Oui, il y a encore du bon en ce monde, semble-t-il, et entre deux jeux charcutés pour ensuite vendre du contenu supplémentaire, on retrouve les gens décidément fort sympathiques de GOG qui s’amusent en défiant les tendances commerciales du moment.
Avec l’absence de mesures de protection contre la copie, le service fait ainsi confiance à ses consommateurs. Aucun risque, donc, que les titres achetés et téléchargés ne soient plus accessibles ou plus fonctionnels.
Bien sûr, ce service n’est pas parfait. Cette interopérabilité des bibliothèques de titres dépend des ententes conclues avec les éditeurs et développeurs, et rien ne garantit que le processus soit garanti à long terme.
Cependant, c’est là où la «magie» de GOG entre en ligne de compte. Alors que les deux autres grandes plateformes de distribution de jeux, Steam (Valve) et Origin (Electronic Arts), imposent l’utilisation d’une passerelle propriétaire pour accéder aux jeux achetés, GOG a choisi de permettre le téléchargement direct et pérenne. Avec l’absence de mesures de protection contre la copie, le service fait ainsi confiance à ses consommateurs. Aucun risque, donc, que les titres achetés et téléchargés ne soient plus accessibles ou plus fonctionnels. Une fois copiés dans le disque dur personnel du consommateur, les jeux sont en sécurité.
Bar ouvert
Oui, le catalogue de GOG peut ainsi se retrouver très facilement sur les sites de partage illégal, puisqu’il n’est même pas nécessaire de s’identifier pour installer l’un des produits achetés à l’aide de ce service. Pour les boulimiques du numérique, une archive rassemblant la quasi-intégralité des jeux disponibles sur GOG flotte quelque part dans le cyberespace. La taille du mastodonte? Environ 2 To.
Au-delà de ce code de bonne conduite reposant sur l’honneur des acheteurs, le véritable avantage de GOG par rapport aux autres plateformes se trouve à la fois dans ce que le service fait de plus, et dans ce qu’il fait de moins.
Le plus? Chaque jeu vendu vient avec des bonus variant en fonction du titre choisi. Il s’agit souvent du manuel, mais parfois aussi de la bande sonore, d’esquisses, de cartes, ou encore de guides de stratégie. Toutes choses qui sont traditionnellement absentes des jeux achetés sur Steam, par exemple. Ou si elles sont disponibles, elles sont normalement vendues pour quelques dollars de plus.
Et le moins? GOG n’est justement pas Steam ou Origin. Le système est ouvert et ne vend pas uniquement les titres d’un seul éditeur / développeur, comme le fait EA. Et, surtout, on n’y retrouve pas tous les travers de Steam, dont la structure tient du colosse ventripotent qui peine de plus en plus à se mouvoir. Oui, GOG possède lui aussi son propre logiciel client, Galaxy, mais il s’agit fondamentalement d’une version de la plateforme en ligne disponible directement sur un ordinateur, en plus d’offrir quelques fonctionnalités multijoueurs embryonnaires. Pas question de cartes à collectionner ou d’une interface lourde et complexe. Pas question, non plus, d’un service à la clientèle particulièrement exécrable ou d’une plateforme de vente de produits en ligne souffrant de problèmes de sécurité.
Des croûtes à manger
Face aux fonctionnalités communautaires de Steam, GOG est encore une expérience solitaire.
Mais GOG n’est pas parfait non plus. Son catalogue, bien que joliment garni avec ses 1 544 titres, n’est pas l’équivalent de celui de Steam, qui en compte 9 110. Et ce sans compter les contenus téléchargeables et les versions de démonstration. Et les fonctionnalités communautaires sont largement déficientes… GOG est encore une expérience solitaire.
Voilà pourquoi le lancement de GOG Connect ressemble au meilleur des deux mondes : la force d’entraînement de Steam avec sa variété, ses ventes pluriannuelles massives et ses millions d’utilisateurs connectés à toute heure de la journée, et les petits plus de GOG, avec l’attention portée aux détails et aux vieux jeux qui tomberaient autrement dans l’oubli.
Non, il ne s’agit pas d’altruisme dans sa plus pure expression. GOG veut attirer de nouveaux clients, et quoi de mieux qu’une période d’essai sous la forme de quelques jeux gratuits ou vendus au rabais (les jeux actuellement compris dans l’offre de GOG Connect sont aussi en promotion) pour convaincre des joueurs qu’il fait bon y dépenser son argent?
Ce qu’il faut surtout retenir de cette initiative, c’est qu’il n’est pas nécessaire de s’encombrer de mesures de protection contre le piratage pour éviter que les profits s’évaporent. Et que dans un univers rempli de plateformes où l’on ne fait que vous fournir un code à entrer sur Steam ou Origin (comme Green Man Gaming et DirectDrive), rien ne vaut le petit plus qui nourrit la fidélisation.