Monster Hunter Wilds marque un gros tournant pour la saga. Depuis 2004, la franchise a conquis les joueurs avec son gameplay unique et ses chasses épiques. Mais cette fois, Capcom voit grand. Objectif : toucher un public plus large et moderniser l’expérience, sans trahir l’ADN de la série. Un pari ambitieux qui divise déjà la communauté entre hype et scepticisme. Nous avons pu tester le jeu pendant de longues heures via une copie envoyée par Capcom.
Un Gameplay réinventé avec de nouvelles mécaniques
Dès les premières heures de jeu, Monster Hunter Wilds présente une approche qui brise les conventions. Le système de chasse a été revisité introduisant de nouveaux éléments de gameplay, notamment un environnement plus ouvert et dynamique, avec une approche plus axée sur l’exploration. Contrairement à ses prédécesseurs, où les joueurs évoluaient principalement dans des zones fermées et connectées par des chargements, Wilds propose une carte fluide où les zones sont connectées de manière transparente. Ce changement a été inspiré par des jeux en monde ouvert, mais pour certains fans, cela a compromis l’essence du gameplay de Monster Hunter.

Les monstres sont toujours aussi imposants, mais cette fois, ils évoluent dans un écosystème dynamique. Ils interagissent avec leur environnement, modifient le terrain en plein combat et forcent les chasseurs à s’adapter en permanence. Une mécanique qui ajoute du piment aux affrontements, mais qui peut aussi rendre la chasse plus exigeante, au risque de nuire à l’immersion.
En plus, Wilds introduit de nouvelles armes et compétences, offrant plus de variété dans l’approche des combats. Capcom cherche à garder l’expérience rafraichissante, mais certains vétérans redoutent que cela dilue la formule classique. La chasse méthodique et l’optimisation de l’équipement, piliers de la saga, pourraient être éclipsés par ces nouvelles mécaniques.
Une narration qui divise
L’un des plus gros changements de Monster Hunter Wilds est l’ajout d’une narration plus marquée. Jusqu’ici, la saga se contentait de petites histoires annexes et de quêtes environnementales, laissant la chasse au centre du gameplay. Mais cette fois-ci, Capcom mise sur un scénario structuré, avec des missions scénarisées qui poussent le joueur à suivre une trame plus linéaire.


Un pari risqué et qui divise. D’un côté, ceci renforce l’immersion et donne plus de contexte à l’univers mais de l’autre, certains pourraient y voir une petite cassure dans la liberté qui faisait le charme de la série. La campagne devient plus dirigiste, avec des objectifs imposés et des cinématiques qui peuvent ralentir l’action. Les puristes risquent de « tiquer », préférant une chasse sans détours narratifs.
L’histoire, elle, repose sur une menace écologique causée par un monstre géant mettant en péril l’écosystème. Un classique du genre qui rappelle Jurassic Park ou Godzilla, où l’humanité tente de contrer une force incontrôlable. Problème : le scénario manque d’originalité et peine à captiver. Les personnages sont clichés, les dialogues peu inspirés, et surtout, l’intrigue semble déconnectée de l’essence de Monster Hunter : traquer, chasser et maîtriser les créatures.
La recherche de nouveaux joueurs au détriment des anciens fans
En mettant l’accent sur la narration, Monster Hunter Wilds cherche clairement à séduire un public plus large. Un public comprenant donc ceux qui n’étaient pas forcément attirés par la chasse pure. Avec un système de quêtes plus linéaire et des objectifs mieux définis, le jeu guide davantage les joueurs, rendant l’expérience plus accessible. Mais ce choix a un revers! Les vétérans risquent de se retrouver avec des missions trop simples ou trop éloignées de l’ADN de la saga.

