Le programme électoral du Parti des branchés

Quelles seraient les priorités d’un gouvernement contrôlé par les geeks? Voici le résultat de mon enquête.

Alors qu’une (autre) campagne électorale se met en branle au Québec, j’ai demandé à mon petit coin de la Twittosphère ce qu’elle aimerait que les partis politiques nous promettent en matière de technologie, de science et de geekitude. Voici quelques-unes des réponses, saupoudrées de mes propres supplications à nos aspirants dirigeants.

Une meilleure éducation techno

Dans les premières années de ce que l’on appelait alors la micro-informatique, un langage de programmation graphique appelé Logo était souvent enseigné aux enfants dans les écoles du Québec. Si mes souvenirs sont bons, les enfants adoraient ça. Qu’en est-il advenu?

Maintenant que l’ordinateur est partout, il est d’autant plus important d’enseigner les bases de la programmation à l’école. Voici pourquoi :

  • Calculer des formules dans Excel? C’est de la programmation.
  • Configurer une machine-outil pour découper une pièce de machinerie de haute précision? Ça  aussi, c’est de la programmation.
  • Animer un personnage en 3D pour une pub? Encore plus!
  • Écrire un script en Python pour extraire des données du Web et préparer un graphique pour une présentation? Eh oui, encore de la programmation!

 

Même mon futur doctorat en histoire (oui, en histoire) comportera une bonne part de programmation. Vous direz que c’est un peu de ma faute et que j’ai fait exprès pour inventer un projet de recherche où ce genre de choses pourrait être utile. C’est vrai. Mais mon exemple illustre un fait indéniable : aujourd’hui, il faut chercher longtemps pour trouver un domaine d’activité dans lequel une forme ou une autre de programmation n’a aucune chance de servir à quoi que ce soit.

D’ailleurs, voici ma première demande aux partis politiques : offrir dans les cégeps et les universités des cours de perfectionnement technos gratuits et ouverts à tous. Pour commencer, disons un maximum de deux cours par personne par année pour ne pas que le projet coûte trop cher. Combien de Québécois pourraient se trouver un emploi plus facilement ou augmenter leur productivité au travail s’ils pouvaient gratuitement apprendre Photoshop, la manipulation de logiciels statistiques, la programmation d’applications iOS en Objective-C ou même la conception de sites web avec WordPress?

Un meilleur accès au Web, partout, tout le temps

Voilà une demande qui ne surprendra personne et qui a été, de loin, la plus courante chez mes correspondants. En gros, les branchés veulent du Wi-Fi gratuit dans toutes les municipalités et un réseau cellulaire abordable qui couvre toutes les régions adéquatement. Quelques suggestions pourraient même contribuer à régler le sempiternel problème de l’attente dans les salles d’urgence :

Ou du moins à rendre cette attente plus supportable :

Pour le réseau cellulaire, on ne peut qu’espérer que le spectre 700 MHz remplira ses promesses. Mais pour le Wi-Fi gratuit, il n’en tient qu’à nous de répandre les services d’Île sans Fil ou de Zap Québec un peu partout. Une petite subvention à l’installation de points d’accès Wi-Fi gratuits et à la consommation de bande passante dans les lieux publics donnerait sans doute le coup de pouce nécessaire.

Le logiciel libre dans l’administration publique

Est-ce que l’argent que l’on éviterait de verser dans les coffres de Microsoft compenserait les coûts additionnels de formation du personnel qui devrait apprendre à utiliser et à entretenir le logiciel libre?

Je l’ignore, mais la question mérite au moins d’être étudiée par quelqu’un d’objectif, qui n’est lié ni aux multinationales du logiciel propriétaire, ni au monde du logiciel libre comme tel. Histoire d’éviter les conflits d’intérêts et d’en avoir le coeur net une fois pour toutes.

Tiens, pourquoi ne pas ressusciter le secrétariat à l’autoroute de l’information des années 1990, en lui donnant un nom plus moderne, et lui confier cette analyse comme premier mandat? D’ailleurs, dans une société où le développement de jeux vidéo et de contenu numérique est l’une des principales industries en croissance, un petit bureau public de veille techno ne pourrait pas faire de tort et ne coûterait pas bien cher, non?

Conclusion

Bien sûr, ces suggestions font sourire. Mais des logiciels qui ont fait apparaître des sous au Québec, il y en a eu des tonnes, depuis Softimage et jusqu’à Assassin’s Creed. Il y en aura d’autres. Les nerds, les geeks et les branchés sont une force vitale au Québec. Alors il faut s’arranger pour que ça paraisse le 7 avril : informez-vous au sujet des programmes des partis et allez voter!

En terminant, je m’en voudrais de ne pas envoyer un petit salut de la souris à Frédéric Harper et l’éphémère Parti Geek du Québec, dont le doux et rigolo souvenir a inspiré cette chronique. Le seul parti pour lequel j’aurais accepté d’être candidat! :)

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