Belle réussite à presque tous les points de vue que ce Nexus 5 : puissant, léger, sobre, et surtout quelques centaines de dollars moins cher que bien des appareils comparables. Seule la batterie pourrait faire tiquer certains usagers aux besoins hors-normes.
J’ai pourtant torturé l’appareil de toutes les manières imaginables. J’ai marmonné par exprès. Je lui ai demandé, avec un faux accent texan, les heures d’ouverture de Graceland, qu’il m’a données en affichant des photos du lieu saint des fans d’Elvis. En fait, le Nexus 5 n’a buté que sur un seul mot : le nom de ma conjointe.
Design
En matière d’ergonomie, on ne peut rien reprocher au Nexus 5. La prise en main est très agréable : les boutons sont bien placés et un pouce suffit pour accéder à presque tout l’écran puisque les bordures sont quasi inexistantes. À 130 grammes, le Nexus 5 est aussi plus léger que la plupart des autres téléphones à écrans de 5 pouces; c’est un appareil qu’on peut garder en main longtemps sans se fatiguer.
Et si le Nexus 5 ne pourra jamais se faire passer pour une oeuvre d’art, il n’est pas sans qualités esthétiques. On aime notamment sa minceur (8,59 mm) et le fini sobre de son boîtier en polycarbonate qui passe partout. Mais c’est certain que si vous le déposez à côté d’un iPhone 5s, ce n’est pas le Nexus 5 qui attirera les regards.
Caractéristiques
- Processeur Snapdragon 800 quadricœur de Qualcomm cadencé à 2,26 GHz
- Processeur graphique Adreno 330 de Qualcomm cadencé à 450 MHz
- Écran IPS LCD de 4,95 pouces d’une résolution de 1 080p (445 ppp)
- Caméra principale : 8 mégapixels
- Caméra frontale : 1,3 mégapixel
- Mémoire vive : 2 Go
- Capacité de stockage : 16 ou 32 Go (sans fente d’expansion)
- Pile : 2 300 mAh
- Poids : 130 grammes
Matériel
À peu près tous les téléphones que j’ai vus cette année offrent des écrans d’excellente qualité, et le Nexus 5 ne fait pas exception à la règle. Belles couleurs, excellente précision qui permet une lecture agréable même sur les pages web qui affichent de très petits caractères, brillance suffisante pour une utilisation extérieure en plein jour : tout ce que l’on peut demander y est. L’angle de visionnement optimal est cependant assez limité, ce qui pourrait embêter ceux et celles qui aiment fouiner sur YouTube en groupe pendant la pause-café.
La caméra du Nexus 5 ne semble pas faire l’unanimité chez les chroniqueurs techno, mais j’ai été plutôt impressionné. Le stabilisateur optique fait de l’excellent boulot, l’outil qui permet d’indiquer à l’appareil sur quel élément du décor focaliser est intuitif, et le flash intégré permet de prendre des photos de très bonne qualité en conditions de faible éclairage. J’ai cependant remarqué que les photos prises en pleine obscurité, si elles étaient généralement libres de défauts majeurs, avaient tendance à être légèrement teintées de jaune.
Le haut-parleur et le micro, quant à eux, sont dans la bonne moyenne ou même un peu mieux. Rien pour écrire à sa mère, mais rien pour écrire au service des plaintes non plus.
Petit détail potentiellement inquiétant : lorsque placé côte à côte avec mon téléphone personnel, le Nexus 5 détectait régulièrement un signal cellulaire moins puissant même si les deux appareils étaient connectés au même réseau. Je n’ai pas remarqué de problèmes de performance, ni en mode vocal ni pour les données, mais c’est tout de même à surveiller.
Logiciels intégrés
Le Nexus 5 est livré avec la version «vanille pure» d’Android 4.4, surnommée KitKat. C’était ma première expérience avec KitKat et j’ai immédiatement été séduit, à la fois par sa rapidité, par le design du centre de contrôle, et par le panneau Google Now qui affiche la météo, les manchettes des sites Web que je visite le plus souvent, etc. Du beau travail.
Je me suis aussi amusé fermement avec la reconnaissance vocale de Google Now qui, sur le Nexus 5, m’a semblé des années-lumière au-dessus de ce que l’on retrouve chez la compétition, tant en français qu’en anglais. J’ai pourtant torturé l’appareil de toutes les manières imaginables. J’ai marmonné par exprès. Je lui ai demandé une liste des livres de Peter Norvig, qu’il m’a lue en ordre chronologique de publication. Je lui ai demandé, avec un faux accent texan, les heures d’ouverture de Graceland, qu’il m’a données en affichant une carte géographique de Memphis et des photos du lieu saint des fans d’Elvis. En fait, en 25 minutes de plaisir, la reconnaissance vocale du Nexus 5 n’a buté que sur un seul mot : le nom de ma conjointe, qu’il n’est jamais arrivé à retrouver dans mes contacts!
Notez cependant que la fonction «Ok Google», qui permet d’activer la recherche vocale simplement en disant «Ok Google», ne fonctionne pour le moment qu’en anglais, et que les oeufs de Pâques que l’on retrouve sur Siri sont malheureusement absents. Ce qui constitue tout de même un bien petit sacrifice; après tout, peu importe que Google Now ne soit pas capable de me faire une blague quand je lui dit que je l’aime, si au moins il comprend ce que je lui demande la plupart du temps.
Performance
Excellente sur toute la ligne. Ars Technica affirme avoir détecté, lors de ses tests, une tendance à ralentir la cadence du processeur plus souvent que sur les autres téléphones pour éviter la surchauffe, mais cela ne se produit que dans des cas extrêmes comme une longue session d’encodage vidéo. Et si vous passez des heures à encoder de la vidéo sur votre téléphone, «you are doing it wrong» comme disent les branchés.
Personnellement, je n’ai jamais détecté ni de ralentissement, ni de réchauffement inconfortable du boîtier.
Autonomie
On nous promet 17 heures d’autonomie en conversation, 300 heures en veille et 7 heures en navigation LTE. La batterie de 2 300 mAh (comparativement à 3 000 mAh pour le G2 et 2 600 mAh pour le Galaxy S4) m’a cependant causé quelques doutes sur la validité de ces chiffres dans des conditions d’utilisation normales.
Par exemple, lorsque j’ai laissé l’appareil en veille pendant 48 heures, avec le WiFi et les mises à jour automatiques activées, sans lui toucher autrement que pour vérifier l’état de la batterie, celle-ci a perdu un peu plus de 40% de sa charge. On est loin des 300 heures d’autonomie. L’écran semble aussi passablement énergivore : une séance de navigation Web et de visionnement de vidéos en milieu de journée, avec la brillance de l’écran réglée en mode automatique, a consommé à elle seule 24% d’une charge en une heure, soit le double du «prix» des mêmes activités sur mon iPad.
Rien de tout cela ne rend le Nexus 5 inutilisable, loin de là. On parle non pas d’une carence mais bien d’une absence d’abondance. Cependant, si vous utilisez votre téléphone intensément, vous devrez probablement recharger le Nexus 5 à tous les jours ou à tous les deux jours plutôt qu’une ou deux fois par semaine.
Conclusion
Tout ça, pour 349$ avec 16 Go de stockage ou 399$ pour 32 Go de stockage si vous achetez le téléphone directement chez Google. En termes de rapport performance-prix, difficile de demander mieux.
Merci à Telus pour le prêt de l’appareil.