Avant, chaque mission était un défi à relever dans des environnements vastes et ouverts. Maintenant, les chasses sont plus dirigées, parfois obligatoires, et intégrées dans le scénario. Impossible d’y échapper ou de choisir son propre rythme. Un gros changement qui frustre certains joueurs, habitués à une liberté totale. Cette nouvelle approche casse un peu l’esprit original de Monster Hunter, où l’exploration et la chasse étaient au cœur de l’expérience.
Gameplay et nouveaux monstres : Une chasse plus dynamique
Monster Hunter Wilds introduit un virage radical dans la série, en repensant l’interaction avec les monstres. Là où les précédents jeux se concentraient sur des combats ultra-tactiques, où la préparation et la gestion des ressources étaient essentielles pour chaque chasse, Wilds se tourne vers une expérience plus fluide et spontanée. Les combats deviennent plus rapides, avec moins de préparation préalable, permettant ainsi aux joueurs de plonger directement dans l’action sans trop de contraintes. Le système de gameplay veut capter un public plus large, offrant moins de temps à passer à la table de préparation et plus de temps à vivre l’intensité des affrontements.
Mais cette évolution comporte des risques. Monster Hunter Wilds perd l’aspect stratégique et méthodique qui a toujours été le cœur de la série. Dans les épisodes précédents, chaque chasse demandait une préparation minutieuse : choisir l’équipement parfait, étudier les mécaniques du monstre, ajuster ses compétences. Ici, la réflexion prend un coup dans l’aile, remplacée par un rythme plus rapide où la prise de décision est moins cruciale. Les vétérans de la saga risquent de se sentir déstabilisés par ce changement, frustrés de ne plus avoir ce besoin constant d’adaptation face à chaque créature.


Cela dit, Wilds n’est pas sans attrait. La direction plus ouverte, sans les contraintes de préparation, peut séduire les joueurs en quête de combats frénétiques et d’exploration immédiate. L’expérience est certes moins tactique, mais elle compense par son côté plus accessible et son action continue. Pour certains, cela pourrait être un changement bienvenu. Mais pour d’autres, c’est une dilution de l’ADN même de Monster Hunter, un compromis entre accessibilité et profondeur stratégique, qui pourrait ne pas satisfaire ceux qui aiment que chaque chasse soit un véritable défi tactique.
Une exploration plus libre
L’une des premières choses qui frappe dans Monster Hunter Wilds, c’est l’environnement ouvert. L’ancienne approche, qui consistait à parcourir des zones distinctes et semi-linéaires entrecoupées de temps de chargement, fait place à un monde continu et fluide. Ce changement est un vent de fraîcheur pour la saga, permettant aux joueurs de s’aventurer où bon leur semble, d’explorer les recoins d’un vaste monde interconnecté.
Cette nouvelle liberté a un prix. Monster Hunter Wilds s’éloigne de la préparation minutieuse qui faisait le « coeur » de la série. Avant, chaque chasse demandait une stratégie béton : choisir la bonne armure, les bons objets, les compétences adaptées pour affronter un monstre précis. Désormais, l’exploration prime sur la rigueur. On découvre des zones et des créatures au fil de l’aventure, sans forcément devoir optimiser son équipement. Un choix qui plaira aux amateurs de monde ouvert, mais qui risque de décevoir ceux qui appréciaient le côté tactique et méthodique des anciens opus.

Côté gameplay, les missions s’intègrent mieux au monde ouvert, mais elles manquent de diversité. Finis les objectifs inventifs et variés des précédents jeux. Ici, on enchaîne souvent des tâches répétitives, dans un cadre plus souple mais moins exigeant. La liberté est bien là, mais le challenge en prend un coup, laissant les vétérans sur leur faim.
Les monstres : plus Intégrés mais Moins Terrifiants
L’un des gros points forts de Monster Hunter est clairement la diversité et la puissance de ses monstres. Chaque créature a ses propres attaques, son style de combat, ses réactions uniques, forçant les joueurs à s’adapter à chaque rencontre. Wilds garde cette richesse, mais pousse l’interaction encore plus loin… et ça divise la communauté.
Désormais, les monstres ne sont plus de simples boss dans des arènes fixes. Ils font partie intégrante de l’écosystème. Certains peuvent modifier le terrain, provoquer des événements climatiques, ou perturber l’environnement au fil du combat. Résultat : chaque chasse devient plus dynamique et imprévisible. Une évolution renforçant l’immersion et le réalisme, mais qui peut aussi rendre les affrontements plus chaotiques, voire frustrants pour les vétérans qui préfèrent une approche plus méthodique.

