Tout n’est pas instantané dans le merveilleux monde des affaires. En effet, le fabricant finlandais devra patienter encore un peu avant de conclure la vente de sa division d’appareils et de services à Microsoft, nous apprend ce matin Reuters. Les autorités asiatiques tardent à approuver la transaction, laissant croire que davantage de concessions seront exigées avant d’obtenir le feu vert.
Il y a quelques semaines, Google et Samsung auraient demandé aux autorités chinoises d’assurer que la transaction de 7,2 milliards ne provoque pas une augmentation significative des redevances au niveau des brevets.
Rappelons que Microsoft a déposé une offre d’achat de la division des appareils et de services de Nokia en septembre dernier. En somme, le géant du logiciel a offert 5 milliards de dollars US pour la division même, et 2,17 milliards pour l’exploitation des brevets de Nokia pour les 10 prochaines années.
Selon les analystes, le retard de cette transaction – dont la clôture était prévue à la fin mars – pourrait signifier que Nokia devra faire davantage de concessions sur les frais de licence qu’elle percevra sur les brevets qui resteront avec l’entreprise finlandaise une fois la transaction complétée.
Il y a quelques semaines, Google et Samsung auraient demandé aux autorités chinoises d’assurer que la transaction de 7,2 milliards ne provoque pas une augmentation significative des redevances au niveau des brevets.
Sami Sarkamies, analyste chez Nordea Markets, voit ce délai supplémentaire d’un mauvais œil. «Ils ont discuté avec les autorités pour un certain temps déjà, et ils ont encore besoin de plus de temps. […] Le plus grand risque est la hausse de leurs brevets. On dirait que Nokia devra faire de plus grandes concessions afin que la transaction se concrétise.»
Nokia a déclaré que les deux entreprises sont toujours déterminées à procéder à la transaction, et Microsoft a signalé qu’elle s’attend à ce que l’entente soit conclue le mois prochain.
«Nous approchons de la phase finale de notre processus d’approbation réglementaire mondial», a déclaré Brad Smith, avocat et vice-président exécutif des affaires juridiques et corporatives de Microsoft. «Actuellement, nous sommes en attente de la confirmation de l’approbation dans les derniers marchés.»
Soulignons que Nokia a déjà reçu l’approbation de la part de la Commission européenne et du Ministère de la Justice des États-Unis, mais certaines autorités du droit de la concurrence en Asie examinent encore les détails de la transaction, et les impacts potentiels sur ses marchés.
L’important délai qu’impose cette transaction n’est pas inhabituel pour Microsoft. Rappelons que des pourparlers de même nature ont nécessité 5 mois lors de l’achat de Skype en 2011.