TEST – Assassin’s Creed Shadows: Une lettre d’amour au Japon !

Assassin's Creed Shadows
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Après des années d’attente, Assassin’s Creed Shadows nous plonge enfin dans le Japon féodal, un univers qui faisait rêver les fans de la licence depuis longtemps. Ubisoft Québec relève ici un défi de taille : proposer une aventure à la hauteur des attentes, dans un monde riche, vaste et marqué par les traditions et les conflits de l’époque.

Durant plus de 60 heures de jeu, j’ai exploré chaque recoin de cette version finale, alternant entre phases d’infiltration, combats intenses et moments plus contemplatifs. Entre les forces et les faiblesses du titre, il y a beaucoup à dire.

Avec son duo de personnages aux styles bien différents — Yasuke, le samouraï puissant, et Naoe, la shinobi agile — Assassin’s Creed Shadows propose une expérience variée qui mise autant sur l’action que sur la discrétion. Mais le jeu réussit-il vraiment à renouveler la formule ? Est-ce l’épisode que les fans attendaient ou une aventure qui s’éparpille en chemin ?

On fait le point dans ce test complet, sans spoiler l’histoire, mais avec un maximum de détails sur ce qui fonctionne… et ce qui peut décevoir.

La narration : une histoire prenante portée par des personnages forts

Là où Assassin’s Creed Shadows était attendu au tournant, c’est sur sa capacité à raconter une histoire solide dans ce contexte si riche qu’est le Japon féodal. Et globalement, sur ce point, le jeu s’en sort plutôt bien, grâce à une narration soignée et des personnages travaillés.

Yasuke : un héros à la hauteur, entre force et vulnérabilité

L’introduction de Yasuke dans le récit est particulièrement réussie. Le jeu ne cache pas qu’il est différent et qu’il va devoir se battre pour gagner sa place dans cette société japonaise très codifiée. Dès ses premiers pas au Japon, il est surnommé « le noir » par les passants, et ce regard des autres va le suivre une bonne partie de l’aventure, même lorsqu’il devient officiellement samouraï.

Ce qui rend le personnage intéressant, c’est cette dualité entre sa puissance physique — il impose clairement le respect sur le champ de bataille — et sa vulnérabilité liée à son passé d’esclave et à sa condition d’étranger. On sent qu’il veut s’intégrer, qu’il respecte profondément la culture japonaise et qu’il se donne à fond pour se montrer digne de la confiance qu’Oda Nobunaga place en lui.

Au fil de l’histoire, des flashbacks viennent renforcer ce sentiment d’empathie. On découvre le chemin difficile qu’il a parcouru, les humiliations, le mépris de certains samouraïs… Bref, Yasuke n’est pas juste là pour jouer les gros bras, il a une vraie histoire à raconter, et Ubisoft a su lui donner de la profondeur.

Naoe : une shinobi déterminée, prise entre vengeance et devoir

En parallèle, on suit Naoe, originaire d’Iga, une région sous la coupe de l’armée d’Oda Nobunaga. Dès le début, on comprend qu’elle va devoir elle aussi faire face à ses démons et à un besoin de revanche. Le personnage est bien écrit et, rapidement, on s’attache à cette jeune femme aussi habile qu’intelligente.

La narration prend le temps d’installer les motivations de Naoe, notamment à travers son passé et des moments marquants qui expliquent pourquoi elle en veut autant au clan d’Oda Nobunaga. Là encore, le jeu utilise des flashbacks pour enrichir son histoire et renforcer l’attachement du joueur.

Une alliance inattendue mais crédible

Le vrai coup de force du scénario, c’est de réussir à réunir Yasuke et Naoe, deux personnages que tout oppose au départ. Et ce qui fonctionne, c’est que le jeu ne force pas cette alliance. Elle se construit de manière progressive et crédible, au fil d’un twist scénaristique bien amené qui rajoute une couche d’émotion à l’aventure.

Sans entrer dans les spoilers, un événement marquant — impliquant un personnage tiers — va les pousser à mettre leur rivalité de côté. À partir de là, leur relation évolue et devient même l’un des moteurs de l’histoire.

Une narration qui s’essouffle à cause des quêtes secondaires

Malheureusement, tout n’est pas parfait. Le rythme de la narration souffre d’un problème assez classique dans les open worlds : la profusion d’activités annexes. Entre les quêtes secondaires, les contrats, les activités, les prières ou encore la collecte de pages perdues, on se retrouve vite à perdre de vue la trame principale.