Cependant, cette dynamique n’est pas toujours bien exécutée. Parfois, les interactions avec l’environnement semblent forcées, et les monstres perdent un peu de leur essence mythologique et menaçante pour devenir presque « automatisés ». L’impression que ces créatures sont là simplement pour remplir un rôle dans l’écosystème plutôt que pour offrir un véritable défi tactique se fait sentir. De plus, leur comportement n’est pas toujours aussi imprévisible que prévu, ce qui rend les combats parfois moins intéressants. Les monstres sont moins souvent perçus comme des « boss » imposants et plus comme des obstacles dans un monde en perpétuel changement.
Un autre problème rencontré est que la variété des monstres, bien que toujours présente, manque d’innovation. Si certains nouveaux venus apportent un vent de fraîcheur, beaucoup d’autres sont des variantes de créatures déjà connues, ce qui peut donner l’impression d’une certaine stagnation dans la créativité de Capcom.
Système de combat : dynamique mais manquant de profondeur
Le système de combat, pilier de Monster Hunter, subit un gros lifting dans Wilds. Capcom mise sur plus de fluidité, des combos plus accessibles et des mouvements plus rapides. L’objectif ? Séduire un public moins habitué aux combats méthodiques de la saga. Mais est-ce vraiment une amélioration ou une simplification de trop ?
Avec de nouvelles armes et compétences, le jeu offre plus de diversité dans les styles de combat. Pourtant, cette complexité apparente ne compense pas la perte de tension qu’avaient les anciens opus. Avant, chaque coup devait être réfléchi, chaque ouverture comptait. Maintenant, le rythme effréné rend les combats plus nerveux, mais moins stratégiques. Résultat : les vétérans risquent de se sentir frustrés, car la profondeur tactique d’antan semble sacrifiée au profit d’un gameplay plus dynamique mais moins exigeant.
Graphismes et direction artistique : Une belle, mais fragile ambition
Monster Hunter Wilds frappe fort avec une direction artistique impressionnante qui ne laisse personne indifférent. Les zones vastes et détaillées, des forêts touffues aux montagnes enneigées, plongent les joueurs dans un environnement sauvage qu’on n’a jamais vu aussi vivant. Les monstres sont incroyablement bien modélisés, avec une grandeur qui colle parfaitement à l’âme de la série. Les effets de lumière — que ce soit sous le soleil brûlant du jour ou les ombres glacées de la nuit — apportent un réalisme fascinant. Ces visuels transforment chaque chasse en un spectacle, chaque combat en un véritable tableau dynamique.
Cependant, bien que le jeu soit globalement un régal pour les yeux, certains défauts techniques viennent gâcher l’expérience. Si certaines zones sont d’une beauté à couper le souffle, d’autres semblent vides, manquant de personnalité. On pourrait presque dire que certains environnements semblent sortir tout droit d’un générateur automatique, manquant d’une touche distincte qui les ancrerait dans l’histoire du jeu. Ce manque de cohérence nuit à l’immersion, en particulier quand on passe d’une zone vibrante à un décor un peu plus générique. Le sentiment d’explorer un monde vivant et unique se dissipe parfois face à une conception trop lisse et sans véritable identité.


