Xbox One sans Kinect? Changement de cap et d’autres annonces chez Microsoft

Coup de tonnerre! Six mois après son lancement, Microsoft décide d’écouter les joueurs et d’enlever la Kinect afin de proposer sa console nue à 399$, revenant ainsi sur sa stratégie, mais ce n’est pas tout.

C’est officiel, Microsoft va vendre la Xbox One sans Kinect au tarif de 399$. Sur Internet, des chaînes de magasins se sont déjà mises à jour comme Future Shop et permettent de réserver cette version qui sera vendue à partir du 9 juin.

Très peu de jeux ont finalement exploité la Kinect. Dans Dead Rising 3, on peut commander les menus vocalement, tandis que dans Ryse : Son of Rome, on envoie des volées de flèches sur les ennemis. Finalement, payer 100$ de plus pour des commandes qui peuvent s’effectuer également avec la manette a vite fait de paraître superflu.

Dans la foulée, Microsoft a également annoncé d’autres mesures qui ont été plutôt éclipsées par l’annonce du retrait du Kinect. Ainsi, Microsoft prend exemple sur PlayStation Plus et prolonge son programme Aubaines Gold et le porte enfin sur Xbox One. Les deux premiers jeux gratuits en juin seront donc Max : The Curse of Brotherhood et Halo : Spartan Assault. Et ce n’est pas tout, puisque les détenteurs d’un abonnement Gold se verront également offrir des remises allant de 50 à 75% sur certains jeux. Si ce programme avait été effectivement annoncé il y a un mois, Forza Motorsport 5 vient s’ajouter Ryse : Son of Rome. Enfin, Microsoft compte également dévoiler d’autres «surprises» qui seront annoncées à l’E3.

Pourquoi la Kinect n’est-elle pas exploitée?

Dès l’annonce de la Xbox One, Microsoft a voulu faire de la Kinect un élément central de sa console. Destinée à être exploitée dans les jeux, mais également pour contrôler le téléviseur, l’interaction avec l’utilisateur devait être totale. Pourtant, avec une PlayStation 4 à 399$ (maintenant 449$ au Canada) et l’utilité réduite de la Kinect dans les jeux, sa pertinence a vite été remise en question.

D’une part, le périphérique augmente de 100$ le prix de la console, et deuxièmement, la Xbox One souffre des comparaisons de résolution. Pour l’instant, la puissance de la Xbox One n’est exploitée que partiellement : la PlayStation 4, plus facile à appréhender, est munie d’une carte graphique plus puissante capable de reproduire la plupart des jeux en 1080p à 60 fps, là où la Xbox One doit réduire sa résolution à 900p ou à 720p. Et comme les joueurs sont assez pointilleux, ils voient là une console plus dispendieuse qui fait moins bien.

D’un côté ils n’ont pas tort, mais la réalité est bien différente. L’an dernier, en revenant sur sa décision d’arrêter la connexion permanente, Microsoft a également fait une croix sur une fonctionnalité centrale de sa machine : le calcul partagé. Une partie des calculs à l’écran devaient être effectués sur le nuage. Hors, alors que la Xbox One était conçue pour cet usage, on venait de lui amputer. Elle a dû alors se muer pour une utilisation plus classique, celle d’une console puissante qui n’a besoin de personne.

Pour sortir leurs jeux à temps, les développeurs n’ont eu d’autre choix de baisser la résolution afin de compenser pour l’absence de calcul partagé. Ce problème va persister pendant quelques mois et devrait être corrigé au courant de l’an prochain, pour disparaître fin 2015.

Comme si ce n’était pas assez, pour fonctionner, la Kinect doit utiliser une partie de la puissance de la Xbox One, soit 9% depuis la dernière mise à jour. En monopolisant près de 10% des capacités de la console, son impact sur les jeux se fait ressentir. Il n’est d’ailleurs pas étonnant alors qu’un titre phare comme Titanfall n’utilise pas la Kinect de quelconque manière. Même si selon Microsoft, 80% des propriétaires de Xbox One interagit avec la Kinect quotidiennement, ceux qui n’ont pas magasiné la console lui reprochent son prix dû à la présence de ce périphérique, qui s’avère finalement pas aussi indispensable que Microsoft l’aurait voulu.