Il m’est arrivé plusieurs fois de décrocher complètement de l’histoire à force de m’éparpiller dans ces missions secondaires, certaines étant clairement anecdotiques voire répétitives. Si bien qu’en revenant sur la quête principale, je devais presque me refaire un brief mental pour me rappeler où j’en étais dans l’intrigue.

Des personnages secondaires attachants mais une technique en retrait

Côté personnages secondaires, le jeu propose quelques belles surprises. Certains alliés que vous croiserez en route, comme Junjiro, un jeune garçon brillant et attachant, marquent vraiment l’aventure. Le jeu laisse d’ailleurs la place à la construction de liens d’amitié ou de romances, ce qui apporte une dimension plus humaine et personnelle à votre progression.

Mais tout cela est un peu desservi par la technique. Les scènes importantes sont très bien mises en scène, avec de belles cinématiques et une bande-son qui renforce l’émotion. En revanche, les dialogues plus classiques — souvent en champ/contre-champ — souffrent de visages figés, de synchronisation labiale approximative et d’animations faciales limitées. Résultat : l’immersion en prend un coup sur ces séquences, surtout dans les quêtes secondaires.

Un point fort… si on reste focus sur l’histoire principale

Malgré ces défauts, la narration reste l’un des gros points forts du jeu. L’histoire de Yasuke et Naoe fonctionne, elle réserve des moments touchants et de vrais rebondissements. À condition, cependant, de ne pas trop s’éparpiller et de se concentrer sur la campagne principale.

Assassin’s Creed Shadows propose un récit prenant, servi par des personnages charismatiques et des thèmes intéressants. Dommage que le rythme soit freiné par des quêtes secondaires inégales et des soucis techniques qui nuisent parfois à l’immersion.

Le Gameplay : deux styles de jeu, deux sensations très différentes

Assassin’s Creed Shadows mise sur un duo de personnages jouables aux styles radicalement opposés : Naoe, la shinobi furtive, et Yasuke, le samouraï puissant. Et autant le dire tout de suite : ce choix fonctionne… mais il crée aussi un vrai déséquilibre dans l’expérience de jeu.

Naoe : l’héritière de l’ADN Assassin’s Creed

Avec Naoe, on retrouve ce qui a toujours fait le charme des Assassin’s Creed : la furtivité, l’infiltration et le plaisir d’éliminer des cibles sans se faire repérer. Rapide, agile et discrète, elle incarne à elle seule l’âme de la licence.

Que ce soit en grimpant sur les toits, en s’accrochant aux plafonds ou en se glissant dans les hautes herbes, Naoe offre un gameplay fluide et plaisant. Ses déplacements sont naturels, ses animations bien réalisées et ses outils d’assassin variés :

  • Shuriken pour les attaques à distance,
  • Bombe fumigène pour se couvrir,
  • Kunai pour les éliminations rapides,
  • Cloche et sifflet pour attirer les ennemis dans un piège.

Elle dispose aussi de la vision de l’aigle, un classique de la série, qui permet de repérer les ennemis ou les civils susceptibles d’alerter les gardes. C’est simple : jouer Naoe, c’est vraiment retrouver les sensations des meilleurs épisodes de la franchise côté infiltration.

Yasuke : la puissance brute… mais trop lourde pour un Assassin’s Creed

À l’inverse, jouer Yasuke change complètement la dynamique. Ici, pas de discrétion : Yasuke, c’est la force brute. Chaque coup qu’il porte au katana ou avec son kanabo (une énorme massue japonaise) est lourd, violent et brutal. Les combats deviennent presque une démonstration de puissance.

Le problème, c’est que ce style de jeu dénote un peu dans un Assassin’s Creed. Yasuke est lourd, peu maniable, incapable de grimper sur certaines hauteurs. D’ailleurs, le jeu vous le fait comprendre en vous forçant régulièrement à switcher vers Naoe dès qu’une séquence d’escalade se présente.

Résultat : même si ses combats sont grisants et très violents — avec décapitations, gorges tranchées et gerbes de sang — on a vite tendance à préférer jouer Naoe, tant son gameplay est plus fluide et plus cohérent avec l’univers de la saga. Yasuke donne parfois l’impression d’être un personnage d’un autre jeu, plus proche d’un beat’em all que d’un Assassin’s Creed.

Une progression bien pensée, mais plombée par la répétition

Les deux personnages partagent un système de compétences à débloquer au fil du jeu. Bonne nouvelle : même si vous jouez plus souvent Naoe, Yasuke gagne de l’XP en parallèle et reste toujours au même niveau qu’elle. Aucun risque de laisser l’un des deux à la traîne.

