Généralement utilisée à la fin des événements d’Apple pour révéler un produit surprise à l’auditoire, la phrase «One more thing» a été employée à de nombreuses reprises par le fondateur de l’entreprise, Steve Jobs. Ces dernières années toutefois, son utilisation a été considérablement réduite – soit par crainte que la phrase ne perde de son effet, soit par crainte que ses conférences deviennent trop clichées.
L’utilisation la plus récente de celle-ci remonte au dévoilement de l’Apple Watch. Et le hasard veut justement que ce soit le champ d’expertise de l’entreprise qui a choisi d’en faire une marque de commerce : Swatch.
Apple doit-elle se restreindre à employer cette phrase iconique dans le cadre de ses futurs événements? Pas techniquement.
Qu’est-ce que cela signifie? Qu’aucune entreprise n’a le droit en Europe d’employer cette marque pour nommer ou faire la promotion d’un paquet de produits ou de service.
La liste est très, très, très longue, et inclut notamment tout ordinateur, téléphone intelligent, bracelet connecté, appareil d’enregistrement, de transmission ou de reproduction de son ou d’image; appareil de traitement de paiements électroniques ou de transactions de paiements sans numéraire.
Apple doit-elle se restreindre à employer cette phrase iconique dans le cadre de ses futurs événements? Pas techniquement.
En fait, comme nous le confie notre collègue spécialisé en droit de la propriété intellectuelle Jean-Sébastien Rodriguez, une marque ne peut être enregistrée qu’avec des produits ou des services. Puisqu’une conférence d’Apple ne s’inscrit dans aucune de ces catégories, la phrase pourrait être employée par Tim Cook sans craindre de représailles légales de la part de Swatch.
À moins que Swatch allègue que ce type d’événement est en réalité une façon de promouvoir des biens et services. Un point de vue qui se défend, mais qui demeure un peu tiré par les cheveux.
De toute façon, si Swatch va de l’avant et utilise sa nouvelle marque de façon significative, Apple risque de préférer éviter de faire référence à l’un de ses rivaux.