Comme son nom l’indique, le métier de glaciologue a pour objectif de mesurer la fonte des glaces. Une discipline qui nécessite l’intervention de méthodes bien précises. Grâce à une panoplie de satellites installés à des endroits stratégiques, de stations météo et de modèles climatiques sophistiqués, les chercheurs donnent, en 2019, des résultats plus précis que jamais. Les résultats les plus récents peuvent donner « froid dans le dos ».
Avec des méthodes plus sophistiquées ainsi que des matériaux plus adaptés, le calcul de la fonte des glaces au Groenland ou en Antarctique est devenu beaucoup plus précis. 1972 marque la mise en orbite des premiers satellites Landsat qui permettent d’avoir des clichés réguliers du Groenland. Les glaciologues ont décidé de partir de cette date pour calculer la fonte des glaces actuelle. Et les résultats parus lundi dans les comptes rendus de l’Académie américaine des sciences peuvent faire peur.
La fonte des glaces six fois plus rapide que dans les années 80
Le glaciologue français Eric Rignot explique :
« Quand on regarde sur plusieurs décennies, il vaut mieux s’asseoir sur sa chaise avant de regarder les résultats, parce que ça fait un petit peu peur de voir à quelle vitesse ça change. C’est une situation qui affecte les quatre coins du Groenland, pas juste les parties les plus chaudes au Sud »
Deux constatations : la glace fond six plus vite aujourd’hui que dans les années 1980. Les glaciers sont responsables de la remontée de 13.7 millimètres d’océan.
Pour mesurer la fonte glaciale, trois grandes méthodes sont mises à disposition des glaciologues. La première consiste à mesurer l’altitude et la variation des glaciers. Lorsqu’une couche de glace fond, son altitude baisse. La deuxième technique consiste à mesurer les variations de gravité terrestre en se basant sur le mouvement et la transformation de l’eau. Et la troisième méthode qui consiste à comparer ce qui s’accumule sur le Groenland et ce qui en sort afin de calculer ce qui reste. C’est cette méthode qu’ont utilisée les scientifiques en reconstruisant en détail l’état de la glace du Groenland depuis 1970.
Les résultats sont aussi impressionnants qu’inquiétants.