Alors que Palworld s’imposait comme l’un des jeux indépendants les plus vendus de l’année 2024, son studio Pocketpair traverse une sacré tempête. Lors d’une conférence à la Game Developers Conference 2025, les responsables du titre ont révélé comment la plainte en violation de brevets déposée par Nintendo et The Pokémon Company les a littéralement « pris de court ». Un récit édifiant sur les coulisses d’un succès éclaboussé par la controverse.
Un séisme juridique imprévu
Contrairement aux rumeurs qui enflammaient les réseaux sociaux depuis des mois, l’équipe de Pocketpair affirme n’avoir « jamais imaginé » qu’une plainte pour plagiat puisse émerger. « Nous avions validé chaque étape avec des experts juridiques au Japon. Tout semblait conforme », explique John « Bucky » Buckley, directeur de la communication. Pourtant, en septembre 2024, l’assignation tombe : Nintendo et The Pokémon Company accusent Palworld de violer des brevets liés aux mécaniques de jeu, et non aux designs des créatures – une approche rare dans l’industrie.
L’annonce provoque un choc au sein du studio. « Beaucoup de nos développeurs sont des fans de Nintendo. Ce jour-là, certains sont rentrés chez eux sous la pluie, complètement abattus », confie Buckley, dépeignant une ambiance morose. Les plans de Pocketpair sont bouleversés : la version PlayStation est repoussée, la participation au Tokyo Game Show annulée, et des mesures de sécurité renforcées autour des bureaux.
Une bataille aux lourdes conséquences
Si un tribunal américain a partiellement donné raison à Pocketpair en février 2025 – invalidant les accusations de copie visuelle des Pokémon –, le combat est loin d’être terminé. Nintendo exige toujours une compensation financière, dont le montant reste secret, tout en forçant le studio à modifier certains designs de créatures. « Chaque ajustement est un casse-tête créatif et logistique », admet Buckley, soulignant le poids des procédures sur une équipe indépendante.
Malgré ces turbulences, Palworld résiste : ses 15 millions de ventes et son gameplay hybridant survival et collecte démontrent un appétit des joueurs pour l’audace. Mais l’affaire soulève des questions plus larges. « Cette plainte rappelle que l’inspiration, même légale, peut devenir un champ de mines », analyse un avocat spécialisé dans le gaming joint par nos soins.
Leçons pour l’industrie
L’histoire de Palworld pourrait devenir un cas d’école. Elle expose la vulnérabilité des petits studios face aux géants, mais aussi l’importance de anticiper tous les angles juridiques – y compris les brevets, souvent négligés au profit du copyright. Pour Pocketpair, la priorité est désormais de « retrouver la sérénité » tout en préparant les mises à jour promises aux joueurs.
Reste à voir si ce feuilleton juridique éclipsera le succès du jeu… ou s’il en renforcera le statut de symbole de résistance créative.