Si la mode des jeux rétro en Occident gagne en popularité ces dernières années, elle a frappé le Japon aussi tôt qu’en 2003, alors qu’une nouvelle émission prenait d’assaut les ondes de Fuji TV : GameCenter CX.
L’émission propose une formule plutôt particulière et non conventionnelle. À mi-chemin entre la fiction et la réalité, elle met en vedette l’humoriste Shinya Arino, qui y tient le rôle d’un employé de GameCenter CX, une entreprise fictive dont la tâche de sa main d’œuvre est de compléter des jeux rétro (aussi bizarre que ça puisse paraître).
Par conséquent, Arino est «lui-même» à l’écran, puisque ses réactions sont légitimes et ses répliques sont improvisées au fur et à mesure qu’il tente de passer à travers les défis imposés par les jeux à terminer. Mais son personnage doit composer avec les exigences de son employeur, et risque d’être rétrogradé au sein de GameCenter CX s’il manifeste trop d’incompétence.
Arino est-il doué? Au contraire. Heureusement pour lui, son employeur est plutôt indulgent, et il peut compter sur le soutien de ses assistants qui sont des as de la manette.
Voilà qu’entre en scène Satoru Iwata, disparu le 12 juillet dernier des suites d’une tumeur biliaire à l’âge de 55 ans. L’homme, qui rappelons-le était président de Nintendo, entreprise incontournable lorsqu’il est question de jeux vidéo, a accepté de participer à l’émission en 2013.
Reprenant le concept des capsules Iwata Asks, le numéro un de l’une des plus importantes entreprises de l’industrie, a alors interviewé Arino, afin d’en apprendre davantage sur le comédien derrière le personnage.
Puisque Arino a la réputation d’être fondamentalement mauvais aux jeux vidéo, ses réponses ont donné l’occasion à Iwata d’expliquer pourquoi la plupart des jeux de l’époque étaient si difficiles à compléter, en plus de pouvoir raconter quelques anecdotes de sa vie de programmeur au sein d’HAL Laboratory.
Bien entendu, le cœur de l’émission demeure la portion où Arino doit compléter un défi. Cette fois-ci, sa mission était de ramasser 20 ballons de suite au jeu Balloon Fight, originalement paru en 1985 sur Famicom (NES en Occident). Un stress supplémentaire vient alors s’ajouter sur les épaules d’Arino, sachant qu’il joue au jeu aux côtés de celui-là même qui l’a programmé.
À la toute fin, Iwata a accepté de relever le défi. Sans filet, il a ainsi prouvé ses talents à titre de joueur, surpassant sans difficulté le score d’Arino. Mais malheureusement, lui non plus n’est pas parvenu à compléter le défi. C’est sans doute la faute de la Wiimote!
Connaissez-vous d’autres présidents d’entreprise qui auraient accepté de se prêter au jeu?