Essai du PSVR2: Un gros pas en avant du côté de Sony

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La réalité virtuelle demeure-t-elle un produit niche ? Si ce marché a vu l’arrivée de casques beaucoup plus abordables au cours des dernières années, force est d’admettre que les plus intéressants demeurent très onéreux. Question de couper la poire en deux, Sony arrive avec le très attendu PSVR2, un casque ne demeurant pas à la portée de tous, mais qui s’avère aussi intéressant que certains modèles vendus beaucoup plus cher.

Terminée la panoplie de fils !

D’emblée, on remarque que l’un des principaux défauts du PSVR a été corrigé avec ce nouveau modèle. En effet, le premier casque de Sony exigeait beaucoup de fils et même un adaptateur afin de fonctionner. Ce n’est pas le cas du PSVR2, qui compte seulement un fil se branchant dans le port USB-C à l’avant de la console. D’ailleurs, ledit fil est suffisamment long afin de ne pas gêner nos mouvements si on décide de jouer debout.

Une fois le casque branché, un petit tutoriel vous guidera afin de paramétrer votre casque. Grâce aux quatre caméras présentes à sa surface, le casque scannera votre pièce en vous invitant à la regarder au complet, du plafond au plancher. Le scan délimitera automatiquement les obstacles pouvant nuire à la reconnaissance des mouvements puis découpera une zone de jeu au sol. Idéalement, le logiciel vous recommandera d’avoir une zone de jeu dégagée d’environ six pieds par sept pieds, en plus d’avoir un bon éclairage pour que le casque puisse reconnaître à tout moment vos alentours.

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ResetEra.com

Un casque passant à une autre génération

Une fois le casque sur la tête, on sent vraiment une grande évolution par rapport au PSVR. Non seulement la bête est-elle légère, mais elle peut aussi plus facilement s’ajuster sur notre tête. Pour cela, il suffit d’appuyer sur le bouton situé à l’arrière du casque afin de l’élargir puis de le serrer suffisamment pour qu’il épouse le contour de notre tête. De la même façon, vous pourrez ajuster le devant du casque afin de régler la distance des lentilles par rapport à vos yeux. D’ailleurs, une molette située sur le casque vous permettra d’ajuster facilement la position des lentilles afin qu’elles soient bien centrées par rapport à vos rétines.

Si vous avez joué avec le PSVR, vous vous rappelez peut-être des problèmes de condensation qui se présentaient à force de jouer. Sony a corrigé ce défaut afin qu’il y ait une aération entre notre visage et les parois du casque. Même après plusieurs heures de jeu, je n’ai pas vu une goutte de condensation sur les lentilles. Certes, attendez-vous à devoir enlever de la sueur sur la paroi du front, mais votre vue ne sera jamais obstruée par des gouttelettes sur les lentilles.

Autre ajout intéressant: un bouton sous le casque nous permettant de revenir à une vue d’ensemble de notre pièce. Ainsi, si vous cherchez vos manettes, que vous n’êtes plus sûr de votre emplacement ou que quelqu’un vous parle, vous pourrez appuyer sur ce bouton et voir instantanément votre pièce en noir et blanc. Cela évite le désagrément de devoir enlever le casque lorsqu’on désire faire quelque chose en dehors d’un jeu.

En revanche, le confort du casque n’est pas sans faille. En outre, le rembourrage en tissu de la plupart des casques VR a été remplacé par du caoutchouc flexible s’appuyant plus facilement sur notre visage. Le problème est que ce manque de rembourrage crée de l’inconfort, spécialement au niveau du nez. Puisqu’il faut ajuster les lentilles pour qu’elles soient centrées par rapport à nos yeux, le devant du casque serrera inévitablement votre nez. Sans rembourrage, vous finirez par ressentir une pression au bout d’un moment.

D’autre part, les petits écouteurs stéréo fournis ont beau épouser la forme du casque, ils sont bien loin de la qualité d’un casque audio. Bien qu’on ne devait pas s’attendre à avoir un casque comme le Pulse 3D, je me serais attendu à des écouteurs un peu plus haut de gamme. Ils fonctionnent bien et contribuent sans contredis à l’immersion au sein des jeux, mais ils n’en demeurent pas moins décevants pour un appareil coûteux.

