En effet, le transport des aliments et autres biens de consommation sur de grandes distances, par bateaux, camions ou trains, génère des quantités impressionnantes de gaz carbonique, le grand ami du réchauffement climatique mondial.
Lors d’un test effectué en Utah, les chercheurs ont réussi à réaliser des économies jusqu’à 11% de carburant. L’adoption de ce système à l’échelle des États-Unis pourraient faire économiser à l’industrie du transport la modique somme de 6 milliards de dollars annuellement.
Tandis que des solutions sont apportées pour le transport des passagers avec notamment les voitures hybrides ou électriques, celles concernant le transport des marchandises sont encore aux abonnées absentes.
Des camions qui se pilotent comme des Formule 1
En Californie, l’entreprise Peloton est en train de mettre au point une technologie permettant à de gros camions de transport de se suivre assez près l’un de l’autre afin de profiter du principe d’aspiration. Comme en Formule 1, ou en course automobile en règle générale, se placer juste derrière un véhicule en déplacement permet de bénéficier de son aspiration. C’est un phénomène créé lorsque le premier véhicule fait l’effort de «fendre» l’air pour que le suivant n’ai pas à le faire et qu’il bénéficie alors du phénomène.
Le moteur du second véhicule a donc moins d’effort à faire pour atteindre la même vitesse que le premier et on peut donc bénéficier d’économies conséquentes de carburant et par le fait même de pollution.
Les machines prennent le relais
Cependant, si l’on peut faire cela en course dans un environnement contrôlé (un circuit), il est bien moins évident de le faire avec, non seulement des engins qui ne sont pas conçus pour cela, mais aussi sur des parcours ouverts avec des conducteurs de camions. L’entreprise Peloton cherche donc à remédier à ce problème en offrant un système de navigation embarqué qui permet à des camions de se suivre en étant assez proches pour bénéficier du phénomène d’aspiration sans pour autant reléguer la sécurité aux oubliettes.
Car effectivement, 11 petits mètres séparent les deux monstres de métal pour pouvoir en tirer des bénéfices. Cette distance est ridiculement petite, si l’on prend en compte le délais de réaction d’un humain normal qui appuie sur le frein en moyenne une seconde après que son œil est détecté un danger ou obstacle. 11 mètres ne suffirait donc pas à éviter la collision avec le camion précédent d’où l’importance de ce nouveau système.
Bon pour les finances et la planète
Lors d’un test effectué en Utah, les chercheurs ont réussi à réaliser des économies jusqu’à 11% de carburant. Considérant que les dépenses de carburant comptent pour 40% du budget de fonctionnement des entreprises de transport, il y a de quoi motiver les entrepreneurs à acquérir ce système. L’adoption de ce système à l’échelle des États-Unis pourraient faire économiser à l’industrie du transport la modique somme de 6 milliards de dollars annuellement.
Évidemment, qui dit moins de consommation de carburant, dit aussi moins de pollution. C’est donc une solution tout ce qu’il y a de plus intéressante que ce soit pour les gouvernements qui veulent respecter leur objectifs en termes d’émissions de gaz à effet de serre ou pour les entreprises qui veulent faire plus de marge en sauvant sur le carburant.
Volvo avait déjà réalisé un convoi de camions autonomes au courant de l’année 2013 afin de développer aussi une solution équivalente pouvant faire économiser près de 15% de carburant. L’autre objectif était aussi de réduire les accidents de la route causés par les camions de transports qui dans 90% des cas sont dus à la fatigue et à l’inattention des conducteurs de poids lourds.
Qui sait, peut-être que la profession de routier pourrait venir à se transformer. Chaque conducteur pouvant gérer de véritables convois de camions tout seul. Évidemment, plusieurs mois de tests sont encore à prévoir avant de voir ces camions sans conducteur arriver sur la route.