Chaque point de compétence permet d’améliorer une spécialité ou une arme bien précise, et le système pousse à adapter son build à son style de jeu. Mais là où ça coince, c’est dans la façon d’obtenir ces points. Certaines quêtes ou activités sont intéressantes… d’autres clairement répétitives et inintéressantes :

  • Courses de parkour,
  • QTE sans intérêt,
  • Prière dans des temples,
  • Collecte de pages perdues qui ne racontent rien…

À la longue, ces activités ressemblent plus à du remplissage qu’à de vrais moments de gameplay. Heureusement, un mode focus permet de repérer plus facilement certains objectifs, mais ça ne suffit pas à casser la monotonie.

Des combats nerveux et sanglants

Côté combats, le jeu frappe fort (sans mauvais jeu de mot). Les affrontements sont violents, rythmés et sanglants. Le ressenti des armes est excellent, chaque coup a du poids, et l’impact se fait sentir jusque dans la manette ou le casque audio.

Les combats offrent aussi une jauge d’adrénaline qui permet de déclencher des attaques spéciales ultra-puissantes. Le jeu bascule alors en noir et blanc, avec le sang qui reste en rouge vif à l’écran. Le rendu est franchement stylé et donne un vrai coup de boost à l’immersion pendant ces moments-là.

Un système d’équipement classique mais efficace

Comme dans tout bon RPG, votre niveau détermine les armes et armures que vous pouvez utiliser. Chaque élément d’équipement est lié à un niveau minimum et vous oblige à explorer ou remplir des missions pour trouver le loot qui vous correspond.

Entre les katanas, les kanabo, les costumes et même les chapeaux, le jeu propose pas mal de diversité. Rien de révolutionnaire, mais ça fait le travail et ça donne envie d’aller fouiller les châteaux ou les repères de bandits à la recherche de la prochaine pièce d’armure.

Le gameplay d’Assassin’s Creed Shadows repose donc sur cette dualité constante :

  • Naoe, qui incarne l’essence même de la saga avec son gameplay infiltration ultra-réussi,
  • Yasuke, plus bourrin, taillé pour les combats mais qui dénote un peu dans l’univers de la licence.

Si la prise en main est globalement bonne et les combats très plaisants, le jeu s’essouffle un peu sur la durée à cause de certaines activités secondaires sans intérêt qui cassent le rythme. Heureusement, la richesse des compétences et la brutalité des affrontements compensent en partie ce déséquilibre.

Un Japon féodal impressionnant, qui donne envie d’explorer

Impossible de passer à côté : l’un des grands points forts d’Assassin’s Creed Shadows, c’est son monde ouvert. Le Japon féodal est superbement modélisé, avec un souci du détail qui saute aux yeux. Chaque région a sa propre ambiance, ses paysages, ses villages ou ses grandes villes, et surtout, cette impression qu’il se passe quelque chose, même en dehors des missions.

La carte est vaste, et il ne faut pas longtemps avant de sentir l’immensité du terrain de jeu. Traverser les régions prend du temps, mais c’est rarement un problème, tant l’exploration donne envie de s’arrêter, d’observer et de sortir un peu des sentiers battus. Ce qui marque aussi, c’est le système de saisons dynamiques. Revenir dans un village déjà visité et le retrouver complètement transformé par la neige ou plongé dans les couleurs de l’automne, ça change vraiment la façon de voir le monde. Ce genre de détail renforce l’envie de parcourir la carte et d’en découvrir toujours plus.

Le cheval devient vite un allié indispensable pour se déplacer efficacement. La marche est possible, mais vu la taille du monde, elle reste vite anecdotique. Certaines zones obligent à utiliser une barque pour traverser rivières et étendues d’eau. Sur le papier, l’idée fonctionne, mais en pratique, la navigation manque de fluidité et casse un peu le rythme. Heureusement, les points de voyage rapide, placés intelligemment sur la carte, permettent de limiter les allers-retours trop longs.

Ubisoft a aussi ajouté une mécanique intéressante : les éclaireurs. Le principe est simple : plutôt que de pointer directement l’objectif sur la carte, le jeu indique la région ou la ville où chercher. Libre ensuite de partir à l’exploration ou d’envoyer un éclaireur récolter des informations plus précises. C’est bien pensé, et ça évite cette sensation de suivre un GPS, tout en offrant un coup de pouce quand c’est nécessaire.

Visuellement, le jeu tient toutes ses promesses. Les décors sont sublimes, la direction artistique parfaitement maîtrisée, et chaque environnement a quelque chose à raconter. Il suffit de prendre le temps de regarder autour de soi pour apprécier le soin apporté aux détails, que ce soit dans les villages, les temples ou les paysages naturels.

