Peu importe que certains analystes estiment que les revenus attachés à l’App Store d’Apple pourraient dépasser le seuil du billion de dollars US pour la première fois de son histoire en 2017, ou que les ventes de téléphones – dominées par Android – pourraient atteindre 1,5 milliard d’unités cette année, aux yeux d’Alex Kipman, l’homme derrière l’HoloLens de Microsoft, le secteur du téléphone intelligent est actuellement sous respirateur artificiel.
Bien entendu, le HASARD veut que Microsoft n’ait jamais réussi à percer ce marché.
Microsoft croit que le successeur spirituel du téléphone intelligent se trouve dans des produits comme l’HoloLens.
«Le téléphone est déjà mort. Les gens ne l’ont tout simplement pas encore réalisé», a déclaré Kipman à Bloomberg dans un dossier dédié au dévoilement du Surface Laptop. Plus haut dans le même paragraphe, Yusuf Mehdi, directeur marketing du matériel de Microsoft, a assuré qu’il était hors de question pour son entreprise de créer un produit – en l’occurrence un téléphone – identique à ce que l’on retrouve déjà sur le marché.
Selon lui, la réalité mixte, comme la technologie intégrée à l’HoloLens, permettra de voir naître le successeur spirituel de tout appareil s’appuyant sur un écran pour transmettre son information.
Il n’est évidemment pas seul à croire ainsi. Récemment, Mark Zuckerberg a annoncé que la réalité augmentée allait désormais faire partie du nouveau positionnement de Facebook. L’entreprise pourra bien sûr compter sur les efforts de sa filiale Oculus en la matière. Du côté d’Apple, Tim Cook a admis en février que l’idée de la réalité augmentée avait un potentiel aussi grand que la révolution lancée par le smartphone. Enfin, on ne peut passer sous silence le projet Google Glass du géant de la recherche, un précurseur à ce chapitre qui n’a malheureusement jamais porté fruit.
Mais inutile de rappeler qu’il est toujours risqué de faire ce genre de déclaration. En 2010, Steve Jobs avait proclamé que l’ère post-PC était à notre porte, et que les téléphones et tablettes viendraient reléguer les ordinateurs au rang de produits spécialisés destinés à un public niche de techniciens. S’il est vrai que les ventes de PC (et aussi de Mac) ont été affectées par la popularité des appareils mobiles ces dernières années, personne ne prétend aujourd’hui que l’industrie informatique est fondamentalement réduite qu’à un bassin d’utilisateurs spécialistes.
Cela dit, ce n’est pas non plus comme si Jobs avait prétendu que cette transformation allait se concrétiser à court terme. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. Croire que le smartphone à long terme conservera sa position dominante est la preuve d’un clair manque de vision.
Microsoft se cherche un nouveau terrain de jeu
Comme le soulève ZD Net, les propos de Kipman viennent donner un nouveau sens à une précédente déclaration du PDG de Microsoft, Satya Nadella. En mars dernier, le grand patron a confirmé que son entreprise allait produire de nouveaux téléphones, mais que ceux-ci «ne ressembleront pas aux appareils d’aujourd’hui».
Autrement dit, Nadella souhaite que Microsoft accouche d’un produit pouvant définir une toute nouvelle catégorie, ou du moins la propulser à un rang supérieur, de la même façon que le Surface Book se démarque de la concurrence à titre d’appareil hybride pouvant être tantôt un ordinateur portable, tantôt une tablette.
En attendant l’arrivée de cette autre révolution, Microsoft concentrera ses efforts à faire la promotion des tablettes et PC de sa gamme Surface, tout en tentant de convaincre une masse critique d’utilisateurs des bienfaits de Windows 10 S.