Trails Through Daybreak 2 : Une suite prometteuse avec quelques ajustements à apporter

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Après le succès de The Legend of Heroes: Trails Through Daybreak, Falcom nous replonge dans l’univers de la République de Calvard avec sa suite directe, Trails Through Daybreak 2. Cette nouvelle aventure poursuit l’histoire de Van Arkride. Notre protagoniste retrouve ainsi un monde en constante évolution où la politique, la criminalité et les conflits occultes s’entremêlent de manière captivante.

Une histoire toujours aussi captivante

Calvard, à la différence de l’Empire d’Erebonia ou du Royaume de Liberl, est un territoire bien plus cosmopolite et économiquement prospère. Avec ses influences culturelles variées, ses tensions internes entre les différentes factions et son ambiance urbaine parfois corrompue, cette république dégage une atmosphère unique dans la saga. L’introduction du premier opus nous avait permis d’explorer cette nation sous un angle inédit, et Trails Through Daybreak 2 approfondit encore davantage son lore en nous faisant visiter de nouvelles régions et en nous introduisant à des organisations influentes jusqu’alors peu exploitées.

Dans cette suite, une nouvelle menace émerge sous la forme de la mystérieuse « Bête Cramoisie », une entité dont la nature et les motivations restent floues au départ, mais qui va rapidement devenir un enjeu central du récit. La République de Calvard, qui se trouve déjà en proie à des tensions politiques et à des conflits entre gangs, se retrouve plongée dans un tourbillon d’événements surnaturels et criminels qui forcent Van et ses alliés à reprendre du service.

L’un des aspects qui fait la force de la série Trails est son monde vivant et crédible. Chaque ville, chaque quartier et chaque PNJ contribuent à renforcer l’immersion, donnant l’impression que cet univers évolue indépendamment des actions du joueur. Falcom continue d’exceller dans ce domaine en ajoutant encore plus de détails narratifs et environnementaux qui enrichissent l’expérience.

Dans Trails Through Daybreak 2, le monde évolue en fonction des événements majeurs. Les changements politiques influencent les missions, de nouvelles zones urbaines sont accessibles, et certains lieux déjà visités dans le premier jeu sont transformés suite aux conséquences des actions des personnages. Ce dynamisme contribue à donner à Calvard une identité propre, bien distincte des autres nations explorées dans la franchise.

L’histoire s’annonce donc riche en rebondissements et en révélations, avec un équilibre toujours aussi bien maîtrisé entre exploration, interactions avec les PNJ et enjeux scénaristiques profonds. Falcom parvient à maintenir un rythme captivant tout en laissant le joueur s’imprégner de l’univers grâce à des dialogues et des quêtes secondaires travaillées.

Ce retour dans la République de Calvard promet donc une aventure encore plus ambitieuse que son prédécesseur, avec des décors plus variés, une intrigue plus dense et des personnages qui continueront d’évoluer dans un contexte en perpétuelle mutation.

Une évolution du « AT Battle System »

Le système de combat de la saga Trails repose sur une gestion intelligente des tours, où chaque action influence l’ordre des attaques et permet d’exploiter les faiblesses ennemies grâce aux Quartz et aux Arts. Trails Through Daybreak avait déjà modernisé cette formule en introduisant le « Shard System », un mécanisme permettant aux personnages d’utiliser des compétences spéciales basées sur des cristaux énergétiques.

Dans cette suite, le système est encore plus flexible et dynamique. Les joueurs peuvent désormais enchaîner plus rapidement les actions grâce à un meilleur équilibre entre les attaques normales, les Arts et les Crafts. Le rythme des combats est plus fluide, avec moins de temps morts entre les animations et les commandes, rendant l’expérience bien plus immersive et satisfaisante.

Les nouveaux modes de combat : « Time Trigger » et « Boost Mode »

Falcom a ajouté deux nouvelles mécaniques qui changent la manière d’aborder les affrontements :

  • Le « Time Trigger », qui permet à certains personnages d’agir immédiatement, en interrompant temporairement l’ordre des tours. Cette mécanique peut être un atout stratégique puissant, surtout contre des ennemis rapides ou lors de combats de boss où chaque action compte.
  • Le « Boost Mode », qui donne à un personnage un avantage temporaire en augmentant ses dégâts et la vitesse de récupération de ses compétences. Ce mode est particulièrement utile pour renverser une situation difficile ou accélérer l’élimination d’ennemis puissants.

