Ashley Madison, le méchant site web de rencontres pour les «courailleux de galipote» qui veulent s’envoyer en l’air avec le conjoint ou la conjointe d’autrui, s’en va en Bourse. La compagnie canadienne qui administre le site (oui, chers lecteurs, vous avez le droit d’avoir un tout petit peu honte de notre beau pays) part à la recherche de 200 millions de dollars US auprès des investisseurs pour financer son expansion internationale.
Voici cinq produits que je mettrais sur le marché si j’étais riche, brillant et infiniment moins paresseux que je ne le suis réellement.
Il est toujours possible que le projet fasse patate, comme ce fut le cas la première fois où Ashley Madison a tenté de lancer un appel public à l’épargne, il y a de cela quelques années. Mais selon Bloomberg, l’entreprise compte maintenant 36 millions de membres et des revenus annuels dans les neuf chiffres, ce qui sera sans doute assez pour titiller quelques requins de la finance – surtout si les promoteurs ont la bonne idée d’offrir un rabais sur l’abonnement aux actionnaires.
Or, si Ashley Madison vaut 200 millions, il y a sûrement d’autres idées moins malcommodes qui vaudraient encore plus d’argent si nous vivions dans un monde meilleur. Voici donc cinq produits et entreprises que je mettrais sur le marché si j’étais riche, brillant et infiniment moins paresseux que je ne le suis réellement.
Candidat no 1 : Trolls “R” Not Us
Une chaîne de magasins où l’on achète des déchiqueteuses à brevets poches, des caisses d’avocats au prix du gros, et des forfaits vacances incluant des visites guidées des plus beaux palais de justice du Texas et une quantité illimitée d’œufs pourris.
Valeur estimée : 42 milliards de dollars US et une belle place au Paradis jusqu’à la fin de vos jours.
Candidat no 2 : Neutr-a-Net
Votre fournisseur d’accès Internet étrangle votre connexion et vous impose des frais excessifs si vous dépassez votre allocation de bande passante? Vaporisez Neutr-a-Net™ sur votre modem-câble et un puissant anesthésiant informatique capable de désactiver toutes les mesures de contrôle se propagera instantanément jusqu’aux serveurs de l’entreprise.
Valeur estimée : la moitié des profits de l’industrie des télécommunications selon ses lobbyistes, soit à peu près 50$ selon n’importe qui d’autre.
Candidat no 3 : 21st Century Updater
Un logiciel qui détruit toute trace de Java et de Flash sur votre ordinateur et qui envoie automatiquement des chocs électriques aux développeurs de sites web qui ne supportent qu’Internet Explorer.
Valeur estimée : rien, mais ça ferait du bien quand même.
Candidat no 4 : Le Hameçonneur Hameçonné Inc.
Un service qui détecte automatiquement toutes les tentatives de fraude en ligne, identifie l’adresse civile des coupables, et leur livre instantanément des carcajous enragés à l’aide d’une flotte de drones supersoniques.
Valeur estimée e: le double de la fortune du plus proche prince nigérian.
Candidat no 5 : Ajust-o-Pub
Une régie publicitaire pour sites web qui ne livre jamais la même pub deux fois de suite, qui limite la durée totale des pubs affichées avant la vidéo que vous avez demandée à 10% de la longueur de celle-ci, et qui refuse d’afficher une pub avant d’avoir vérifiéque la vidéo que vous avez demandée existe dans un format compatible avec l’appareil sur lequel vous naviguez.
Valeur estimée : tout le petit change dans le sofa corporatif de Google.
Le vice et l’argent du vice
Malheureusement, nous ne vivons pas dans un monde meilleur, ces produits n’existent pas, et l’on peut s’attendre à ce que les investisseurs qui achèteront les actions d’Ashley Madison encaissent d’appétissants profits. Parce qu’en Bourse, le mal, c’est le bien :
- Preuve no 1 : Les fonds communs de placement éthique ont du mal à suivre le rythme des indices boursiers.
- Preuve no 2 : Pendant ce temps, le fonds du vice de la compagnie USA Mutuals, qui investit dans le tabac, les armes, le gambling et l’alcool, a constamment dépasséles performances du S&P 500 depuis 2002.
L’humanité est ainsi faite, on n’y peut rien. Sauf peut-être rigoler un peu. Alors n’hésitez pas à proposer d’autres produits subversifs dans les commentaires. On ne sait jamais : peut-être qu’un richissime milliardaire qui vient de vendre son cirque pourrait être tenté d’en financer un ou deux!