Contrecoups de la campagne de sensibilisation #AgressionNonDénoncée

L’ambiance n’est pas à la fête ces jours-ci sur les réseaux sociaux. Vous me direz que c’est comme d’habitude, qu’ils servent davantage de déversoir à fiel que de trame sonore d’un party de sweet sixteen. Certes. Mais il n’est pas question ici de levée de boucliers contre une mesure gouvernementale, ou encore de débat sur la qualité de la langue dans les commentaires Facebook.

Entre les menaces d’agresseurs inquiets de voir leurs noms divulgués publiquement, et les statuts de quidams qui martèlent que «les hommes aussi sont des victimes», il y a l’incroyable douleur de ces personnes qui ont osé, enfin, prendre la parole et dire l’indicible.

Non, je parle de l’après #AgressionNonDénoncée. Le mouvement collectif de prise de parole lancé mercredi par la Fédération des femmes du Québec et l’initiative Je suis indestructible a fait les manchettes ces derniers jours. Des milliers de femmes (et plusieurs hommes aussi) ont partagé une agression dont elles ont été victimes sans avoir porté plainte. Pour de multiples raisons qui vont de la peur de représailles à la honte, en passant par la crainte de ne pas être crue par les autorités. 

J’en fais partie. Plusieurs de mes amies en font partie. Plusieurs de mes collègues en font partie. 

Lorsque j’ai été agressée, j’avais bu. Je n’étais pas dans un coma éthylique, loin de là, mais j’avais consommé plusieurs verres de vin. Pas assez pour ne pas me rendre compte de ce qui se passait, pas assez pour ne pas être capable de dire non à mon agresseur.

Mais juste assez pour craindre qu’on me dise que je l’avais cherché, que c’était ma faute, que j’avais couru après. Et malheureusement, des histoires semblables me donnaient raison. L’opinion de plusieurs cautionne encore mon silence de dix ans. 

Sous cette publication, on peut lire : «bravo aux femmes qui se sont soulé irresponsablement et qui ont eu des relations sexuelles pour ensuite accuser n’importe qui d’agresseur sexuel».
Sous cette publication, on peut lire : «bravo aux femmes qui se sont soulé irresponsablement et qui ont eu des relations sexuelles pour ensuite accuser n’importe qui d’agresseur sexuel».

Bruit et silence

Entre les discours de ceux qui parlent de «chasse à l’homme» et enjoignent leurs congénères à se tenir à bonne distance des femmes pour s’éviter une plainte non fondée (tout en ayant une sexualité active grâce aux services d’escortes), et ceux qui récupèrent le mouvement pour s’attirer du capital de sympathie alors qu’ils sont loin d’être irréprochables, entre les menaces d’agresseurs inquiets de voir leurs noms divulgués publiquement, et les statuts Facebook de quidams qui martèlent que «les hommes aussi sont des victimes, mais ça, vous n’en parlez jamais», il y a l’immense solitude et l’incroyable douleur de ces personnes qui ont osé, enfin, prendre la parole et dire l’indicible. 

Soutenez, protégez et appuyez vos proches, quels que soient les moyens qu’ils prendront ou refuseront de prendre pour mettre un peu de baume sur cette plaie qui ne guérira peut-être jamais.

Au milieu de tout ce bruit, le silence. Celui des victimes qui, une fois leurs tweets envoyés, leurs témoignages publiés, se trouvent seules devant leur écran, devant leur passé, devant leurs démons. Le cadenas a sauté, les digues ont cédé, et les émotions contradictoires déferlent. Parce que si des milliers de personnes ont répondu «moi aussi», il leur faut maintenant gérer l’horreur que ces mots simples en apparence ont fait ressurgir. Les squelettes s’en donnent à cœur joie ces jours-ci, et ils ne distribuent pas de bonbons. 

Par respect pour toutes les courageuses et tous les courageux qui ont accepté de livrer un pan sombre de leur vie, taisez-vous et écoutez. Soutenez, protégez et appuyez vos proches, quels que soient les moyens qu’ils prendront ou refuseront de prendre pour mettre un peu de baume sur cette plaie qui ne guérira peut-être jamais. 

Ressources pour obtenir de l’aide au Québec

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