Si elle reçoit l’appui des actionnaires et des autorités compétentes, la transaction positionnera Corus comme chef de file d’un marché qui doit composer avec la concurrence de plus en plus féroce de joueurs étrangers, dont notamment Netflix. La fusion de ces deux entreprises regroupera alors 45 chaînes de télévision spécialisées, 15 stations de télévision locales, 39 stations de radio, la maison de production Nelvana et un lot de propriétés numériques, y compris le portail de nouvelles Global News.
Puisque le CRTC considère déjà Corus Entertainment et Shaw Media comme une seule entité, tout porte à croire que la transaction obtiendra le feu vert de l’agence de réglementation.
«Cette transaction représente un jalon significatif pour Shaw, en positionnant fermement l’entreprise en tant que fournisseur chef de file axé exclusivement sur la connectivité avec un profil de croissance attrayant tout en permettant à Shaw de participer dans le potentiel de croissance significatif résultant de la combinaison de Shaw Media et de Corus», a déclaré le PDG Brad Shaw.
Cette acquisition représente l’une des plus grandes fusions médiatiques dans l’histoire du Canada, rivalisée uniquement par le rachat d’Astral Communications par Bell Media en 2013 pour 3,4 milliards de dollars.
Toutefois, si cette nouvelle paraît importante, difficile d’imaginer de grands bouleversements à l’horizon. En effet, Corus Entertainment et Shaw Communications partagent déjà le même actionnaire majoritaire, la famille Shaw. Un point en commun qui a d’ailleurs été soulevé par le CRTC en 2013, lorsque Corus souhaitait faire l’achat d’une portion des chaînes et stations de radio d’Astral au moment de son acquisition par Bell Media.
Puisque le CRTC considère déjà Corus Entertainment et Shaw Media comme une seule entité, tout porte à croire que la transaction obtiendra le feu vert de l’agence de réglementation.
Les nouvelles règles du CRTC en vigueur en mars prochain
Cette transaction survient en marge d’importants changements qui viendront influencer le paysage télévisuel canadien. Rappelons que dès le mois de mars, de nouvelles règles du CRTC seront imposées auprès des télédistributeurs, qui devront offrir un forfait d’entrée de gamme dont le prix sera plafonné à 25$ ainsi que des chaînes supplémentaires à des prix raisonnables.
En annonçant cette mesure, le président du CRTC Jean-Pierre Blais a invité les entreprises médiatiques canadiennes à se préparer à faire face à une concurrence mondiale plus importante. Il a aussi reconnu que le nouveau régime allait forcer certaines chaînes spécialisées moins populaires à revoir leur champ d’intérêt.
«Dans ce contexte, il risque d’y avoir des services qui ne survivront pas, engendrant ainsi des pertes d’emplois», avait-il dit.
D’importantes mises à pied ont notamment été observées chez Bell Media en novembre dernier, alors que l’entreprise était toujours en pleine restructuration. Inutile de souligner que les fusions d’entreprises peuvent souvent servir de prétexte pour de telles suppressions d’emplois.