Hideo Kojima n’est pas un créateur comme les autres. Pionnier du jeu narratif avec Snatcher, révolutionnaire avec Metal Gear Solid, provocateur avec Boktai… Et pourtant, le génie japonais semble insatisfait. Alors que Death Stranding 2 : On the Beach s’apprête à sortir le 26 juin 2025 sur PS5, il confie à EDGE Magazine : « Les critiques sont meilleures que pour le premier jeu… mais ce n’est pas ce que je voulais. »
Un équilibre perdu ?
Le premier Death Stranding (2019) avait divisé : 40 % d’amoureux, 60 % de détracteurs. Un ratio idéal pour Kojima, qui y voyait « un bon équilibre ». Mais la suite, déjà certifiée gold, détonne. Les retours de la bêta sont unanimes : « Tout le monde semble avoir un avis positif. Sony est ravie… mais moi, j’aurais préféré un peu plus de polémique », lâche-t-il, presque nostalgique.
Sa philosophie ? « Les blockbusters ont besoin de 80 % d’approbation. Moi, je ne veux pas faire des jeux comme ça. Attirer le grand public, vendre des millions… Ce n’est pas mon but. » Un credo risqué, alors que le premier opus a écoulé 20 millions de copies.
Innovation vs. succès : le dilemme Kojima
Le créateur assume un paradoxe : « Bien sûr, je ne peux pas me permettre un échec commercial. Je dois protéger mon studio, mon équipe. Mais au fond, je veux innover, pas répéter. » Une tension palpable dans Death Stranding 2, qui mise sur plus d’action tout en gardant sa singularité – comme ces boss « vaincus sans combattre ».
Reste une question : pourquoi Sony, partenaire financier, laisse-t-il Kojima prendre autant de risques ? « Ils savent qu’avec moi, ils achètent une vision, pas une recette », semble répondre le directeur, dont le studio explore déjà d’autres projets (jeu d’horreur Overdose, série Physint).
Si Death Stranding 2 arrive d’abord en exclusivité sur PS5, des versions PC, Xbox Series ou même Switch 2 ne sont pas exclues. Mais peu importe les plateformes : Kojima cherche avant tout à « créer quelque chose de nouveau », quitte à déplaire.