Pour le geek normalement constitué, le lancement d’une nouvelle console de jeux vidéo est un événement heureux. Le lancement de deux consoles en une semaine est un party d’une rare intensité, puisque ce genre de choses n’est arrivé que deux fois au cours des vingt dernières années : en novembre 2001 pour la Xbox originale et le GameCube, et en novembre 2006 pour la PlayStation 3 et la Wii.
Ces gnochons de classe mondiale qui sont prêts à dépenser une somme considérable le font dans le seul but de satisfaire leur soif pathologique de célébrité sur YouTube, alors vous comprendrez que je ne leur donnerai pas un coup de main.
Alors, pourquoi saboter le plaisir d’autrui en se comportant comme de parfaits imbéciles?
Les non coupables
Non, je ne parle pas de ceux qui ont fait la file pendant des heures ou même des jours, le sourire aux lèvres, pour être les premiers à mettre la patte sur les nouveaux jouets de Sony et de Microsoft. Il s’agit peut-être d’un comportement un tantinet excessif, mais il ne fait de mal à personne, et je suis certain que la plupart de ceux qui se sont retrouvés à la porte des magasins vendredi dernier en ont profité pour discuter de leurs passions entre eux et peut-être se donner rendez-vous en ligne pour une petite partie de Killzone ou de Forza. Ça, c’est parfait.
Je ne parle même pas des fanboys qui s’abreuvent de bêtises parce que «la console X est tellement meilleure que la Y et t’es un cave si tu ne penses pas la même chose que moi», avant même que qui que ce soit n’ait mis la main sur l’un ou l’autre des appareils pour pouvoir en juger. C’est un peu trop fort à mon goût, mais ça n’empêche personne d’avoir du plaisir : il suffit d’ignorer les trolls et de continuer à jouer comme si de rien n’était. Keep Calm and Carry On, comme dit le mème.
Les vrais méchants
Non, je parle de ceux qui achètent des consoles pour les détruire quand ils savent très bien qu’il n’y en aura pas pour tout le monde.
Dans le cas de la PlayStation 4, il y a eu le gars à la batte de baseball, celui avec le fusil de gros calibre, et tous ceux qui ont poussé la perversité jusqu’à démolir leur nouvelle console devant ceux qui attendaient en ligne et qui allaient donc peut-être rentrer chez eux bredouilles par leur faute. Nous verrons sûrement d’autres niaiseries du genre émerger du lancement de la Xbox One, même si la demande semble moins forte à court terme.
Non, je ne donnerai pas de liens; ces gnochons de classe mondiale qui sont prêts à dépenser une somme considérable pour empêcher quelqu’un d’autre d’avoir du plaisir le font dans le seul but de satisfaire leur soif pathologique de célébrité sur YouTube, alors vous comprendrez que je ne leur donnerai pas un coup de main.
Le ready-made
Je parle aussi de «l’artiste» qui a fait brûler une nouvelle PlayStation 4 au micro-ondes dans le but de la vendre sur eBay en tant qu’oeuvre d’art, et de l’Ostrogoth qui a apparemment versé 11 151,30$ pour le privilège de faire l’acquisition du tas de plastique et de silicium fondu.
Paraît-il que le «créateur» n’en est pas à sa première expérience du genre, et qu’il trouve toujours un poisson pour l’encourager. Aurait-il pu au moins attendre que les stocks soient suffisants pour approvisionner tous ceux qui ont vraiment envie de, je ne sais pas moi, disons… JOUER? Sûrement qu’il aurait pu, mais il aurait sans doute encaissé quelques milliers de dollars de moins pour ses trois minutes de travail.
Parce que l’attrait de la nouveauté, ça paie. Au moins 11 151,30$.
Les profiteurs
Enfin, je parle aussi des scalpers qui ont acheté des consoles simplement pour les revendre à profit, et de ceux qui les ont encouragés en versant des centaines de dollars supplémentaires pour avoir leurs bébelles là, tout de suite, sans devoir se geler dehors parmi la plèbe.
Ça fait dur. Pas autant que les cas précédents, parce qu’au moins quelqu’un a pu profiter des consoles en fin de compte, mais dur quand même.
Et maintenant, un petit message personnel
Une console, c’est censé être une source de plaisir. C’est pourquoi je n’en ai précommandé aucune cette année.
Je savais que je n’aurais pas le temps d’y jouer avant les vacances de Noël, à cause de mes obligations professionnelles et de la fin de la rédaction de mon mémoire de maîtrise qui vampirise à peu près toute mon énergie. Alors plutôt que de laisser traîner une PlayStation 4 ou une Xbox One dans une boîte pendant trois ou quatre semaines, j’ai préféré donner à quelqu’un d’autre la chance d’en profiter tout de suite.
Donc, ami inconnu qui joue en ce moment avec «ma» console, je te souhaite bien du plaisir. Ne t’en fais pas pour moi : quand je serai prêt à jouer, j’en trouverai bien une quelque part. Et tu peux être certain qu’elle restera bien loin de mon four à micro-ondes.