Le scandale du Trendinggate serait-il sur le point de s’estomper? À en croire la réaction des acteurs du mouvement conservateur qui ont rencontré le PDG de Facebook cette semaine, tout porte à croire que ce sera le cas.
«Je suis sorti de la réunion convaincu que Facebook agissait de façon appropriée et qu’il tentait de faire la bonne chose.»
Somme toute, le favoritisme de Facebook à l’égard de nouvelles orientées plus à gauche du spectre politique ne serait visiblement pas provoqué intentionnellement… aux dires mêmes de plusieurs de ses opposants.
«Je suis sorti de la réunion convaincu que Facebook agissait de façon appropriée et qu’il tentait de faire la bonne chose», a écrit Glenn Beck, populaire animateur de radio ouvertement conservateur. «À mes yeux, il n’y a aucune preuve d’une initiative de la direction visant à faire taire les voix conservatrices.»
Cette impression semble d’ailleurs partagée par l’ensemble des intervenants, qui étaient d’abord sceptiques à l’égard de la neutralité de Facebook dans son traitement de l’information. Une vague de commentaires positifs à propos de cette rencontre a déferlé sur Twitter suite à cette rencontre.
Qui plus est, selon le rédacteur en chef du conservateur Daily Signal, qui a également participé à la rencontre, Facebook ajoutera de nouvelles sources plus conservatrices au lot des médias qui alimente son algorithme afin de juger le niveau de popularité d’une actualité.
«Facebook comprend qu’il y a un problème, et je crois que la direction à un réel désir de voir la situation être résorbée», a déclaré un troisième participant, Brent Bozell, président de la firme conservatrice Media Research Center.
Mark Zuckergerg, maître politicien?
Bien sûr, on ignore exactement ce qui a été dit lors de cette fameuse rencontre. L’objectif était de permettre aux sceptiques de voir les coulisses de l’équipe éditoriale, et notamment de comprendre les procédures à suivre pour injecter un nouveau sujet dans la liste des contenus populaires.
Rappelons que pour qu’un sujet apparaisse dans la colonne Trending Topics, il doit inévitablement d’abord voir été soulevé par l’un de deux algorithmes. Selon les politiques de l’entreprise, un membre de l’équipe éditorial peut ajuster les paramètres de détection des contenus liés à une nouvelle seulement pour éviter que ces contenus soient confondus par le système avec un autre sujet. Dans le cas où une nouvelle est retirée de cette liste parce qu’elle ne correspond pas à un sujet d’actualité (par exemple, les statuts identifiés par le mot-clic #Lunch publiés quotidiennement par des millions d’utilisateurs), l’intervention humaine doit être justifiée.
Comme le soulève aujourd’hui le magazine Wired, l’efficacité avec laquelle Zuckerberg semble avoir réussi à dissoudre les voies qui s’élevaient contre le comportement de son entreprise fait de lui une redoutable figure politique. Et tout ça en seulement 90 minutes.
Au final, Facebook aurait fait amende honorable en admettant que les sources sur lesquelles le réseau social se fonde pour évaluer la pertinence d’une nouvelle pouvaient sans doute être ajustées pour que son traitement de l’actualité soit plus neutre.
Difficile de déterminer l’impartialité de Facebook, alors que l’entreprise devait choisir parmi une masse de médias de centre gauche, généralement plus modérés, et des médias beaucoup plus campés à droite.