Depuis son dévoilement en 2013, nous n’avions reçu que très peu d’informations sur No Man’s Sky, ce jeu vidéo de science-fiction développé et édité par Hello Games.
La sortie de No Man’s Sky est prévue pour le 21 juin.
Pourquoi un si grand intérêt pour ce jeu? C’est que l’univers dans lequel le joueur évolue a été créé de manière procédurale, c’est-à-dire qu’il est généré au fur et à mesure, de façon essentiellement aléatoire et quasiment infinie. No Man’s Sky obéit à des règles mathématiques créées par un seul développeur; une première dans cette nouvelle génération de jeux vidéo.
J’ai ainsi pu essayer le jeu et échanger avec quelques membres de la petite équipe de 12 personnes qui ont tous travaillé d’arrache-pied à sa conception.
Un jeu libre, dans tous les sens du terme
Dans No Man’s Sky, vous incarnez le pilote d’un vaisseau spatial traversant l’espace pour percer un mystère caché au centre de l’Univers. Au cours de cette aventure, vous rencontrerez un nombre faramineux de systèmes solaires et planètes de toutes sortes, chacun accueillant un écosystème distinct. De l’aveu même de son créateur, il n’y a pas vraiment de but fixe dans No Man’s Sky.
«Bien sûr, plusieurs joueurs voudront atteindre le centre de l’Univers, mais vous pouvez décider de passer votre temps seulement sur une planète et découvrir toutes ses nuances», explique Sean Murray.
Vous pouvez aussi choisir de récolter des ressources premières sur des planètes éloignées de leur soleil par exemple, et revendre cette matière à fort prix dans le but d’améliorer votre vaisseau et vos armes, et bien entendu acquérir plus de carburant pour explorer l’Univers pour atteindre – si vous le souhaitez – son centre.
Plus vous vous approcherez du centre, plus vous découvrirez des espèces uniques et des items rares. Il est crucial de récolter des ressources pour progresser, car cette traversée sera dangereuse. Des vaisseaux pirates et des vaisseaux militaires sont déjà en route pour découvrir ce qui se cache au fin fond de la Galaxie, ce qui donne lieu à des batailles spatiales et des combats avec des espèces menaçantes.
Dans No Man’s Sky, vous pouvez être un marchand, un explorateur, un chasseur de primes, un mineur, ou même un pirate. À vous de décider! «No Man’s Sky vous permet de vous exprimer en tant que joueurs», résume Murray.
Découvrir une planète
Chaque planète a son propre relief, sa végétation, son climat, ses animaux, etc. Hello Games a même développé son propre tableau périodique, et chacun des minéraux appartient à un élément de celui-ci. Cela vous permettra de les assembler pour créer des matériaux spécifiques afin de construire certains produits ou armes.
Un fait intéressant est que l’équipe de concepteurs qui a travaillé sur le jeu a créé quelques centaines d’éléments comme des bras, jambes, feuilles, arbres, et autres. Grâce à divers algorithmes, les personnages du jeu et les paysages se forment aléatoirement, ce qui explique qu’aucune planète ne se ressemble ni ne possède des créatures semblables. En tant qu’explorateur, il est possible de lui donner un nom, ainsi que nommer les espèces qu’elle abrite. Autre caractéristique intéressante : si un autre joueur découvre votre planète, il sera averti que cette planète a été découverte par vous et verra les créatures de ce monde portant les noms que vous leur avez donnés.
À noter qu’il sera impossible de donner des noms vulgaires à votre planète ou aux espèces qui sillonnent son terrain. En effet, un système a été mis en place pour éviter le tout, et les serveurs de Sony filtreront ainsi tous les mauvais mots ou combinaisons possibles de mots offensants.
Chaque planète fait partie d’un système solaire et a une rotation sur son axe, générant un système de jour et de nuit en temps réel. Vous pouvez donc atterrir sur la surface ensoleillée (ou non) d’une planète pour que son environnement soit adapté en conséquence. Une fois sur cette planète, il n’y a aucun moyen de vous retrouver, puisque dans la plupart des cas, il s’agit d’une planète que vous venez tout juste de découvrir. Vous avez quand même la possibilité d’analyser votre environnement pour déterminer l’emplacement et quels types de ressources s’y trouvent, mais règle générale, vous êtes complètement perdu et c’est à vous de l’explorer. Il n’y a aucune carte géographique pour vous guider.
Vous pouvez décider de tout détruire sur une planète. Vous pouvez même creuser des trous dans le sol ou dans des roches pour accéder à des grottes. Lors de ma partie, j’ai d’ailleurs eu la chance de découvrir une galerie souterraine remplie d’eau. Un autre aspect important du jeu est le climat. Selon la planète que vous explorez, vous aurez à composer avec des températures extrêmement froides ou extrêmement chaudes. C’est donc à vous d’aller chercher l’équipement approprié afin de vous adapter au climat. De ce fait, No Man’s Sky est aussi un jeu de survie.
