Edward Snowden n’a aucun regret

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De toutes les entrevues, tables rondes et conversations à l’affiche dans le cadre de la portion interactive du festival South by Southwest, A Virtual Conversation with Edward Snowden était certainement l’une des plus importantes.

Tel que nous vous l’avions annoncé la semaine dernière, Snowden n’était pas physiquement présent à l’événement. Réfugié depuis cet été en Russie, l’homme recherché aux États-Unis pour haute trahison s’est adressé à la foule par voie de vidéoconférence. À noter que l’intégralité de sa conférence est disponible sur YouTube.

«Est-ce que je le ferais à nouveau? Oui, et ce peu importe ce qui peut m’arriver», ajoute Snowden. «J’ai fait le serment de protéger la Constitution des États-Unis, et j’ai vu cette Constitution être violée de façon colossale.»

Évidemment, puisque la transmission vidéo passait par 7 différents serveurs proxy, la qualité de celle-ci n’a guère impressionné personne. Par contre, cela n’a affecté en rien la pertinence des propos de Snowden, qui a choisi de remplacer l’écran vert devant lequel il se trouvait pour une image de la Constitution des États-Unis – un message manifestement dédié à ses détracteurs.

Parmi les propos tenus par Snowden, l’ancien employé de la National Security Agency a tenu à souligner qu’il n’était pas opposé à ce que les gouvernements surveillent les personnes soupçonnées de crimes, mais qu’une surveillance en vrac (telle que perpétrée par la NSA dans le cadre de ses divers programmes) rend la tâche beaucoup plus difficile.

À propos de Umar Farouk Abdulmutallab, le terroriste nigérien surnommé underwear bomber qui a admis en 2009 avoir transporté des explosifs à bord d’un vol de la Northwest Airlines en partance d’Amsterdam vers Détroit, Snowden raconte que la NSA n’a mené aucune enquête à son sujet. «Nous n’avons par enquêté sur ce gars. Nous avons passé tout ce temps à pirater les arrières de Google et Facebook. Qu’avons-nous obtenu? Rien.»

Snowden a également parlé de cryptage, et de la difficulté qu’a éprouvés le journaliste Glenn Greenwald à installer et à utiliser un logiciel de chiffrement PGP afin de pouvoir obtenir les documents secrets. «Si vous utilisez un cryptage de bout en bout, votre FAI et votre fournisseur de communications ne peuvent plus vous espionner par défaut», raconte-t-il. «S’il y a un mandat d’arrêt contre vous, ils vont tout de même vous attraper. Mais dans un contexte de surveillance en vrac, vous serez beaucoup plus en sécurité.»

Selon Snowden, tant que les clés demeurent secrètes, le chiffrement est efficace, et «ça continuera à être le cas tant que notre compréhension des mathématiques et de la physique ne changera pas à un niveau fondamental». La preuve? «Le gouvernement des États-Unis a formé une vaste équipe d’enquêteurs afin de me surveiller personnellement […] mais ils n’ont toujours aucune idée quels documents j’ai remis aux journalistes […] puisque le chiffrement fonctionne.»

Le dénonciateur a profité de l’occasion pour réfuter les allégations du directeur de la NSA, Keith Alexander, qui prétend que les agissements de Snowden nuisent à la sécurité de son pays. «Le gouvernement en a bénéficié, le public en a bénéficié, chaque société dans le monde en a bénéficié.»

«Est-ce que je le ferais à nouveau? Oui, et ce peu importe ce qui peut m’arriver», ajoute Snowden. «J’ai fait le serment de protéger la Constitution des États-Unis, et j’ai vu cette Constitution être violée de façon colossale.»

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