Pour en finir avec la Xbox One et la PlayStation 4

Alors, avez-vous pardonné à Microsoft?

J’étais au Galen Center de Los Angeles pour la présentation des jeux de lancement de la Xbox One, lors de la journée des conférences de presse pré-E3. J’étais aussi dans la foule lorsque Sony s’est fait un plaisir d’annoncer que la PlayStation 4, contrairement à la console de Microsoft, n’imposerait ni une connexion quotidienne à Internet pour fins d’authentification, ni aucune forme de restriction à la revente de jeux usagés ou au prêt de disques entre utilisateurs. (Et que la PS4 coûterait 100$ de moins que la Xbox One, soit 399$ US contre 499$ US, ce qui n’est pas un mince détail.)

Ma conclusion à chaud : Sony avait présenté une console conçue pour les joueurs, tandis que Microsoft, avec sa politique complexe de gestion des droits numériques, avait créé une plateforme qui répondait d’abord aux demandes des grands éditeurs. Une stratégie risquée, et qui assurait une mauvaise presse à court terme (les éditeurs ne bénéficiant pas exactement la sympathie du public), mais qui avait une chance de fonctionner en attirant des exclusivités vers la Xbox One ou du moins en décourageant les tierces parties de s’aligner trop étroitement sur l’adversaire.

Microsoft aurait donc très bien pu laisser la colère s’essouffler en se disant que c’est le logiciel qui vend le matériel dans le monde du jeu vidéo, et que les joueurs finiraient bien par rentrer dans le rang.

Et cette stratégie semblait déjà rapporter des dividendes : le Titanfall d’Electronic Arts, encensé par la critique, n’irait pas chez Sony, pas plus que l’ahurissant Fantasia de Disney, développé par les créateurs de Guitar Hero et de Rock Band. Quant aux Final Fantasy XV et Kingdom Hearts III, annoncés en grande pompe lors de l’événement PS4, on apprenait dès le lendemain qu’ils chevaucheraient la clôture et seraient disponibles sur les deux plateformes, tout comme Metal Gear Solid V, le nouvel épisode d’une série phare qui semblait mariée à Sony il n’y a pas si longtemps. Microsoft aurait donc très bien pu laisser la colère s’essouffler en se disant que c’est le logiciel qui vend le matériel dans le monde du jeu vidéo, et que les joueurs finiraient bien par rentrer dans le rang.

Revirement de situation

Mais voilà : dix jours plus tard, Microsoft annonçait une volte-face soudaine, complète et pour le moins étonnante. Finie la connexion Internet obligatoire qui avait enragé les militaires américains stationnés à l’extérieur des 21 pays sanctionnés par Microsoft. Finies les restrictions au prêt de disques entre joueurs ou à la vente de jeux usagés en boutiques. Finis, aussi, les cadeaux que Microsoft avait consentis aux joueurs pour leur faire avaler la pilule, comme le téléchargement illimité sur toutes les consoles associées au propriétaire d’un jeu. Des fonctions que Microsoft aurait fort bien pu conserver sans les attacher à une formule de DRM qui horripilait sa clientèle, soit dit en passant…

Résultat : on se retrouve avec un choix entre deux consoles aux spécifications matérielles quasiment identiques, hormis l’omniprésence de Kinect sur Xbox One et quelques grenailles qui différencient les manettes. Ce sera donc bel et bien le logiciel qui déterminera un gagnant… Si gagnant il y a, car rien n’empêche que les deux plateformes connaissent du succès. Oui, Microsoft s’est couvert de ridicule en renversant sa position en moins de deux semaines, mais ce fiasco ne pèsera pas bien lourd quand viendra le temps de magasiner pour les cadeaux de Noël – du moins, pas aussi lourd que la convoitise envers les jeux de lancement de l’une ou l’autre plateforme.

Ma prédiction : des ventes initiales plus élevées pour la PS4, à cause de son prix, avec une remontée de la Xbox One lorsque les ludovores auront l’occasion de se mettre Titanfall ou Halo 5 sous la dent en 2014. Et peut-être quelques sueurs froides chez Nintendo si les prochains lancements de jeux pour la Wii U ratent la cible, mais ça, c’est une autre histoire…

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