En revanche, tout n’est pas parfait. Le contraste entre la qualité des environnements et celle des personnages secondaires se fait vite sentir. Les visages manquent parfois de vie, les animations faciales sont inégales, et les dialogues des PNJ tournent souvent en boucle. Ce genre de détails finit par casser un peu l’immersion, surtout sur les quêtes secondaires.

Malgré tout, l’exploration reste l’un des plus gros points forts du jeu. Le Japon féodal est vaste, riche et vivant. Chaque zone donne envie d’être parcourue, et ce sentiment de découverte reste présent tout au long de l’aventure. Ubisoft livre ici un monde qui vaut clairement le détour et qui donne envie d’y passer des heures.

Le repaire, les personnages secondaires et les quêtes annexes : du bon… mais aussi du dispensable

Au fil de l’aventure, vous allez finir par construire ce qui devient un vrai repaire. Un endroit central, loin du tumulte des combats, qui sert à la fois de refuge et de base d’opérations. Ce repaire ne se limite pas à un simple lieu décoratif : il évolue, se construit, et permet de recruter des alliés ou d’améliorer certaines fonctionnalités comme les éclaireurs ou la forge.

C’est aussi là qu’on prend le temps de tisser des liens avec certains personnages secondaires, d’apprendre à mieux les connaître et même, parfois, de développer des relations plus personnelles. Le jeu propose d’ailleurs des choix de dialogues qui peuvent influencer ces liens, jusqu’à créer des amitiés ou des romances selon la direction choisie. Cette partie du jeu fonctionne plutôt bien, surtout avec des personnages comme Junjiro, qui apporte un vrai vent de fraîcheur à l’histoire. Certains alliés deviennent attachants au fil des heures, et le temps passé au repaire renforce cette impression de faire partie d’un groupe, d’une équipe.

Le problème, c’est que cette richesse narrative ne se retrouve pas partout. Beaucoup de personnages secondaires croisés dans les villes et villages manquent de profondeur. Les visages sont figés, les dialogues peu variés, et l’animation faciale laisse à désirer. À plusieurs reprises, on se retrouve à enchaîner des discussions sans réel intérêt, juste pour récupérer une quête ou une récompense. Cela crée un vrai contraste avec la qualité des cinématiques ou des moments forts de l’histoire principale.

Du côté des quêtes secondaires et des activités, le constat est assez mitigé. Certaines quêtes sont réussies, notamment celles liées directement à Yasuke ou Naoe. Elles permettent d’en apprendre plus sur leur passé ou leurs motivations et enrichissent vraiment le scénario. Ce sont celles qui valent le coup d’œil et qui donnent un vrai sentiment de progression.

En revanche, beaucoup d’autres quêtes secondaires ressemblent à du remplissage. Ramasser des pages perdues, prier dans des temples ou accomplir des tâches répétitives pour des villageois, tout ça devient vite lassant. Les fameuses quêtes FedEx, où il faut aller d’un point A à un point B, ne manquent pas et finissent par casser le rythme. On se retrouve parfois à enchaîner des activités sans grand intérêt, simplement pour récupérer des points de compétence ou débloquer des ressources.

Certaines activités, comme les courses de parkour avec Naoe ou les QTE avec Yasuke, viennent varier un peu l’expérience, mais elles tournent vite en rond. La mécanique est toujours la même et n’apporte pas grand-chose sur le long terme. Cela donne cette impression classique dans les open worlds : un contenu dense, mais pas toujours pertinent.

Malgré tout, le jeu réussit à accrocher quand on reste concentré sur l’histoire principale et les quêtes secondaires importantes. Les moments où l’on prend vraiment le temps de s’attacher aux alliés, de développer le repaire ou de suivre les quêtes personnelles des deux héros restent les plus marquants. Le reste, malheureusement, donne parfois l’impression d’être là pour gonfler artificiellement la durée de vie.

Solide dans l’ensemble, mais quelques imperfections

Techniquement, Assassin’s Creed Shadows s’en sort plutôt bien. Après plus de 60 heures de jeu, difficile de parler de gros bugs ou de problèmes vraiment gênants. Le jeu est stable, la majorité des zones se chargent rapidement et l’expérience reste fluide dans la plupart des situations.

Il y a tout de même eu quelques baisses de framerate, surtout en se baladant dans le repaire. À certains moments, la sensation de passer d’un mode performance fluide à une image plus lourde, plus lente, se fait ressentir. C’est assez surprenant et ça casse un peu le rythme, mais heureusement, ça ne dure jamais très longtemps. Difficile de dire si c’est un problème d’optimisation ou un choix visuel pour ce lieu en particulier, mais ce genre de passage dénote par rapport au reste du jeu.

