Ello a fait couler beaucoup d’encre le mois dernier, en grande partie par sa promesse que – contrairement à Facebook – jamais elle ne vendra les informations de ses utilisateurs au profit des annonceurs.
«Au final, Ello n’est pas à vendre et personne ne peut nous y forcer», a déclaré le hipster Paul Budnitz, avant de s’appuyer sur son fixie.
Aujourd’hui, le réseau social annonce qu’il est devenu un organisme dédié au bien public (ou public benefit corporation), un nouveau type de personne morale de plus en plus en vogue dans deux douzaines d’états américains ces dernières années selon le magazine Wired.
L’idée est que cette nouvelle structure organisationnelle viendra dissuader les investisseurs de vendre de la publicité sur le réseau social ou les données de sa base d’utilisateurs, toujours en pleine croissance.
«Nous sommes véritablement en train de mettre en place un moyen pour qu’Ello se consacre, légalement, à ce pour quoi nous l’avons conçu», a déclaré Paul Budnitz, PDG d’Ello.
«Au final, Ello n’est pas à vendre et personne ne peut nous y forcer.»
Les fondateurs et investisseurs d’Ello ont ainsi signé une nouvelle charte qui interdit à la compagnie de vendre les données de ses utilisateurs ou de la publicité. Et si jamais l’entreprise trouve un nouveau propriétaire, ce dernier devra se conformer à cette charte.
Il y a bien sûr une distinction à faire entre un organisme dédié au bien public et un organisme sans but lucratif, un type d’association plutôt commun dans la francophonie. Vous aurez deviné qu’elle se résume aux profits que peut générer l’entité en question.
Ello est donc toujours en mesure d’accepter de nouveaux investissements provenant d’entreprises qui souhaitent un certain rendement. Les médias ont déjà beaucoup parlé des 435 000$ US en capital de risque versé à l’entreprise (tel que souligné notamment par Aral Balkan, développeur web et auteur d’un manifeste militant en faveur de la création d’outils qui n’exploitent pas les données de leurs utilisateurs). Selon l’entreprise, elle recevra bientôt un financement totalisant 5,5 millions de dollars US en provenance de Foundry Group, Bullet Time Ventures et FreshTracks Capital.
Malgré la promesse d’Ello de ne jamais vendre les données de ses utilisateurs, plusieurs sceptiques demeurent persuadés que l’entreprise y sera forcée tôt ou tard. Cette nouvelle structure organisationnelle donne à son conseil d’administration une justification pour maintenir la publicité à l’extérieur de son réseau, même si ça ne fait pas l’affaire des investisseurs de l’entreprise.