Alors que Assassin’s Creed Shadows poursuit son chemin entre polémiques et succès commercial, Ubisoft mise sur la PlayStation 5 Pro pour frapper un grand coup. La dernière mise à jour du jeu, déployée cette semaine, transforme la version console en un étendard technologique. Selon les déclarations du studio, cette optimisation place désormais l’expérience « à hauteur des PC ultra-performants ». Une affirmation audacieuse, mais étayée par des avancées concrètes.
Une collaboration Sony-Ubisoft pour repousser les limites
Dans un billet détaillé sur le Blog Officiel de PlayStation, Pierre Fortin, directeur technique chez Ubisoft, lève le voile sur les coulisses de cette métamorphose. « Dès les premiers tests, la PS5 Pro a montré qu’elle avait le potentiel pour offrir la version ultime du jeu sur console », explique-t-il. Au cœur de cette alchimie : une collaboration serrée avec Sony, permettant d’exploiter des fonctionnalités comme le PSSR (PlayStation Spectral Super Resolution), un outil d’upscaling intelligent qui booste la résolution sans sacrifier la fluidité.
Le résultat ? Un 60 images par seconde stable, même dans les séquences les plus chargées. « Sur PS5 standard, le ray tracing limitait le jeu à 30 ou 40 ips. Avec la Pro, la GPU gère simultanément les effets graphiques et le taux de rafraîchissement », précise Fortin. Une prouesse technique qui repose aussi sur des optimisations pointues : rendu des cheveux retravaillé, simulations physiques plus légères et gestion dynamique des ombres.
Ray tracing, 4K et fluidité : le trio gagnant
La mise à jour apporte son lot de nouveautés visuelles. Le ray tracing (tracé de rayons), déjà présent à l’origine, gagne en profondeur. Les reflets sur les armures, l’eau ou les vitraux des temples japonais gagnent en réalisme, tandis que l’illumination globale (RTGI) sculpte les décors avec une précision inédite sur console. Autre atout : le mode Performance, désormais verrouillé à 60 ips, répond enfin aux attentes des joueurs les plus exigeants.
Côté résolution, le PSSR de Sony fait des merveilles. Cette technologie, comparable au DLSS de Nvidia sur PC, réduit les artefacts et stabilise l’image. Résultat : une netteté proche du 4K natif, même en mouvement. « Comparé au TAA [anti-aliasing traditionnel], le PSSR offre une image plus propre, avec moins de scintillements », insiste Fortin.
Une réponse aux critiques… et un pied de nez au marché PC
Avec cette démonstration de force, Ubisoft cherche visiblement à faire oublier les petits bugs du lancement. Les joueurs reprochaient notamment des ralentissements dans les villes denses ou lors des combats en groupe. Des écueils que la puissance de la PS5 Pro semble désormais résoudre.
Mais l’ambition va plus loin. En clamant rivaliser avec les PC haut de gamme, le studio s’attaque à un mantra de l’industrie : la supériorité technique des ordinateurs. Si la PS5 Pro ne défiera pas les configurations équipées de cartes RTX 5090, elle se rapproche des performances d’un PC milieu de gamme – une première pour une console.
Console « pro » : gadget ou révolution ?
Cette mise à jour relance le débat sur l’utilité des modèles haute performance. Pour le grand public, les différences avec une PS5 standard restent subtiles. Mais pour les passionnés, la Pro valide un concept : une console évolutive, capable de s’adapter aux exigences techniques futures.
Reste une inconnue : cette stratégie séduira-t-elle au-delà de ceux qui l’ont déjà adopté ? Avec Assassin’s Creed Shadows, Ubisoft et Sony envoient en tout cas un signal fort. Les consoles nouvelle génération entendent bien résister à l’hégémonie PC… quitte à brouiller les frontières entre les deux mondes.