Mamoru Oshii critique l’influence du « politiquement correct » dans les jeux occidentaux

Dragon Age the Veilguard
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Le réalisateur légendaire de Ghost in the ShellMamoru Oshii, a provoqué un vif débat en qualifiant les jeux vidéo occidentaux de «terribles » à cause du politiquement correct. Dans un entretien accordé au site japonais Pia News, le cinéaste, figure majeure de l’animation nippone, a livré une critique acerbe des tendances actuelles en matière de représentation et de création.

« Élever les faibles au rang de pouvoir » : un dévoiement selon Oshii

Oshii reconnaît l’intention initiale du politiquement correct : « donner une légitimité aux socialement fragiles ». Mais il dénonce une dérive : « On a fini par élever ces groupes à une position de pouvoir, avec des priorités dans l’éducation, l’emploi… ». Il pointe aussi le rôle des consultants, évoquant des « commissions exorbitantes » réclamées à l’industrie : « Certaines entreprises demandent des centaines de millions de yens aux studios pour les « guider ». »

Pour le créateur de Jin-Roh, cette logique nuit à l’essence du divertissement : « Les joueurs veulent des personnages beaux et attachants. Pourquoi inclure des « laids » ? ». Selon lui, l’art doit « inspirer et émerveiller », une mission compromise par des restrictions excessives : « Aujourd’hui, dire que quelqu’un est beau devient suspect. On nie le désir, base même du divertissement. »

Les jeux occidentaux dans le viseur

Cible principale de ses critiques : l’Occident. « Les jeux occidentaux sont devenus terribles à cause de ça », assène-t-il, contrastant avec sa vision du Japon, où l’imaginaire prime. Un avis qui résonne avec les polémiques récurrentes sur les représentations genrées ou ethniques dans les AAA, comme The Last of Us Part II ou Dragon Age the Veilguard.

Un débat plus large que le jeu vidéo

Les propos d’Oshii s’inscrivent dans un clivage culturel. Au Japon, l’industrie du jeu reste peu influencée par ces débats, privilégiant des personnages stylisés (Final FantasyZelda). À l’Ouest, des studios comme Naughty Dog ou Ubisoft intègrent davantage de diversité, suscitant parfois des réactions hostiles.

Si certains saluent ces efforts comme progressistes, d’autres, à l’instar d’Oshii, y voient une censure déguisée. Le réalisateur, dont l’œuvre explore pourtant des thèmes politiques (Ghost in the Shell interroge l’identité dans un monde technologique), défend une liberté créative sans entraves : « Le politiquement correct tue la fantaisie. »

Cette controverse dépasse le jeu vidéo. Elle questionne l’équilibre entre représentation inclusive et préservation d’un imaginaire libre. Alors que le débat s’envenime régulièrement sur les réseaux sociaux, Oshii rappelle une évidence : le divertissement, aussi, a droit à sa part de rêve – même irréaliste.

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