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Bouger grâce à ses yeux

L’une des nouveautés du PSVR2 que bien des amateurs attendaient est la reconnaissance oculaire. Là encore, le casque permet de configurer cette reconnaissance avec une facilité déconcertante. Il vous suffira de garder vos yeux centrés puis de suivre un point rouge alors que l’écran passera du blanc au noir. Une fois cette étape franchie, votre casque sera prêt pour la reconnaissance visuelle au sein des jeux supportant cette fonction.

Pour l’instant, peu de jeux sont compatibles avec la reconnaissance oculaire. En revanche, il m’a été possible de naviguer dans les menus de certains d’entre eux sans avoir eu besoin d’utiliser mes manettes. Ce fut notamment le cas de Horizon: Call of the Mountain. Grâce aux mouvements de mes yeux, j’ai pu changer de menu sans aucune latence. Le résultat est fort impressionnant et laisse présager le meilleur pour les jeux qui en tireront profit. Il faudra juste demeurer patient avant que cette fonctionnalité soit davantage exploitée.

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Adieu les manettes Move, bonjour aux DualSenseVR

La PSVR2 dit adieu à la caméra PlayStation du PSVR. Or, elle laisse aussi derrière les manettes Move pour les remplacer par de nouvelles moutures des manettes DualSense.

Les nouvelles manettes du PSVR2 sont, à première vue, plutôt étranges. À l’image d’autres manettes de casques VR, il faut y insérer les mains et interagir avec les boutons ainsi que les joysticks par l’entremise de nos pouces. D’ailleurs, tant les boutons que les joysticks sont beaucoup plus petits que sur une DualSense. Les gâchettes L1 et R1 se situent sur les côtés tandis que les gâchettes L2 et R2 demeurent au-dessus.

Autant cela m’a pris un peu de temps à m’habituer à la nouvelle disposition des boutons, autant cela devient naturel au bout d’un moment. Sony a réussi à créer des manettes ergonomiques dont la disposition devient innée après un court laps de temps. De plus, la reconnaissance spatiale dans l’aire de jeu est sans faille, répondant précisément à nos mouvements sans aucune forme de latence. À cela, il faut ajouter que leur légèreté est déconcertante. Outre les dragonnes qu’on attache sur nos poignets, on sent à peine le poids de ces nouvelles manettes entre nos mains. Tout un contraste avec la DualSense, dont le poids est une caractéristique.

Ceci dit, la principale lacune de la DualSense se manifeste une fois de plus avec ces nouvelles manettes. Ainsi, l’autonomie de la pile comprise dans chacune d’elles ne dépasse pas les trois à quatre heures d’utilisation. C’est d’autant plus vrai lorsqu’on joue à un jeu utilisant à profusion le retour haptique.

Comble de malheur, Sony n’a inclus qu’un seul câble de recharge pour les manettes du PSVR2. Non seulement ce câble est-il court, mais cela fait également en sorte qu’on doive recharger une manette à la fois. Autrement, vous pouvez toujours utiliser un câble USB-C (dont celui de la DualSense). Il n’en demeure pas moins que c’est dommage de ne pas avoir inclus au moins deux câbles de bonne longueur pour pouvoir recharger simultanément nos manettes.

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TomsGuide.com

Un rendu impressionnant

La grande question que vous vous posez probablement est: le casque en vaut-il la peine pour les jeux proposés ?

Niveau qualité, il est clair que le PSVR2 représente un grand pas en avant au niveau des casques pour consoles, spécialement lorsqu’on le compare au PSVR. Les lentilles OLED 4K à 120 Hz permettent de générer un rendu impressionnant. En outre, la fluidité des animations et la qualité des textures n’a rien à voir avec ce qu’on retrouvait avec le PSVR. Qui plus est, la vue à 110 degrés permet d’avoir un portrait d’ensemble beaucoup plus large qu’avec plusieurs casques VR sur le marché. Cela représente un avantage considérable dans les jeux de tir ou d’exploration.

D’autre part, le PSVR2 vient simuler un écran large 4K supportant le HDR. De ce fait, si vous n’avez pas une télévision hyper performante, le casque peut venir compenser en partie certaines options visuelles que vous n’avez pas. Certes, cela ne remplace par un écran 4K OLED en bonne et due forme, mais l’option peut être intéressante si vous désirez jouer à vos jeux ou utiliser vos applications avec le casque. En revanche, le PSVR2 ne supporte pas le VR de certaines de ces dernières, notamment sur YouTube. Reste à voir si une mise à jour pourra rectifier cette situation.

