Nous voilà, aujourd’hui, dans un marché où malgré la féroce compétition, il n’y a que deux gros joueurs : Apple avec iOS et Google poussant Android. Nonobstant la passion de certains pour les autres plateformes comme la version mobile de Windows ou BlackBerry OS, elles restent marginales et ne sont pas, pour le moment, valorisées.
Apple et Google ont su mettre dans nos poches des ordinateurs conviviaux. Ce faisant, dépendance et accoutumance ont été créées.
Ce qui accentue ce manque de diversité? Nous, les utilisateurs de plus en plus campés et enfoncés dans ces écosystèmes.
En soi, le manque de diversité en informatique n’est pas nouveau, Windows a longtemps été le système d’exploitation incontournable et avec raison. Microsoft, en son temps, a réussi à cimenter sa clientèle avec une écrasante domination en entreprise. Lorsqu’un consommateur arrivait en magasin, la logique était de rester fidèle au système connu.
Aujourd’hui, Apple et Google se retrouvent tous deux dans la même position au sein du marché mobile. Les deux entreprises ont su mettre dans nos poches des ordinateurs conviviaux. Ce faisant, dépendance et accoutumance ont été créées. Android ou iOS sont à la portée de nos doigts en tout temps et en tout lieu!
Rivalité artificielle
Qui dit deux camps, dit guerre de clocher et combat de coqs. C’est là où je décroche de plus en plus. Je crois qu’il est de plus en plus futile de s’épuiser à aimer ou détester une plateforme. Je lis trop souvent les mêmes mythes, plaintes et médisances sur les deux systèmes d’exploitation.
Soyons honnêtes! Qui a l’intention de changer de plateforme? Qui n’est pas confortablement installé dans ses chaussons? Qui veut recommencer à zéro dans un nouvel écosystème?
Du côté d’Apple, l’offre est à prendre ou à laisser. Un seul téléphone, décliné en deux formats, ou bien se rabattre sur les anciennes générations, c’est tout. Apple simplifie le choix et n’offre pas de variété. L’absence de concurrence (personne d’autre ne peut fabriquer d’appareils iOS) et la fidélité de la clientèle gardent les prix élevés, même pour les vieux produits de la marque. Des consommateurs dociles, voilà le rêve de toute entreprise. Lorsque j’entends les gérants d’estrade se péter les bretelles sur le fait qu’Apple génère la quasi-totalité des profits en mobilité, tout en faisant abstraction de ces faits, ça me fait sourire.
D’autres parts, je ne comprends pas les médias d’être si peu critiques envers Apple au sujet d’iOS, en étant l’unique système d’exploitation sur le marché négligeant la fonctionnalité multiutilisateur. Cette limitation artificielle existe simplement pour permettre de mousser les ventes de produits. C’est un passe-droit accordé à Apple uniquement. Mais, comme ils le vantent si bien dans leurs présentations, ce sont des produits tellement personnels! Je souris tout simplement à ces pensées.
Du côté Android, c’est tout le contraire. Une offre qui est confondante de par sa variété. Les fabricants usent d’imagination pour créer des designs distinctifs, ajouter des fonctionnalités ou offrir des prix attirant l’attention des consommateurs. Cette omniprésente et féroce compétition permet d’avoir des produits qui conviennent à tous les goûts et toutes les bourses. Ce chaos et cette fragmentation font souvent l’objet de critique, car le soutien des appareils peut être imprévisible et la plateforme est moins uniforme. Je connais beaucoup de personnes qui se grattent la tête devant les étalages de produits Android.
Dans le délicat domaine de la sécurité, les adversaires nous ont récemment prouvé qu’ils étaient tous deux loin d’être infaillibles. Android s’est fait rattraper par un bogue rendant tous MMS susceptibles d’installer du code malicieux. Ce problème a fait couler de l’encre sous le nom de Stagefright. Comme pour les relancer, Apple vient tout juste d’essuyer un coup dans les côtes avec XcodeGhost. Certains concepteurs de logiciels, basés en Chine, ont utilisé des outils de développements qui ajoutaient à leur insu une porte dérobée dans les applications soumises à l’App Store sans qu’Apple détecte de problème. Nul n’est à l’abri!
J’aime comparer cette rivalité à celle de PlayStation contre Xbox, où les experts juxtaposent des captures d’écrans pour trouver les pixels flous ou les ombres manquantes. En fin de compte, le joueur moyen (la masse) se moque royalement de ces détails et profite simplement de ses jeux.
Une joute politique?
Peu importe notre choix de plateforme, nous nous retrouvons sur Facebook, nous nous exposons sur Instagram, nous faisons nos recherches sur Google et nous écoutons les mêmes séries sur Netflix.
Vous comprenez maintenant mieux pourquoi je limite grandement mes comparaisons entre iOS et Android dans mes évaluations. Parce que comme en politique, l’argumentation ne vaut pas le coup quand l’auditoire est déjà conquis. Le consommateur qui veut un iPhone, je ne vais pas la convaincre de passer à Android, et celui qui lit ma critique du Moto G n’est pas le client ciblé par Apple.
Les compagnies font tout pour entretenir cette rivalité. Samsung se bombe le torse et montre ses biceps tandis qu’Apple regarde la concurrence de haut avec un discret mépris. Ce marketing superficiel fonctionne et vend. Attiser les rivalités et conforter nos fidèles ne fait pas de mal.
Si vous vous sentez supérieurs parce que vous croquez la Pomme ou si vous vous croyez plus intelligent parce que vous préférez le petit robot vert : remettez les pieds sur terre. Peu importe notre choix de plateforme, nous nous retrouvons sur Facebook, nous nous exposons sur Instagram, nous faisons nos recherches sur Google et nous écoutons les mêmes séries sur Netflix.
Nos systèmes d’exploitation adorés sont devenus des vitrines pour tous ces services qui veulent capter à tout prix notre attention. Du moment qu’on tape sur l’icône d’une application sous Android ou iOS, on est tous virtuellement au même endroit et dans le même écosystème.
Allons maintenant débattre de tout ça sur Twitter en version Android ou iOS et voyons qui a tort et qui a raison…