En effet, les concepteurs à l’origine du mémorable et innovateur (à l’époque) Homeworld tentent de réitérer leur exploit d’antan en distillant leur expérience dans un nouveau titre. Homeworld : Deserts of Kharak est-il le digne descendant de sa génétique numérique?
Scénario
Vous suivrez donc les aventures de l’expédition du transporteur d’assaut Kapisi et de Rachel S’jet, officier en chef des sciences, qui tente de mettre la main sur ces précieux artéfacts salvateurs.
Les plus vieux d’entre nous qui ont eu droit aux magnifiques scènes filmées (live action) de titres telles que celles de la série Command & Conquer savent que, oui, il peut y avoir un scénario intéressant dans un jeu de stratégie en temps réel.
Dans Deserts of Kharak, le jeu se déroule une centaine d’années avant l’envolée stellaire de Homeworld et nous présente un monde mourant lentement englouti par des déserts. Le hasard faisant parfois bien les choses, d’immenses vaisseaux spatiaux recélant d’artéfacts technologiques inconnus sont exposés par le déplacement des sables. Il n’en fallait pas plus pour attiser la convoitise de factions Kushan conflictuelles qui, soit défendent le territoire sur lequel le butin se trouve, soit veulent s’en emparer quel qu’en soit le coût.
Vous suivrez donc les aventures de l’expédition du transporteur d’assaut Kapisi et de Rachel S’jet, officier en chef des sciences, qui tente de mettre la main sur ces précieux artéfacts salvateurs.
Design
On aurait pu s’attendre à une évolution de la logique imprimée dans la génétique de la marque Homeworld qui, en son temps, avait lancé le premier jeu de stratégie en temps réel et sur trois dimensions. Ici, rien de tel, on applique tout simplement la même recette, mais en la rabaissant cette fois-ci au niveau du sol d’une planète et en la limitant à la simple 2D.
Si vous êtes un fan de variété en termes de tactiques et de stratégies, ne vous attendez pas à être impressionné. Au contraire, on retrouve uniquement dans le jeu une unité de reconnaissance, trois moyennes et trois lourdes avec quelques variations, bref, la base de la base. Exit aussi les formations des unités au sol qui auraient grandement ajoutées au champ des possibles, les élévations de la carte pouvant vous donner l’avantage. Malheureusement, en étant dans l’impossibilité de placer vos unités comme bon vous semble, certains mouvements hâtifs peuvent s’avérer injustement punitifs et frustrants.
L’interface graphique est minimale, quoique suffisante au regard des maigres options de jeu qui sont offertes. Vous pourrez produire des unités, les envoyer au combat (vous avez quand même l’option de programmer des mouvements à la suite les uns des autres), les réparer et… c’est tout. Pas de tirs secondaires, hormis quelques options pour quelques-unes d’entre elles, comme de se dissimuler derrière des nuages de fumée ou des boosts de vitesse. La simplicité avant toute chose, soit, mais il y a quand même des limites pour un titre vendu plus de 50$!
Ambiance et graphisme
À 55$, on aurait franchement pu s’attendre à plus de contenu, tant en termes d’unités que de cartes.
Grâce à une direction artistique léchée et stylisée à grand renfort d’effets visuels imprimant un genre «bande-dessinée», le titre, malgré des graphismes faiblards, tire son épingle du jeu. Le niveau de zoom aidant à s’éloigner ou se rapprocher de l’action est bien souvent inutile, puisque sans une vue d’ensemble de la situation, vous risquez fort de vous faire massacrer pendant que vous regarder deux trois polygones se battre en duel.
La musique est suffisamment immersive et discrète pour que l’on n’ait pas envie de la mettre en sourdine dès les premières minutes du jeu, ce qui relève plutôt de l’exploit. Cela ne fera malheureusement pas oublier la livraison plutôt simpliste de l’ensemble de l’œuvre qui est plus proche d’un jeu indie ou en cours de développement, qu’un AAA. Il faut dire que le prix peut induire en erreur. À 55$, on aurait franchement pu s’attendre à plus de contenu, tant en termes d’unités que de cartes.
Jouabilité
Si vous n’êtes pas un expert dans le domaine, n’essayez même pas le mode normal, visez tout de suite le mode facile. La progression de l’intelligence artificielle entre les deux modes relevant plus de l’exponentiel que du linéaire. Avec un tutoriel, encore là, très minimal, vous devrez plus vous fier à vos vieilles habitudes d’antan plutôt qu’au jeu pour en comprendre certains mécanismes.
Cependant, les stratégies étant plutôt limitées, cela ne vous prendra sûrement pas longtemps avant de comprendre ce qui vous bloque dans votre progression. Recommencer une mission au complet est parfois plus rentable que de s’obstiner à partir de votre dernier point de sauvegarde.
Conclusion
C’est le second titre sous licence (après Duke Nukem Forever) avec lequel Gearbox espère surfer sur une marque ayant connu du succès à son époque sans livrer réellement la marchandise. Reprenant ce qui avait fait le succès de Homeworld, mais en ramenant le tout au plus petit dénominateur commun, les concepteurs déçoivent par un titre qui est très largement trop cher pour ce qu’il offre. Un prix de 30$ aurait largement été moins perçu comme une insulte à l’intelligence.
Espérons que les DLC ne viendront pas apporter ce que le jeu de base aurait du offrir en piochant encore plus dans votre portefeuille.