Manifestement, pour le PDG d’Uber, la pression contre lui était trop forte à l’idée qu’il puisse siéger au conseil consultatif économique du président Trump. C’est essentiellement ce que Travis Kalanick a manifesté hier soir en faisant savoir à ses employés qu’il ne comptait plus conseiller le président en la matière.
«Plus tôt aujourd’hui, j’ai parlé brièvement avec le président au sujet du décret sur l’immigration et ses enjeux pour notre communauté», a écrit Kalanick selon le New York Times. «Je lui ai également fait savoir que je ne pourrais pas participer à son conseil économique. Se joindre au groupe ne devait pas signaler l’endossement du président et de ses politiques, mais malheureusement, c’est exactement de cette façon que ce geste a été mésinterprété.»
Cette décision survient à la veille d’une rencontre de ce conseil avec le président Trump, après qu’une importante vague d’opposants au régime américain invite la population sur Twitter à boycotter Uber, avec des messages regroupés sous le mot-clic #DeleteUber.
De son côté, le PDG de Tesla et SpaceX, Elon Musk, a profité de l’occasion pour justifier sa présence au conseil, qui sera maintenue malgré des objections similaires.
Regarding the meeting at the White House: pic.twitter.com/8b1XH4oW6h
— Elon Musk (@elonmusk) February 3, 2017
«Lors de la rencontre de demain, d’autres et moi allons exprimer nos objections à l’égard du récent décret présidentiel sur l’immigration et allons inviter [le président] à apporter des changements à cette politique», a déclaré Musk sur Twitter.
Il sera toujours plus judicieux de tenter de changer un système de l’intérieur que de ne pas prendre la parole.
«Les conseils consultatifs ont pour vocation de simplement offrir un avis et y assister ne signifie pas que je suis d’accord avec les mesures prises par le gouvernement. Mon objectif est d’accélérer la transition du monde entier vers l’énergie durable et d’aider à faire de l’humanité une civilisation multiplanète, ce qui aura comme conséquence la création de centaines de milliers d’emplois et un avenir plus inspirant pour tous», a-t-il poursuivi.
«Je comprends le point de vue de ceux qui s’opposent à ma participation à cette réunion, mais je crois qu’à l’heure actuelle, le fait d’aborder de tels enjeux cruciaux servira dans l’ensemble au bien commun.»
En somme, le gros bon sens donne raison à Musk ici : il sera toujours plus judicieux de tenter de changer un système de l’intérieur que d’exprimer son désaccord en ne profitant pas de l’occasion de prendre la parole.
Rappelons que parmi les autres membres du conseil consultatif économique du président Trump, on retrouve notamment les dirigeants de Disney, Bœing, IBM, JP Morgan Chase, PepsiCo, et Walmart.