Globalement, l’IA fait le travail, mais comme souvent dans les open worlds, elle reste inégale. Par moments, certains ennemis réagissent vite, repèrent le joueur avec précision et obligent à revoir sa stratégie. Puis, sans prévenir, la situation inverse complètement : un garde à deux mètres ne voit rien, continue sa ronde comme si de rien n’était, alors qu’un autre repère la moindre présence à l’autre bout du champ. Cette irrégularité peut frustrer, surtout en infiltration où la moindre erreur est censée se payer cher.

En combat, l’IA se montre plus convaincante. Certains affrontements deviennent vraiment tendus face à des ennemis de même niveau ou un peu plus forts. Le jeu pousse à réfléchir, à gérer les esquives et les parades, et oblige parfois à utiliser tout l’arsenal disponible pour s’en sortir. Ce côté plus exigeant donne de bonnes sensations et évite les combats trop faciles en mode « je fonce dans le tas ».

Côté sonore, l’ensemble est plutôt réussi, même si certaines musiques se font vite oublier. Quelques thèmes accompagnent très bien les moments forts ou les cinématiques et renforcent l’immersion. D’autres passent complètement inaperçus, sans laisser de souvenir marquant. Ce n’est pas un défaut majeur, mais dans un univers aussi riche que le Japon féodal, un peu plus de travail sur la bande-son aurait pu faire la différence.

Un détail qui mérite d’être souligné : les choix offerts au joueur en début de partie. Le mode « canon » laisse le jeu faire certains choix narratifs, tandis que le mode libre donne la main sur toutes les décisions importantes. Cette liberté de modeler l’histoire ou de suivre le fil proposé ajoute une vraie rejouabilité et renforce l’implication dans l’aventure.

Techniquement, Assassin’s Creed Shadows tient la route. Les défauts existent — IA perfectible, quelques chutes de framerate, une bande-son qui manque parfois d’impact — mais rien qui ne vienne gâcher l’expérience. Le jeu reste solide, agréable à parcourir et suffisamment stable pour profiter pleinement de ce voyage dans le Japon féodal.

Verdict

Après plus de 60 heures passées sur Assassin’s Creed Shadows, le sentiment qui ressort, c’est celui d’un jeu généreux, beau et respectueux de l’univers qu’il explore. Le Japon féodal est brillamment représenté. Visuellement, c’est l’un des plus beaux mondes ouverts proposés par la licence, et on sent que les développeurs d’Ubisoft Québec ont pris le temps de soigner chaque détail. Le cycle des saisons, la richesse des environnements et la direction artistique font clairement partie des grandes réussites du jeu.

La narration fonctionne bien, notamment grâce à ce duo inattendu que forment Yasuke et Naoe. Le jeu prend le temps de développer leurs histoires personnelles et de créer un vrai lien entre eux. Certains passages marquent vraiment, surtout dans les moments plus intimes ou dans les flashbacks qui viennent renforcer l’attachement aux personnages.

Mais comme souvent dans un open world de cette taille, le jeu finit par s’éparpiller. Les quêtes secondaires, trop nombreuses et inégales, cassent par moments le rythme de l’histoire principale. Certaines sont bien écrites et apportent un vrai plus, mais d’autres donnent l’impression d’être là uniquement pour remplir la carte. Ce choix de proposer autant d’activités nuit un peu à l’immersion et à l’intensité de l’intrigue.

Le gameplay, lui, repose sur un équilibre fragile entre l’approche furtive de Naoe, qui fonctionne très bien, et la puissance de Yasuke, plus brutale, mais aussi plus lourde. L’idée d’alterner entre deux styles de jeu est bonne, mais dans les faits, Naoe reste souvent plus agréable à jouer, surtout pour ceux qui attendent d’un Assassin’s Creed de la discrétion et de l’infiltration.

Techniquement, le jeu tient la route malgré quelques baisses de framerate et une IA inégale. Les combats sont prenants, parfois exigeants, et le système d’évolution des personnages est bien pensé, même si certaines activités nécessaires au gain de compétences finissent par lasser.

Au final, Assassin’s Creed Shadows n’est pas le grand renouveau de la série, mais c’est clairement un épisode solide, porté par une vraie lettre d’amour au Japon féodal. Avec ses forces et ses défauts, il offre une expérience riche, capable de plaire aux fans de la licence comme aux joueurs curieux de découvrir cette époque.

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