Ces ajouts apportent une plus grande profondeur stratégique, obligeant le joueur à réfléchir à ses actions tout en conservant une fluidité qui évite la lassitude dans les combats prolongés.

L’amélioration de l’IA ennemie et des boss plus redoutables

L’intelligence artificielle des ennemis a également été revue à la hausse. Contrairement aux précédents jeux où certaines batailles pouvaient devenir prévisibles après quelques heures de jeu, Trails Through Daybreak 2 introduit des adversaires capables de s’adapter aux stratégies du joueur.

Les boss, en particulier, disposent désormais :

  • De phases d’attaque dynamiques, changeant leur comportement en fonction de leur niveau de vie ou du nombre d’alliés restants.
  • D’attaques spéciales plus difficiles à esquiver, obligeant le joueur à mieux gérer son positionnement et l’utilisation de ses buffs et debuffs.
  • De résistances variées, rendant la préparation des Quartz et des compétences élémentaires encore plus cruciale pour maximiser les dégâts.

Ces ajustements garantissent que chaque combat, qu’il soit mineur ou majeur, reste stimulant et engageant du début à la fin.

Un système d’équipement plus flexible et des nouveaux Orbments

Les Orbments, qui permettent aux personnages d’équiper différentes capacités magiques et passives, ont eux aussi été améliorés. La personnalisation est encore plus poussée, offrant aux joueurs une plus grande liberté dans la construction de leurs personnages. On peut désormais :

  • Associer certains Quartz pour déclencher des effets combinés encore plus puissants.
  • Modifier plus facilement les paramètres de l’ARCUS II, rendant les changements de build moins contraignants et plus rapides.
  • Accéder à de nouveaux types de Quartz hybrides, qui permettent d’adopter un style de jeu plus polyvalent sans sacrifier l’efficacité des personnages.

Tout cela contribue à rendre le système de progression encore plus riche et satisfaisant, avec une véritable sensation de montée en puissance à mesure que l’on optimise son équipe.

L’un des gros points forts de la saga Trails, c’est son casting ultra-développé. Trails Through Daybreak 2 ne fait pas exception et pousse encore plus loin le développement de ses personnages, tout en introduisant de nouvelles têtes qui viennent enrichir l’univers déjà très dense de la série.

Van Arkride, un héros toujours plus complexe

Van Arkride, le détective un peu à part qu’on a découvert dans Trails Through Daybreak, revient avec encore plus de profondeur. Dans le premier jeu, il avait ce côté détaché et pragmatique, toujours un peu en retrait. Cette fois, il laisse entrevoir plus de vulnérabilité, surtout après tout ce qu’il a traversé.

On en apprend davantage sur son passé et ses liens avec certaines organisations mystérieuses, ce qui le met dans des situations encore plus tendues. En tant que Spriggan, il se retrouve pris au milieu de conflits qui le dépassent, et chaque décision qu’il prend a des conséquences plus importantes.

Mais au-delà de son rôle de mercenaire, Trails Through Daybreak 2 met aussi en avant ses relations avec ses alliés. Derrière son côté froid, Van s’attache plus qu’il ne veut l’admettre à son équipe, et ça se ressent dans les dialogues. On le voit évoluer, hésiter, se remettre en question, ce qui le rend encore plus humain et attachant.

Des compagnons avec plus de personnalité et d’impact

Les personnages qui entourent Van sont bien plus qu’un simple groupe de soutien. Chacun a droit à son propre développement, avec des arcs narratifs qui s’entrelacent parfaitement avec l’histoire principale.

Par exemple, Agnes Claudel prend plus d’assurance et joue un rôle clé dans le scénario, notamment avec tout ce qui touche à son héritage familial et aux secrets qu’elle veut percer. Aaron Wei, toujours aussi insouciant en apparence, doit cette fois faire face à son passé de voleur et à ses relations avec certaines factions criminelles. Quant à Feri Al-Fayed, elle continue de chercher sa place entre son identité de guerrière et son envie d’une vie plus normale, ce qui donne lieu à des moments vraiment touchants.

De nouveaux personnages viennent aussi s’ajouter à l’équipe, apportant encore plus de diversité et de dynamisme aux interactions. Ciel Naught, une mystérieuse jeune femme aux talents particuliers, semble liée à un groupe influent qui tire les ficelles dans l’ombre. Kasper Dee, un ancien mercenaire avec un passé trouble, amène une nouvelle dynamique qui complique encore plus les relations au sein du groupe.

