce dernier sautera automatiquement par-dessus des crevasses ou certaines plates-formes de sorte qu’il ne restera plus coincé comme dans les précédents jeux si vous avez oublié d’appuyer sur B.

Par ailleurs, alors que Luigi a toujours eu le rôle du frère poltron et gaffeur, Nintendo a décidé de le rendre particulièrement brillant au sein de Brothership. Régulièrement, Luigi aura des éclairs de génie lui permettant de résoudre des casse-tête ou encore de trouver une façon d’infliger davantage de dommages aux boss. C’est sympathique, mais encore une fois, cela automatise certaines de ses actions. On peut carrément envoyer Luigi effectuer des actions comme déterrer des navets nous donnant des sous ou briser des caisses sans faire quoi que ce soit.

Bref, vous pouvez deviner que le jeu se résume davantage à contrôler Mario que les frères. Pendant bien des séquences, on peut automatiser les actions requises et simplement regarder Luigi faire le travail. Certes, on peut l’accompagner ou effectuer plusieurs de ces actions nous-mêmes, mais on ne peut que déplorer toutes ces opportunités manquées pour intégrer des actions ainsi que des casse-tête coopératifs entre Mario et Luigi. Malheureusement, ce type de casse-tête ne se présente qu’en de trop rares occasions, surtout lorsqu’on compare le jeu à ses prédécesseurs.

D’excellents combats rythmés

Les combats ont toujours eu une place bien spéciale au sein de Mario & Luigi. Pour notre plus grand bonheur, les développeurs de Brothership ont réussi à reproduire le plaisir des combats des autres jeux tout en intégrant certaines nouveautés.

Ainsi, bien que les techniques de base ainsi que les actions frères soient similaires à celles du passé, la façon de les exécuter diffère. Dans Brothership, toutes les actions de base s’effectuent avec les deux frères, que ce soit un simple saut ou un coup de marteau. Vous devrez alterner entre les boutons A et B afin de faire travailler les frères ensemble et maximiser les dommages infligés aux ennemis. N’ayez crainte, tout est facile et le rythme soutenu des combats fait en sorte qu’on prend énormément de plaisir à s’écraser sur nos adversaires ou bien à leur envoyer un bon coup de marteau en pleine figure !

Le système de parade et de contre-attaque effectue aussi un retour de sorte que Mario et Luigi pourront éviter et contre-attaquer les offensives de leurs adversaires à l’aide de leur bouton d’action respectif. De plus, à l’instar des autres jeux, les ennemis vous donneront toujours un indice sur quel frère ils viseront, question de vous préparer à la contre-offensive. Ainsi, que vous soyez à l’offensive ou à la défensive, le jeu vous obligera à être constamment attentif face à ce qui se passe, ce qui est fort intéressant.

Nintendo a également inclus une nouvelle mécanique vous permettant de débloquer puis d’utiliser des techniques spéciales à l’aide des petites ampoules vivantes que vous récolterez sur les îles. Ces techniques, que vous ne pourrez employer qu’une quantité de fois limitée avant de devoir les recharger, pourront notamment accentuer votre puissance d’attaque, rendre les contre-attaque plus faciles, vous soigner automatiquement, etc. Il s’agit d’une nouveauté intéressante permettant de jouer avec de nouveaux paramètres tout en utilisant des habiletés convenant à votre style de jeu.

Par ailleurs, on n’attribue plus de points supplémentaires à une caractéristique lorsqu’on monte de niveau. Dans Brothership, chaque montée de niveau accentue automatiquement les caractéristiques de Mario et Luigi. À chaque tranche de sept niveaux, vous débloquerez une « classe » pour votre personnage, ce qui vous permettra de choisir un boni comme une plus grande puissance d’attaque, un espace supplémentaire pour équipe un accessoire, une meilleure moustache, etc. C’est une façon distincte des autres jeux de la série pour améliorer le duo, ce qui n’est pas déplaisant.

Ceci dit, retenez que Mario & Luigi: Brothership demeure un jeu facile d’accès et, donc, un jeu de rôle assez facile. Dans l’ensemble, le jeu vous posera peu de défi et vous remarquerez que malgré d’excellentes mécaniques de combat, vous exécuterez toujours les mêmes actions et affrontant toujours les mêmes types d’ennemis. Toutefois, les boss sont dans une classe distincte, s’imposant comme des défis beaucoup plus corsés et offrant une variété d’attaques bien plus intéressante que les ennemis normaux. J’aurais simplement souhaité qu’un peu plus de cette originalité soit intégrée à l’ensemble des combats, ce qui aurait permis de rendre le jeu moins redondant.

Créer un magnifique visuel a un prix

En regardant les images et vidéos du jeu, vous pouvez aisément deviner que l’une de ses forces est son visuel. À la base, comme tout bon titre de Nintendo, le jeu est ultra coloré. Or, ce sont surtout les animations des personnages qui se distinguent. Non seulement sont-elles fluides, mais elles sont magnifiques à regarder, spécialement celles de Mario et Luigi. Ce n’est pas pour rien que Brothership retient l’attention de nos yeux depuis son annonce, l’Unreal Engine ayant permis de créer un magnifique univers de style dessin animé dans lequel s’aventurent les frères les plus connus de la planète.

En revanche, cette beauté a un prix. En effet, on le répète ad nauseam depuis quelques années, mais la Nintendo Switch est une console vieillissante ayant énormément de difficulté à soutenir les jeux contemporains. Ainsi, Mario & Luigi: Brothership ne roule pas à plus de 30 images par seconde et vous verrez que le taux de rafraîchissement a tendance à fléchir encore plus à plusieurs endroits dans l’aventure. Qui plus est, les temps de chargement sont fréquents. En fait, un simple combat engendre un chargement de cinq à six secondes.

En bout de ligne, si le visuel est réussi, on repassera pour la performance.

Devriez-vous y jouer ?

On ne croyait plus à un nouveau Mario & Luigi depuis la mort d’AlphaDream. Si Brothership est une belle surprise, il ne parvient pas à se dresser au sommet des jeux de la franchise. Le charme, les combats rythmés et le magnifique visuel y sont, mais de nombreuses failles ici et là l’empêchent d’être un jeu de rôle incontournable comme le furent d’autres Mario & Luigi. Il s’agit d’un retour intéressant qui plaira sans aucun doute à ceux qui n’ont jamais joué à un Mario & Luigi, mais qui décevra aussi les amateurs de la première heure de cette dernière ainsi que les férus de jeux de rôle.

Points forts:

  • Des combats rythmés améliorant les mécaniques des autres jeux
  • Magnifique visuel de style dessin animé
  • Des casse-tête simples, mais intéressants à résoudre en revenant sur les îles

Points faibles:

  • L’automatisation des actions de Luigi casse une mécanique fondamentale de la série
  • Fort répétitif dans toutes les sphères
  • Les sons de Mario et Luigi irriteront vos tympans
  • Une lourdeur engendrée par trop de textes inutiles

Note: 14 sur 20

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