En juin dernier, j’ai testé Android 5.0 Lollipop Developer Preview. Malgré ma bonne expérience, des problèmes m’ont vite poussé à revenir à Android 4.4 KitKat. Maintenant que le système d’exploitation est officiellement lancé et disponible sur la gamme de produits Nexus, qu’en est-il de sa stabilité?
Après plus d’une semaine d’usage intensif, je peux vous rassurer : Lollipop n’est pas un sans faute, mais il est très stable. Compte tenu de la quantité immense de changements et de nouveautés, c’est une agréable surprise de constater que tout tient bien la route. Voici tout de même une petite liste des accrocs et petits problèmes de l’état actuel d’Android 5.0, et comment résoudre certains d’entre eux.
Clignotement de l’écran lors de la recharge
Lorsqu’un appareil est branché sur son chargeur externe et que le système est configuré en français canadien, l’application d’écran de verrouillage plante en boucle. Le problème est lié à une erreur typographique dans le champ qui devrait afficher le niveau de la batterie en pourcentage et le temps de recharge estimé.
On peut facilement contourner le problème en configurant l’appareil en français de France ou toute autre langue. À noter que la langue du système est indépendante de la langue du clavier. Par conséquent, en choisissant le français de France comme langue de l’OS, vous ne serez pas contraint d’utiliser le clavier AZERTY.
Où sont les vidéos YouTube?
Un problème un peu plus gênant se produit lors du lancement d’une vidéo YouTube à partir de certaines pages web imbriquées dans une application. Lorsque l’on clique sur le titre de la vidéo dans son entête, on voit l’animation de chargement, mais la vidéo ne démarre jamais.
Il est possible de contourner ce problème en ouvrant la page dans Chrome (ou tout autre navigateur) ou en cliquant directement sur le bouton lecture. Cependant, cette solution ne peut être appliquée avec les applications qui ne permettent pas l’ouverture d’URL dans un navigateur externe. Le problème a déjà été identifié sur le bug tracker d’Android, mais Google ne semble pas encore avoir trouvé de solution. Il est probable que ce problème ne nécessite que la mise à jour des services Google Play ou du module de rendu graphique des pages web, qui sont désormais détachés du système d’exploitation.
Aucune amélioration concrète de l’autonomie
Plusieurs s’attendaient à des miracles d’autonomie sous Lollipop. Google a en effet finalisé le projet Volta, qui est l’aboutissement de beaucoup d’efforts visant à rendre Android encore plus efficace et à réduire au minimum la consommation énergétique autant que possible.
Ce que bien des gens oublient, c’est qu’une partie des avancées de Volta viendra des développeurs, qui devront inclure dans leurs applications de nouvelles fonctions propres à cette technologie. Un développeur peut maintenant signaler à Android les tâches qui peuvent tourner au ralenti ou qui n’ont pas à être exécutées immédiatement. Le système pourra alors rassembler toutes ces petites requêtes de moindre importance et les exécuter à un moment approprié et en lot afin d’activer l’appareil en mode veille moins souvent.
Pour ma part, je n’ai pas ressenti une différence significative dans l’autonomie. Les avis sont très partagés sur ce point, et ce n’est qu’à l’usure dans quelques mois que nous saurons si Volta tient ses promesses.
Des applications qui n’aiment pas Lollipop
Même si Google a permis aux développeurs d’avoir accès au code (non final) de Lollipop en juin dernier, on retrouve tout de même des applications qui ne fonctionnent toujours pas. Dans certains cas, l’installation provoque un code d’erreur -505. Il est pour l’instant difficile de jeter le blâme totalement sur Google ou sur les développeurs. On ne sait pas encore si seulement une mise à jour de ces applications viendra corriger le problème ou si Google devra apporter des modifications à Android.
L’impact du chiffrement sur un appareil moins puissant
Il y a quelques mois, Apple a annoncé qu’iOS 8 allait activer le cryptage total des données par défaut. Google a emboîté le pas. Les nouveaux appareils sur lesquels Lollipop est installé en usine sont donc chiffrés, mais ça n’est pas rétroactif. Cela signifie q’un appareil non crypté mis à jour à Lollipop restera non crypté.
Sur un appareil moins puissant, on ressent un impact sur les performances lorsque l’on active le cryptage : les animations sont moins fluides et le temps de chargement de certaines applications est plus long. Donc, sans être un problème en soi, si vous avez un appareil moins puissant, il serait pertinent de considérer cet impact négatif avant d’activer le chiffrement de vos données.
Une fluidité intermittente
On sait tous qu’Android a la réputation d’être très fluide (voire parfaitement fluide, certains diront). Avec Lollipop et son material design, Google a poussé à fond l’idée des transitions et des transformations à l’écran. Ce dialogue visuel est certes très dynamique, mais je mentirais en disant que le résultat est toujours parfaitement fluide sur mon Nexus 5 : il m’arrive parfois de voir des saccades.
Puisque le Nexus 5 est tout de même un téléphone assez puissant, la situation est plutôt anecdotique. Cependant, si votre appareil est muni d’un processeur graphique moins véloce et que vous passez à Lollipop, vous pourrez avoir à composer avec ces artefacts visuels. Selon moi, ce léger prix à payer en vaut la chandelle, car visuellement, il s’agit de la version d’Android la plus aboutie, dynamique et intéressante à ce jour.
Bref, comme dans le cas de toute mise à jour majeure d’un système d’exploitation, les early adopters doivent vivre avec ces petits désagréments jusqu’à la mise à jour de certaines applications ou au déploiement de rustines. Il y aura assurément une version Android 5.0.1 sous peu.