Dans la foulée des révélations d’Edward Snowden concernant divers programmes de surveillance de la National Security Agency, le désir de protéger la vie privée grandit parmi la population en générale, et particulièrement parmi les utilisateurs de téléphones intelligents.
Voulant répondre à ce nouveau besoin, le Blackphone se targue d’être «le premier téléphone intelligent au monde à mettre la vie privée et le contrôle directement dans les mains de ses utilisateurs». Dévoilé en janvier dernier, l’initiative du fabricant espagnol Geeksphone et de la firme de sécurité Silent Circle a été présentée au public pour la première fois cette semaine, dans le cadre du Mobile World Congress qui se déroule présentement à Barcelone.
«La sécurité à 100% n’existe pas», explique-t-il. «Et un téléphone [totalement] à l’abri de la NSA est une chose impossible. Si vous avez un téléphone, il peut toujours être piraté.»
En terme de spécifications techniques, un flou subsiste concernant certaines de ses caractéristiques. Le Blackphone est doté d’un écran IPS de 4,7 pouces d’une résolution inconnue (qualifiée de HD par le fabricant), d’un processeur quadricœur inconnu cadencé à plus de 2 GHz, de 2 Go de mémoire vive, de 16 Go de capacité de stockage, d’une caméra principale de plus de 8 mégapixels, et d’une caméra frontale de 1,3 mégapixel.
Le Blackphone est propulsé par PrivatOS, une déclinaison d’Android paramétré de façon à ce qu’aucune information ne soit diffusée par le téléphone sans le consentement de son propriétaire.
L’appareil se démarque surtout grâce à son offre logicielle intégrée. D’abord, l’application Silent Phone permet des appels pair-à-pair cryptés. Même offre pour l’application Silent Text, qui permet la transmission et la réception de messages cryptés. L’application Silent Contact remplace la liste de contacts Android afin de prémunir vos informations d’une cueillette non sollicitée.
Toutefois, un bémol subsiste : la sécurité offerte par les applications Silent Phone et Silent Text exige que le destinataire utilise ces mêmes applications. Bien que celles-ci soient offertes également sur Android et iOS, un tarif mensuel est normalement exigé pour utiliser les services de Silent Circle. Les propriétaires de Blackphone peuvent offrir un an de ces services à trois de leurs proches, tandis qu’un abonnement de deux ans est offert gratuitement à l’achat du téléphone.
Les propriétaires de Blackphone obtiennent également un abonnement de deux ans aux services Disconnect – un service qui permet la recherche anonyme sur Google ou Bing par le biais d’un VPN – et 5 Go d’espace de stockage cloud chez SpiderOak. Comme vous pouvez l’imaginer, ce dernier chiffre automatiquement les données afin de préserver la confidentialité des renseignements en question.
Évidemment, même si le Blackphone est un pas dans la bonne direction en matière de sécurité, le PDG de Blackphone est conscient que le produit n’est pas sans faille. «La sécurité à 100% n’existe pas», explique-t-il. «Et un téléphone [totalement] à l’abri de la NSA est une chose impossible. Si vous avez un téléphone, il peut toujours être piraté.»
L’entreprise souhaite ouvrir le code de PrivatOS afin que la communauté puisse l’étudier, trouver des failles, et éventuellement contribuer à améliorer le produit.
Le Blackphone est affiché à 629$ US (environ 695$ CA ou 457€) et peut être commandé à même le site de son concepteur.