Durant la période de crise que nous traversons, la NASA fut l’objet de coupes financières drastiques, lui imposant, en plus d’accidents à répétition, de faire reposer son programme spatial sur les lanceurs russes afin de continuer l’évolution de la Station spatiale internationale (ISS).
La NASA a toujours le rêve de retourner sur la Lune. L’objectif : développer des modules d’atterrissage et d’habitat sur des mondes hostiles afin de faciliter la colonisation spatiale. La Lune étant plus proche que Mars, elle permettrait de tester de nouvelles solutions avant de les lancer vers la planète rouge.
Mais l’agence n’a pas dit son dernier mot. Avec les succès des rovers sur Mars, la NASA s’est transformée en plateforme de développement public / privé et ne cesse de faire des annonces en partenariat avec de grandes firmes industrielles. Tour d’horizon d’une agence spatiale loin d’être moribonde.
Des entreprises privées pleines d’ambition.
Après avoir perdu ses navettes, la NASA se retrouve donc face à un problème majeur : l’envoi de ses astronautes et le ravitaillement en orbite. Par chance, les Russes ont encore leurs lanceurs qui permettent donc de ne pas rompre ce cordon ombilical étendu, sans lequel le programme spatial américain réduirait comme peau de chagrin.
Le système est donc sauf et l’ISS (dont l’accès s’ouvre d’ailleurs désormais aux entreprises privées) peut ainsi continuer à fonctionner. Mais l’égo en a pris un coup et des entreprises américaines ne cessent de trouver de nouvelles solutions pour reprendre le flambeau en sol américain. En effet, en cas de problèmes diplomatiques entre les deux superpuissances, tout pourrait être chamboulé. Avec la situation actuelle en Ukraine, ce risque est plus que jamais d’actualité.
L’entreprise SpaceX est en train de mettre au point un lanceur réutilisable, capable d’envoyer en orbite une charge utile et de redescendre par lui-même au sol pour être renvoyé une fois le plein effectué. Les tests actuels sont de plus en plus concluants et permettent à SpaceX d’envoyer une fusée de plus en plus haut et de la faire se reposer au sol sans tracas.
De son côté, Boeing vient de présenter le nouveau cockpit de son futur vaisseau spatial, le CST-100 (pour Crew Space Transportation), toujours en collaboration avec la NASA. Définitivement créé pour l’espace, l’intérieur du CST est bien loin des traditionnels cockpits d’avion, les sièges étant orientés et superposés afin de répondre à de plus simples déplacements en gravité zéro.
Retour sur la Lune en perspective?
Mais l’ISS n’est pas l’unique chantier sur lequel la NASA travaille. De concert avec trois entreprises américaines, Astrobotic Technology, Masten Space Systems et Moon Express, la NASA a toujours le rêve de retourner sur la Lune. Sans pour autant investir financièrement dans ces entreprises, l’agence en revanche échange bien volontiers son expertise technique. L’objectif : développer des modules d’atterrissage et d’habitat sur des mondes hostiles afin de faciliter la colonisation spatiale. La Lune étant évidemment plus proche que Mars, elle permettrait de tester de nouvelles solutions avant de les lancer vers la planète rouge.
Mais les astéroïdes intéressent aussi l’agence américaine, qui finalise les derniers tests de son vaisseau spatial Orion, destiné à les atteindre pour des fins d’analyse et à terme, rejoindre Mars. Bref, comme on peut le constater, la NASA est loin d’être moribonde et continue, grâce aux entreprises privées à évoluer et trouver de nouvelles solutions pour répondre à des besoins toujours plus exigeants techniquement et financièrement.
Et le public alors?
Si vous pensez que seuls des ingénieurs ou des astronautes peuvent mettre leur grain de sel dans la conquête spatiale, détrompez-vous! En effet, la NASA a fait appel au public pour décider du look de leur prochaine combinaison spatiale qui devrait équiper les membres d’équipage dans les années à venir lors de leurs sorties dans le vide. Actuellement en finalisation de développement, les premiers tests devraient s’effectuer en novembre 2014.
La combinaison Z2 (en opposition aux deux autres modèles rejetés, Z1 et Z3) a remporté plus de 63% des votes et dispose de nombreuses jointures mobiles et d’un look pour le moins futuriste. Elle protègera plus durablement les astronautes grâce à une structure plus rigide, mais qui offre plus de liberté de mouvement que ses ancêtres.
Le futur est ailleurs…
Tranquillement, mais sûrement, les entreprises privées, après avoir conquis les cieux, visent désormais un peu plus haut en voulant nous offrir les étoiles. Prise à la gorge par des coupures financières que certains qualifient d’outrancières, la NASA a su s’adapter et trouver de nouveaux partenaires motivés et créatifs.
Gageons que la bataille pour la conquête spatiale durant les prochaines années ne sera fera plus entre pays, mais entre grandes multinationales avides d’exploration et de nouveaux marchés stellaires.