Vendredi dernier, après un arrêt obligé pour faire le plein de café, Josiane Cossette (conceptrice-rédactrice publicitaire et rédactrice web), Laurent LaSalle (rédacteur en chef de cette publication) et moi avons pris la route en direction d’Alma pour une fin de semaine de festivités en compagnie de certains des acteurs du Web québécois de l’heure.
Méconnue du grand public en dehors des frasques et déboires qui l’ont caractérisée récemment, la culture web d’ici n’en est pas moins en pleine ébullition. C’est ce qu’ont voulu mettre de l’avant les organisateurs de ce premier événement, Joël Martel et Julien Day.
Méconnue du grand public en dehors des frasques et déboires qui l’ont caractérisée récemment (pensons à Gab Roy), la culture web d’ici n’en est pas moins en pleine ébullition. C’est ce qu’ont voulu mettre de l’avant les fondateurs et organisateurs de ce premier Festival de l’Internet à Alma, Joël Martel et Julien Day, eux-mêmes très actifs au sein de cette communauté.
Au menu, des spectacles d’humoristes, de musiciens et de vlogueurs diffusant principalement leurs contenus sur le Web, ainsi qu’une conférence de Martin Nolet, juriste, qui a fait un tour d’horizon du droit appliqué au médium. Le tout entrecoupé de conversations (très) arrosées au sympathique Café du Clocher entre les webstars à l’affiche, les organisateurs du FIA et les festivaliers.
Un festival du LOL
Dans les semaines qui ont précédé le festival, on n’a pas manqué de reprocher à l’organisation d’avoir misé uniquement sur l’aspect LOL, et d’avoir négligé d’autres facettes importantes, voire incontournables, de cette culture web de moins en moins marginale.
Matthieu Bonin (qui ne pouvait faire deux pas sans être reconnu et salué), Julien Bernatchez, les spécialistes des archives télévisuelles douteuses Total Crap et les duos humoristiques Sèxe Illégal et Les Pic-Bois se partageaient en effet la grande majorité de la programmation.
Jonathan «Don Lee Dragon» Drouin, qui devait également en être, ne s’est finalement jamais manifesté. Hum.
Joël Martel a justifié ce choix éditorial en rappelant qu’une première rencontre se déroule souvent sous le signe de l’humour pour briser la glace, créer une ambiance amicale et mettre la table pour la suite.
L’absence des femmes dans la programmation du FIA, expliquée par ses organisateurs par le manque de temps et de moyens, et également par une certaine maladresse, a aussi fait jaser sur les réseaux sociaux.
La situation a notamment été décriée par Marilyse Hamelin du blogue La Semaine Rose. Elle a également été évoquée lors de l’enregistrement de l’émission La Sphère en direct d’Alma, au cours d’une conversation animée entre Joseph Elfassi (chroniqueur au Voir), Rose-Aimée Automne Morin, Matthieu Bonin et moi-même, et que je vous invite à (ré)écouter.
Alma, ville de l’hospitalité
Ces questions n’ont cependant pas porté ombrage à l’atmosphère de franche camaraderie qui régnait dans les rues du centre-ville almatois. Dès notre arrivée, mes comparses Montréalais et moi nous sommes vu offrir un lift vers le lieu d’envoi des festivités, la Boîte à Bleuets. En chemin, nous avons appris que notre généreuse conductrice était nulle autre que la directrice de l’hôtel où nous logions. Tout pour donner raison à la devise d’Alma, «ville de l’hospitalité».
Après avoir fait connaissance avec d’autres festivaliers, nous nous sommes dirigés vers le restaurant du Café du Clocher pour voir notre table prise d’assaut par les membres de Sèxe Illégal, qui assurait la partie spectacle de la soirée, très appréciée.
J’en ai évidemment profité pour prendre un selfie avec mon préféré des deux, mais je ne vous dis pas lequel.
Fidèles à eux-mêmes, ils m’ont écrit plus tôt afin que je rende compte de leur expérience : «Le Festival de l’Internet, c’était l’fun par bouttes. D’autres moins. Finalement, c’est vraiment du cas par cas.»
Apprendre de ses erreurs et planifier la suite
Car prochaine édition du FIA il y aura en 2015, c’est déjà confirmé. Les organisateurs disent réfléchir à la forme que pourrait prendre cette seconde édition du festival, et vouloir ratisser plus large.
Des «bouttes moins l’fun», il faut admettre qu’il y en a eu. L’annulation à la dernière minute (et dans la confusion la plus totale) du Gala Almatois de l’Internet, qui devait récompenser les personnalités et sites web québécois s’étant démarqués au cours de la dernière année, a beaucoup déçu. Même chose pour le party de clôture du festival, événement inspiré par le fameux thread de Matthieu Dugal et qui n’a finalement jamais eu lieu. Martel et Day ont reconnu qu’ils avaient sous-estimé la charge de travail que le FIA impliquait, et que leur grande maladresse avait été de croire jusqu’à la fin qu’ils pourraient parvenir à tout organiser, en vain. Du reste, ils ne prévoient pas orchestrer de gala l’an prochain.
Car prochaine édition du FIA il y aura en 2015, c’est déjà confirmé.
Les organisateurs disent réfléchir à la forme que pourrait prendre cette seconde édition du festival, et vouloir ratisser plus large. «Nous désirons fermement produire davantage de spectacles qui consisteront en une adaptation sur scène de phénomènes webs ou de concepts de blogues, par exemple. Nous accorderons aussi une plus grande place à diverses sphères du Web autre que l’aspect divertissement. Or, nous le ferons toujours dans un souci d’amuser et de rassembler les festivaliers. Car à la différence des nombreux congrès dédiés au Web, nous, ce que nous proposons, c’est un festival», a déclaré Martel.
Il assure également une représentation féminine : «Je crois qu’en ayant suffisamment de temps pour mettre en place des concepts où nous transposerons l’internet sur scène, il sera d’autant plus facile de mettre en valeur le talent de plusieurs créatrices dont le travail se prête moins facilement à être présenté sur scène tel qu’il est. Ici, je parle de blogueuses ou de personnalités géniales telles que l’équipe de Revue. Et ce ne sera en aucun lieu afin de répondre aux critiques, mais tout simplement parce que les filles ont autant leur place sur le Web que les gars.»
À bon entendeur…
Laurent et moi souhaitons remercier la ville d’Alma pour son accueil chaleureux, et également tous les festivaliers qui sont venus nous parler et prendre un verre avec nous, et ce, même si nous ne sommes pas des vedettes! En attendant de couvrir le FIA 2015, je compte reposer mon foie, qui a été particulièrement sollicité au cours du weekend dernier par la Pabst, la tequila et la légendaire poutine du Goofy (le restaurant bien nommé du ministre Bolduc). C’est que je n’ai plus vingt ans, moi…