Par ailleurs, le retour haptique au sein du casque est intéressant. Ce peut paraître accessoire, voire banal, mais le retour de force au sein du casque accentue l’immersion dans certains jeux. Par exemple, j’ai davantage ressenti les pas des dinosaures dans Jurassic World: Aftermath tandis que les vibrations générées par les explosions dans Rez Infinite m’ont encore plus plongé dans cet univers déjanté.

Sony a également pensé à inclure des options de confort pour ceux ressentant des malaises. Pour être très sensible à cela, c’est plus qu’apprécié. En outre, vous pourrez sélectionner votre mode de jeu (assis ou debout) et paramétrer diverses options du casque pour amoindrir les malaises engendrées par la réalité virtuelle. Certes, j’ai encore ressenti des nausées au bout d’un certain temps (spécialement en mode assis), mais ce fut moins désagréable qu’avec le PSVR.

Autrement, la technologie des manettes permet de mieux mimer le positionnement des doigts. Les jeux reconnaissent donc mieux les mouvements de nos doigts de sorte qu’en fonction de leur position et de leur pression exercée sur les gâchettes, leur positionnement sera plus fidèlement reproduit devant vos yeux. Toutefois, la technologie demeure imparfaite. Il m’est arrivé de voir mes doigts virtuels prendre de drôles de positions et même de voir mes mains s’envoler ou se confondre entre elles. C’est fonctionnel et même impressionnant dans certains jeux, mais le tout demeure à parfaire.

Horizon Call of the Mountain
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Un produit demeurant niche ?

Le PSVR2 est un casque indéniablement impressionnant et fort agréable à utiliser. En revanche, vaut-il réellement son prix ? À 750$ avant les taxes, le casque en lui-même est plus dispendieux qu’une PlayStation 5.

Il faut dire que la quincaillerie du PSVR2 explique pourquoi le casque est aussi onéreux. Dans une vidéo décortiquant le casque, on peut voir qu’il y a beaucoup de technologie y étant intégrée et qui, en conséquence, fait grimper le prix de vente.

Or, sur le marché des casques VR, le PSVR2 demeure probablement l’option la moins coûteuse. Si les 800$ et plus peuvent faire peur, le casque de Sony se compare aisément à des casques vendus le double, voire même le triple du prix. En terme de puissance et de technologie, le PSVR2 se compare au Meta Quest Pro vendu pour environ 2 000$. Autrement, vous pouvez retrouver des casques moins chers, mais demandant un PC qui vous aura allégé de quelques milliers de dollars. En comparaison, le PSVR2 ne paraît pas si onéreux.

En revanche, les autres casques bénéficient d’un avantage que le PSVR2 n’a pas pour le moment. Effectivement, puisqu’il vient d’arriver sur le marché, la librairie de jeux du casque de Sony demeure fort limitée. Malgré une trentaine de titres au lancement, incluant des mises à jour VR de jeux tels que Resident Evil: Village et Gran Turismo 7, il n’y a pas énormément de titres justifiant à eux seuls l’achat d’un casque à plus de 800$, d’autant plus que le PSVR2 ne vient avec aucun jeu ni aucun démo.

Sony croit, avec raison, au potentiel de son casque, mais vaut mieux patienter pour voir l’arrivée de plus de jeux qui soutiendront l’achat de ce nouveau gadget.

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Devriez-vous l’acheter ?

Le PSVR2 est sans aucun doute un casque impressionnant. Parfait ? Non. Toutefois, Sony a créé un casque ergonomique et facile d’utilisation dont la technologie permet un rendu égalé par des casques bien plus dispendieux. De ce fait, il représente le meilleur rapport qualité/prix pour le moment.

En revanche, sa librairie demeure limitée. Certes, une trentaine de jeux dès le lancement est intéressant, mais peu d’entre eux viennent justifier l’achat immédiat du casque. Le potentiel de ce dernier est définitivement présent et bien exploité, le PSVR2 pourrait passer d’un statut de gadget niche à celui d’un appareil pour tous. Ce sera définitivement à surveiller au cours des prochaines années !

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