Les dirigeables, abandonnés suite à l’historique accident du Hindenburg le 6 mai 1937, connurent pourtant une véritable période de gloire durant la première moitié du 20e siècle. De nos jours, l’idée de les voir repeupler nos cieux commence à intéresser certaines entreprises, qui voient en ces monstres volants une réelle alternative aux très couteux et bruyants avions.
Malgré une vitesse bien moins rapide que celle des avions, puisque les appareils ne dépassent pas les 150 km/h, les dirigeables offrent de réelles options de transport aérien, ne nécessitant aucune infrastructure au sol.
Les nouveaux dirigeables plus sécuritaires?
Alors que les premiers aérostats étaient particulièrement dangereux en raison de l’inflammabilité de l’hydrogène qui les maintenait en l’air, les nouveaux modèles font désormais appel à l’hélium. Ce gaz plus léger que l’air est beaucoup moins dangereux que l’hydrogène, mais il est malheureusement une ressource naturelle non renouvelable en voie d’épuisement. Heureusement, l’air chaud a encore son importance même s’il est bien moins porteur que l’Hélium. Les options sont donc encore variées. De plus, leur forme a aussi évolué, permettant désormais au ballon d’aider l’aérostat à générer de la portance par sa forme aplatie, un peu comme le fait l’aile d’un avion.
De plus, grâce aux technologies de communication et de navigation actuelles, les dirigeables peuvent éviter la mauvaise météo et profiter des courants aériens avec plus de précision.
Des avantages réels?
Alors que les avions demeurent le moyen connu le plus fiable, le plus rapide, mais aussi le plus coûteux de se déplacer, des compagnies privées et le gouvernement américain ont relancé depuis peu des projets de dirigeables. Ils sont en effet bien moins chers à opérer et offrent de nombreux avantages. Les dirigeables peuvent se poser n’importe où, quel que soit le terrain tant qu’il est dégagé. Ils disposent d’un ratio rayon d’action / carburant nécessaire très compétitif tout en proposant une charge utile considérable.
À titre d’exemple, la NASA et le Pentagone ont voté dernièrement plus de 30 millions de dollars pour l’étude d’un gros porteur capable d’emporter plus de 100 tonnes de charge utile, soit autant qu’un Airbus A380, sur plus de 20 000 kilomètres sans escale.
Des dirigeables pour quoi faire?
Malgré une vitesse bien moins rapide que celle des avions, puisque les appareils ne dépassent pas les 150 km/h, les dirigeables offrent de réelles options de transport aérien, ne nécessitant aucune infrastructure au sol. En effet, les anciens modèles requéraient des mats d’arrimage et d’immenses hangars. Avec l’évolution des matériaux et de nouveaux systèmes d’atterrissage pneumatiques, les dirigeables peuvent se poser n’importe où, sans piste d’atterrissage, voir même sur l’eau. On se prend alors à rêver au retour de croisières volantes sans déranger la nature ou les humains qui habitent juste en dessous et permettant d’accéder à des zones reculées et moins touristiques.
Côté militaire, Northrop Grumman est en train d’étudier un nouveau Long Endurance Multi-Intelligence Vehicle aussi connu sous le nom de Spy Blimp. Son vol inaugural devrait se dérouler au mois de juin prochain avant une évaluation sur le champ de bataille en Afghanistan. Sa mission, comme vous l’aurez sûrement deviné par son sobriquet, espionner. Pouvant rester très longtemps en l’air sans consommer de carburant, c’est une solution intéressante pour l’armée. L’inconvénient majeur de l’appareil : il mesure la taille d’un terrain de football, soit près de 300 pieds de long, mais peut transporter plus de 20 tonnes.
Des projets très ambitieux
L’entreprise Hybrid Air Vehicule, à l’origine du Airlander, espère pouvoir transporter ses premiers passagers dès 2016.
D’autres bureaux de design commencent à réfléchir sur les déclinaisons possibles en versions personnelles pour deux personnes avec moteurs électriques et panneaux solaires, mais aussi des versions de luxe dignes de la science-fiction. Bref, c’est un autre mode de transport qui peut s’imposer rapidement en raison de la hausse du coût du pétrole et des frais d’exploitation des avions. Une redécouverte qui fera du voyage un point aussi important que votre destination. Une autre façon de voyager, certes plus lente, mais plus agréable pour tout le monde, le passager, la nature et les portefeuilles de tous.