Le conseil de la Ville de Granby a adopté à l’unanimité une modification à l’article 17 de son règlement municipal sur l’interdiction d’injurier un agent de la paix ou un officier municipal dans l’exercice de leurs fonctions. Le nouvel alinéa, «constitue une infraction au présent article des propos tenus sur Internet ou sur les réseaux sociaux», a ainsi été ajouté hier soir, en l’absence du maire, Pascal Bonin, qui participe actuellement à une mission en Europe à propos des villes intelligentes.
Selon la citoyenne Gail Sheppard, la seule façon pour les policiers d’attirer le respect des citoyens serait d’abord d’agir respectueusement.
«Comme tout employeur, on doit fournir un environnement de travail exempt d’intimidation. On doit faire nos devoirs et faire en sorte que ça cesse. L’intimidation est un fléau», a fait valoir le conseiller Jocelyn Dupuis.
La décision de la ville serait liée aux propos tenus sur une page Facebook destinée à informer les citoyens des opérations radars de la région. Selon le maire suppléant, Robert Riel, les commentaires ont pris des «dimensions incroyables», alors qu’un policier en particulier a été la cible des internautes ces dernières semaines, l’identifiant par son nom et son matricule.
Une modeste opposition
Depuis le dépôt de l’avis de motion à la mi-avril, plusieurs personnes ont dénoncé la proposition de la ville, remettant notamment en question la légalité d’un tel règlement et l’autorité de la municipalité de sévir à l’extérieur de son territoire. Un point qui n’aurait pas été soulevé hier soir.
Bien que plusieurs internautes aient manifesté leur mécontentement sur les réseaux sociaux ces derniers jours, peu de gens se sont déplacés à l’hôtel de ville afin de s’opposer à la modification du règlement selon le quotidien La Voix de l’Est. «On ne vit pas il y a 100 ans. On peut dire ce qu’on veut», a déclaré Gail Sheppard, une citoyenne, clamant avoir «honte de vivre à Granby». Selon elle, la seule façon pour les policiers d’attirer le respect des citoyens serait d’abord d’agir respectueusement.
De son côté, un autre citoyen, Alain Généreux, a proposé à l’administration d’inviter les citoyens mécontents à faire part de leurs doléances à l’hôtel de ville. «Ça enverrait un message plus positif. Parce que là, vous prenez une mesure cœrcitive pour régler une situation qui touche peut-être 1% ou 2% [des policiers] plus baveux», a-t-il expliqué.
Le règlement, dont la portée s’étend maintenant à Internet et aux réseaux sociaux, prévoit une amende de 100$ à 1 000$ pour une première offense, et de 200$ à 2 000$ en cas de récidive.