Grâce à cette écriture soignée, chaque personnage a une vraie place dans l’histoire, ce qui rend leurs relations et leurs interactions bien plus naturelles et prenantes.

Des antagonistes plus nuancés et imprévisibles

Dans Trails, les ennemis ne sont jamais juste des « grands méchants » caricaturaux. Trails Through Daybreak 2 continue sur cette lancée en proposant des antagonistes bien écrits, avec des motivations solides et des convictions qui ne sont pas toujours complètement mauvaises.

Le leader d’une organisation criminelle mystérieuse ne cherche pas juste à semer le chaos. Il poursuit un but bien précis, qui est étroitement lié aux tensions politiques du jeu. Certains adversaires inspirent même une certaine empathie, car leurs raisons d’agir sont crédibles et parfois justifiées.

D’autres ennemis restent plus flous, difficiles à cerner, et contribuent à maintenir une tension permanente. Certains visages connus du premier opus font leur retour, mais avec des évolutions qui surprennent et bousculent le joueur.

Tout ce travail d’écriture sur les antagonistes fait que chaque affrontement a du poids. On ne se bat pas juste pour « vaincre le méchant », mais parce qu’il y a des enjeux et des dilemmes qui rendent chaque confrontation mémorable

Contenu annexe : Profondeur et variété

Les quêtes secondaires transcendent le remplissage habituel. L’une d’elles vous fait infiltrer un casino clandestin pour démanteler un trafic d’artefacts lié à un conseiller politique, offrant en récompense des équipements exclusifs et des fragments de lore. Le Märchen Garten, héritier du Reverie Corridor, propose un donjon procédural générant des salles aléatoires, des énigmes élémentaires et des combats contre des boss revisités. Un paradis pour les perfectionnistes.

Les mini-jeux, en revanche, peinent à convaincre. Si la pêche, simplifiée (un timing précis pour harponner des poissons aux effets bénéfiques), séduit par son accessibilité, un pseudo-basket aux contrôles rigides et des poursuites mécaniquement pauvres semblent superflus.

Personnalisation et rythme

La cuisine s’impose comme un pilier. Préparer des plats restaure les PV et octroie des buffs temporaires (+15% de critique pendant trois combats). Les Gourmet Points, obtenus en découvrant des recettes, débloquent des capacités passives, encourageant l’exploration. Le mode turbo, activable à tout moment, accélère l’exploration et les combats, une bénédiction pour les donjons labyrinthiques.

Un hommage à l’esthétique anime et une belle bande sonore

Falcom conserve son style anime classique, avec des modèles de personnages expressifs et des environnements détaillés (rues animées d’Edith, forêts luxuriantes de Langport). Les animations de combat, bien que moins spectaculaires que celles d’un Tales of Arise, gagnent en clarté grâce à des effets visuels épurés. Sur PS5, le jeu tourne en 4K/60fps sans accroc.

La musique, composée par Toshiharu Okajima, mêle mélodies orchestrales épiques (Scarlet Legacy, thème de la Bête Carmin) et ambiances jazz inspirées des années 1930, reflétant le multiculturalisme de Calvard. Si aucun thème n’égale les standards de Trails in the Sky, la cohérence sonore renforce l’immersion.

Toujours pas de français

Comme souvent chez Falcom, le jeu est localisé en anglais uniquement (textes et voix), excluant les joueurs non anglophones. Bien que le vocabulaire reste accessible, la quantité de texte (dialogue, archives, descriptions) pourrait décourager. Un choix regrettable, mais cohérent avec les précédentes sorties occidentales de la franchise.

Verdict

Trails Through Daybreak 2 ne révolutionne pas le JRPG, mais en incarne l’excellence. Entre son récit aux ramifications politiques, ses combats stratégiques et son contenu annexe substantiel, le titre s’adresse aux joueurs prêts à s’investir dans un univers dense et exigeant.

Les défauts (mini-jeux inégaux, localisation limitée) pèsent peu face à la maîtrise narrative et technique de Falcom. Pour les amateurs de sagas profondes et de défis tactiques, cet opus est une invitation à redécouvrir un genre à son apogée, porté par une franchise qui continue d’évoluer sans renier ses racines.

16/20

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