L’insuccès de la Kinect

Il est clair désormais que la Kinect de la Xbox One aurait la même utilité que la Kinect de la Xbox 360, mais en plus évoluée. Par contre, sera-t-elle exploitée? Kinect Sports Rivals a sûrement dû peser dans la balance. À part les excellentes épreuves de jet ski, le reste du jeu exploite tellement mal la Kinect qu’on a vite fait de remettre en cause sa pertinence. On peut donc s’attendre dans le futur à quelques jeux qui l’exploiteront vraiment bien, comme ce fût le cas avec Your Shape et Dance Central sur Xbox 360, mais dans l’immédiat, aucun éditeur ne va se risquer à sortir un jeu exclusivement pour ce support. D’abord, la Xbox One est une console de gamers, voire de hardcore gamers, et les joueurs préfèrent jouer à Battlefield 4 ou Watch Dogs plutôt que de se trémousser devant l’écran. Ensuite, son parc installé est encore inconnu. Face aux 7 millions de PlayStation 4 vendues, Microsoft a annoncé 5 millions de consoles livrées en magasin, une astuce de communication utilisée généralement quand les ventes sont en dessous de celles escomptées.

Très peu de jeux ont finalement exploité la Kinect. Dans Dead Rising 3, on peut commander les menus vocalement, tandis que dans Ryse : Son of Rome, on envoie des volées de flèches sur les ennemis. Finalement, payer 100$ de plus pour des commandes qui peuvent s’effectuer également avec la manette a vite fait de paraître superflu.

Une console moins chère, puis après?

En baissant de prix, la Xbox One se retrouve désormais moins dispendieuse de 50$ face à la PlayStation 4 au Canada. Cette décision va jouer ici en faveur de Microsoft dans une certaine mesure. Ceux qui la trouvaient trop dispendieuse vont enfin pouvoir se la procurer, sans compter qu’il ne s’agit pas d’une console d’entrée de gamme puisqu’elle conserve son disque dur de 500 Go.

Microsoft exerce également une pression financière sur Sony, et pas qu’au Canada. Lors de l’E3 2013, Sony avait attendu de connaître le prix de la Xbox One afin de positionner le sien 100$ en dessous. Pas sûr que la compagnie puisse actuellement réduire le prix de sa console à 350$, encore moins à 300$.

Si Microsoft peut se permettre de perdre avec le taux de change canadien grâce à ses milliards en réserve, Sony est dans une situation financière moins envieuse. Une éventuelle baisse de prix de la PlayStation 4 indiquera sûrement le succès de la mesure de Microsoft. Mais dans l’immédiat, après avoir augmenté le prix canadien de sa console en mars, Sony le baisserait à nouveau? Cela créerait une petite polémique.

Aux États-Unis, cette nouvelle va sûrement donner un coup de fouet aux ventes, surtout que la Xbox One reste une console américaine, ce qui risque aussi de jouer en sa faveur sur un territoire aussi patriotique.

En Europe par contre, la perception de la marque Xbox est plus mitigée. Par le passé, Microsoft et ses multiples problèmes de ventes liées à Windows ou de concurrence déloyale n’ont pas laissé une image polie de l’entreprise auprès du public. Il a fallu attendre la Xbox 360 avec ses nombreux jeux et exclusivités pour la faire apprécier. En tout cas, dans des pays comme la France, la Kinect était perçue comme le truc inutile, et nombre d’acheteurs potentiels attendaient cette décision pour se procurer une Xbox One. On peut donc spéculer une augmentation des ventes.

Au Japon, où la Xbox One n’est toujours pas encore disponible, la console pourrait être offerte pour l’équivalent de 100$ que la PlayStation 4 se vendrait mieux. Le Japon reste très nationaliste dans sa consommation, et cette situation n’est pas près de changer.

Conclusion

Alors oui, cette décision est un aveu et la preuve que Microsoft, qui faisait tout pour imposer la Kinect auprès des joueurs, ne les avait pas assez écoutés. Mais comme le dit le proverbe, mieux vaut tard que jamais. Microsoft a diminué le prix de sa machine, faisant enfin jeu égal niveau tarif contre la PlayStation 4.

Avec ses autres annonces, Microsoft semble enfin sortir de l’errance hautaine dans laquelle la compagnie s’était enfermée. Il ne reste plus qu’à attendre l’E3, où Microsoft est prête à faire d’autres annonces, dont une qui pourrait être énorme.

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