Les graphismes ne sont pas exempts de défauts techniques. Lors de combats frénétiques ou dans des zones trop peuplées, on remarque des baisses de framerate qui peuvent nuire à l’expérience de jeu. Ces ralentissements, même s’ils sont relativement rares, viennent briser le flow du gameplay et altérer le côté spectaculaire des affrontements. Ce petit détail technique fait perdre un peu de l’intensité que l’on attendrait dans un jeu qui mise tant sur ses visuels. Monster Hunter Wilds aurait pu frôler la perfection graphique, mais ces quelques failles laissent un goût d’inachevé dans une expérience qui aurait pu être sans accroc.
Des environnements magnifiques, mais peu Immersifs
Dès les premières explorations, la beauté des environnements frappe instantanément. Les zones vastes et détaillées—forêts luxuriantes, montagnes enneigées, déserts brûlants—offrent un spectacle impressionnant. Capcom a misé sur une esthétique grandiose, avec des jeux de lumière saisissants et des paysages immersifs, sublimés par des cycles jour-nuit dynamiques et des effets naturels réalistes.
Mais cette splendeur visuelle cache quelques défauts de conception. Malgré leur richesse graphique, les environnements manquent parfois d’âme et d’identité. Trop génériques, ils donnent l’impression d’être de simples espaces ouverts, sans véritable cohérence avec l’univers de Monster Hunter.
De plus, bien que la fluidité soit globalement maîtrisée, des ralentissements surviennent lors des combats les plus intenses ou dans les zones densément peuplées. Ces problèmes techniques, bien que mineurs, peuvent briser l’immersion et nuire à l’expérience, surtout lorsque le monde se veut vivant et réactif.
Les modèles de monstres : À la hauteur de la Saga
Les monstres, eux aussi, sont visuellement impressionnants. Les créatures restent fidèles à l’esthétique de la série tout en bénéficiant de modèles plus fins et détaillés. Leur animation, de l’attaque classique à leurs déplacements à travers le terrain, est fluide et bien réalisée. Cependant, bien que le design de ces créatures soit impressionnant sur le plan technique, les modèles manquent souvent de l’innovation qui aurait pu faire la différence. Beaucoup d’anciens monstres reviennent sans trop de nouvelles idées visuelles, et même certains nouveaux venus ne parviennent pas à se démarquer de manière originale.
L’absence d’une réelle évolution visuelle dans les monstres a un impact sur l’expérience de chasse. Les joueurs peuvent se retrouver à rencontrer les mêmes types de créatures avec quelques variations légères, ce qui diminue l’effet de nouveauté que l’on pourrait attendre d’un jeu de cette envergure. La richesse des environnements n’est donc pas complètement équilibrée par l’originalité des adversaires à traquer, ce qui peut laisser un goût amer à ceux qui espéraient voir une réinvention de certaines figures mythiques ou la création de nouveaux monstres encore plus impressionnants.
Audio et Musique : Une bande-son peu mémorable
Le travail sur la bande-son de Monster Hunter Wilds était très attendu par les fans. Une grosse attente, surtout après les musiques épiques et mémorables des précédents jeux. Ces dernières accompagnaient parfaitement les chasses, renforçant l’aspect héroïque des quêtes. Cependant, ce nouvel opus semble plus discret musicalement et l’impact de la bande-son n’est pas aussi marqué qu’on aurait pu l’espérer.
Bien que la musique d’ambiance soit bien composée et parvienne à instaurer une atmosphère adéquate dans la majorité des zones, elle reste souvent en arrière-plan sans se démarquer. Cela peut être dû à la nature plus frénétique et moins solennelle du gameplay, qui laisse peu de place à des moments musicaux mémorables.

Le thème principal, bien qu’ayant une certaine grandeur, semble plus fade et moins percutant que dans les précédents jeux. L’absence de mélodies marquantes fait que la musique se perd dans le flot des autres éléments du jeu, ce qui est dommage. Dans un jeu aussi immersif, une bande-son forte aurait été essentielle pour renforcer l’expérience.
Effets Sonores : De bonnes intentions
Les effets sonores, eux, restent fidèles à la série. Les bruits de pas des monstres, les grognements des créatures, et les bruits des armes en action sont bien rendus et ajoutent une dimension supplémentaire aux combats. Toutefois, tout comme pour la musique, certains effets manquent de punch. Par exemple, le rugissement d’un monstre peut paraître légèrement étouffé, et l’impact d’une attaque puissante n’est pas aussi impressionnant qu’on pourrait l’espérer.
L’ambiance sonore dans les zones extérieures pourrait également être plus variée. Si le vent et les bruits de la nature sont présents, l’absence de vie dans certains environnements – comme des bruits d’animaux ou des sons sous-marins – donne une sensation d’isolement qui n’est pas toujours bien exploitée pour renforcer l’atmosphère du jeu.
Verdict
Ce Monster Hunter Wilds nous a enfin convaincu. Après plusieurs tentatives infructueuses avec les précédents titres de la saga, nous pouvons maintenant dire que j’ai trouvé ce que je cherchais. Un monde vaste à explorer, un gameplay fluide, et une histoire qui nous immerge dans l’univers de Monster Hunter. Nous avons hâte de poursuivre cette aventure et de découvrir les mises à jour futures.
Si, comme nous, vous attendiez un jeu de la franchise qui vous captive, nous vous recommandons vivement de vous lancer dans Monster Hunter Wilds.