Une histoire de jeux vidéo

Une histoire de jeux vidéo, une exposition à visiter au Musée de la civilisation de Québec jusqu'au 16 mars 2014.

La dernière fois que j’ai mis les pieds au Musée de la civilisation, j’étais gamin. Le genre en sortie scolaire qui va passer quelques heures à se costumer dans les activités pour enfants (c’est peu dire). Il y a donc beaucoup d’eau qui a coulé dans le fleuve devant le musée et c’est avec une tête résolument adulte et remplie de souvenir d’enfants que j’y suis retourné pour visiter l’exposition Une histoire de jeu vidéo, où nous sommes dès les premiers pas accueillis par une intro visuelle dans le style Star Wars. Le ton est donné…

À un, c’est bien, mais à deux, c’est mieux

Bien que je clame à qui veut bien l’entendre que je ne suis pas un admirateur de Star Wars, il y a dans le fait d’accueillir les visiteurs avec ce style d’introduction cliché (tout aussi mythique soit-elle) une attention que j’ai bien appréciée. Bien que plusieurs jeux de Star Wars ont été publiés dans les dernières années, on n’associe pas aussi facilement la série au monde du jeu vidéo. Alors, à quoi bon?

Pour nous mettre dans le bon état d’esprit! Que l’on aime ou non la série, toute personne un tant soit peu geek ne peut rester de glace : une fébrilité s’installe, car on sait alors que c’est en premier à nous, qui sommes restés si longtemps rivés à nos manettes, que l’exposition s’adresse.

Alors, faites-vous plaisir et assumez-vous! Je n’ai pas compté le nombre de «Oh!», de «Ah!», et d’autres onomatopées de satisfaction du genre que j’ai poussé chaque fois que je pouvais mettre la main sur la manette de l’une ou l’autre des consoles, éparpillées ici et là dans la salle. Évidemment, tout bon émulateur peut reproduire les jeux en démonstration, mais rien ne vaut la sensation d’être réellement aux commandes de GoldenEye 007, ou de tenir cette vieille Game Boy dont on ne peut s’empêcher de se demander (un peu stupidement, avouons-le) quel type de piles peut faire durer cette vieille machine pendant toute une journée.

Une histoire de jeux vidéo : 2000 à 2005

La seule chose qui reste à faire, une fois sur place, c’est partager le plaisir. C’est d’ailleurs mon premier conseil : si vous désirez visiter l’exposition, assurez-vous d’être accompagné. Car si une table de Pong avec une seule personne qui y joue est un peu triste, une partie seule de Balloon Battle en mode multijoueurs sur Mario Kart 64, alors que les autres karts restent immobiles, c’est carrément déprimant. Tout n’est cependant pas perdu si vous ne trouvez pas de compagnon de visite avant votre arrivée au musée. Avec un minimum d’effort social, vous pourrez compter sur la présence d’autres solitaires qui seront certainement partant pour se mesurer à vos prouesses de conduite sportives sur une borne de Sega Rally (je remercie au passage ce père de famille qui n’a pas résisté à mon défi).

Avertissement : ces jeux peuvent briser votre égo

Que vous soyez un as de la gâchette virtuelle depuis longtemps ou non, vous n’êtes pas à l’abri de certains chocs pendant votre visite. En bon samaritain que je suis, je préfère vous en avertir.

Vous aurez tous l’air aussi fous les uns des autres lorsque vous blâmerez (et je cite) : «La manette n’a pas voulu sauter». Mais oui, mais oui, c’est la faute de la manette…

Premièrement, les jeux rétro, si attirants soient-ils, sont extrêmement frustrants et difficiles à manier pour les gens habitués aux réflexes instantanés des jeux contemporains (Metal Gear 2 : Solid Snake sur un clavier d’ordinateur est d’ailleurs à ce sujet tout un défi). Peut-être aurez-vous la fâcheuse réalisation que même si vous avez battu votre beau-frère à plate couture sur Wii Tennis, la table originale de Pong est affreusement difficile à maîtriser. Gardez donc votre sourire en coin pour vous lorsque vous vous retrouverez devant ces vieilles consoles. Vous aurez tous l’air aussi fous les uns des autres lorsque vous blâmerez (et je cite) : «La manette n’a pas voulu sauter». Mais oui, mais oui, c’est la faute de la manette…

Deuxièmement, il se peut que vous tombiez nez à nez avec ce jeune qui ne comprend pas comment jouer à Mega Man, mais qui vous en fera pâtir à Counter Strike. Dans le meilleur des cas, son père n’est sans doute pas très loin, et vous comprendrez très vite avec un furtif regard complice qu’il partage votre détresse.

Finalement, si l’envie vous prend de jouer quelques parties sur la borne de Dance Dance Revolution (en souvenir du bon vieux temps où vous impressionniez les foules avec vos prouesses de danseur légendaire), attention. Vous oublierez votre souffle court et la sueur qui perlera sur votre front lorsque vous verrez que la moitié des visiteurs se foutent de votre gueule sans vouloir eux-mêmes se trémousser sur le rythme de Bumble Bee. Rappelez-vous que vous êtes toujours une star de la danse.

Les consoles appartiennent à ceux qui se lèvent tôt

Si la majorité des expositions de musée font des pieds et des mains pour intéresser les visiteurs par divers moyens simples d’interactivité, Une histoire de jeu vidéo n’a évidemment pas ce problème. On oublie rapidement être dans un lieu culturel et on passe outre les fiches qui accompagnent chacune des présentations afin de pouvoir jouer avec elles. Les visiteurs trop enthousiastes ne prendront pas la peine de parcourir les différents téléviseurs et consoles tel un voyage sur une ligne du temps, et c’est bien dommage. De plus, même si on veut bien le faire, prendre le temps de vivre l’exposition est plus difficile qu’il ne le paraît. Probablement dû à son grand côté ludique, accompagné d’une touche de nostalgie, l’exposition est victime de son succès : plus il y a de gens, moins on s’attarde à chaque station et plus on sort rapidement. Au final, on ressort plus ou moins déçu de son expérience. Profitez alors de ce conseil de pro : le musée ouvre tôt le matin, et les jeunes familles n’y sont pas à l’ouverture des portes. Vraiment, ça fait toute la différence!

Bref, une matinée des plus agréables à qui veut bien se rappeler que, bien que l’on puisse jouer partout, nous sommes dans un musée et il y a beaucoup à regarder et apprendre. Mais pas trop. Parce que le plus beau secret d’Une histoire de jeux vidéo est que si on y entre adulte, on en sort profondément pris dans la nostalgie des heures passées devant la télé cathodique de nos parents.

Quoi : Une histoire de jeux vidéo
Où : Musée de la civilisation de Québec
Quand : Jusqu’au 16 mars 2014

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