Des planètes habitées
Vous pourrez communiquer avec les extraterrestres de certaines planètes en apprenant leur langue.
En général, vous explorerez la Galaxie et les planètes de No Man’s Sky seul. Il n’y a pas de mode coop ni de mode multijoueur. Vous pouvez dire à un ami que vous êtes sur une planète quelconque, mais ce sera très difficile pour lui de la retrouver. Et dans le cas très peu probable où il découvre la planète où vous êtes situés, vous y verrez les mêmes choses, mais vous ne serez jamais en mesure de vous voir simultanément.
Dans No Man’s Sky, il n’y a personne d’autre que vous. À l’exception évidemment des créatures de toutes sortes qui vivent sur les planètes, qui sont plus ou moins pacifiques le jour, mais plus féroces la nuit. Puis, il y a les sentinelles, ces robots qui gardent la planète et qui vous rappelleront très rapidement que vous n’êtes pas le bienvenu si vous prenez trop des ressources, ou si vous attaquez sans raison une créature. Un peu à la manière de Grand Theft Auto, vous avez une jauge qui indique votre niveau de «criminalité». Plus cette jauge augmente, plus vous serez poursuivi par les sentinelles.
Mais, la chose que l’équipe de Hello Games n’avait pas encore dévoilée est que plusieurs de ces planètes sont aussi habitées par des extraterrestres. Il y a des édifices générés aléatoirement et qui ont chacun une fonction unique. Ça peut être une usine fabriquant un certain item dont vous avez besoin, ou ça peut être la base d’une des nombreuses races d’extraterrestres que l’on retrouve dans le jeu.
Chaque race d’extraterrestre parle une langue spécifique, et vous pouvez apprendre cette langue en découvrant certaines reliques (comme le monolithe ci-dessus) et ainsi communiquer avec eux. Plus vous maîtrisez leur langue, plus vous pourrez communiquer facilement. Vous aurez donc un classement plus élevé, ce qui vous donnera accès à plus d’options et même recevoir des faveurs, comme obtenir de meilleurs prix à l’achat d’armes ou d’outils, etc.
Les stations spatiales sont également habitées et vous pouvez y croiser des personnages non jouables qui viennent s’y loger ou faire du commerce.
Un système d’économie complexe
Tout ce que vous récoltez dans No Man’s Sky a une valeur et elle est quantifiée grâce à une devise nommée «unité». La valeur des ressources varie selon la fréquentation des routes empruntées et leur rareté. Certaines ressources ne sont disponibles que dans certains systèmes solaires, et une ressource accessible seulement dans une petite partie de l’Univers pourra être revendue à prix très élevé de l’autre côté de la Galaxie.
Il est aussi possible d’attaquer des convois commerciaux pour récupérer leurs ressources. Cependant, ils sont très bien protégés. Il vous faudra donc vous équiper en conséquence et faire preuve de prudence pour venir à bout de l’escorte du convoi. Personnellement, je vous conseille d’attendre d’avoir des armes très puissantes avant de vous frotter à un ennemi de ce gabarit.
Votre arsenal
Vous commencez avec une arme de base, mais vous vous rendrez rapidement compte que vous aurez besoin d’améliorer sa puissance en récoltant ou en achetant des items. Il y a aussi la possibilité de changer carrément d’arme si vous avez les moyens ou si un extraterrestre vous en donne une.
«Ce jeu est un RPG non linéaire», ajoute Murray. «Vous pouvez donc améliorer vos armes, votre vaisseau et votre uniforme quand bon vous semble et à n’importe quel moment pendant le jeu.»
Mes premières impressions
J’ai eu la chance d’y jouer pendant une période de 20 minutes. Je dois donc avouer que je suis loin d’avoir gratté la surface, mais ça m’a permis de me faire une bonne opinion du jeu. Oui, No Man’s Sky est immense et il y a énormément à faire. Vous pourrez facilement y passer 100 heures et plus sans avoir épuisé toutes ses possibilités.
Tout ce qui compose No Man’s Sky est généré par des algorithmes, et c’est pour moi ce qui est le plus extraordinaire dans ce jeu.
Personnellement, je préfère les jeux avec un scénario, et vous aurez compris que ce facteur est complètement absent de No Man’s Sky. Il n’y a aucune mission, aucun objectif précis, et aucune trame narrative. Vous êtes vous-même à la recherche d’un plaisir qui est, soit d’explorer le plus de planètes, soit agir en tant que pirate de l’espace en attaquant des convois, ou quelque part entre les deux.
Si Sean Murray ne veut pas que son jeu soit le poster child des jeux créés avec une technique procédurale, j’ai beaucoup de difficultés à lui donner raison. Au-delà d’un open world où vous pouvez faire ce que vous voulez, on retiendra que c’est un jeu qui se génère automatiquement sous vos yeux sans aucun temps de chargement. Tout y est généré par des algorithmes, et c’est pour moi ce qui est le plus extraordinaire dans ce jeu.
No Man’s Sky sera lancé sur PlayStation 4 et PC le 21 juin.