En matière de téléphonie cellulaire, les frais de rupture de contrat après deux ans, c’est fini à compter de décembre prochain. Ordre du CRTC. Les grands fournisseurs ont choisi de devancer l’échéancier en lançant dès les prochaines semaines une gamme de nouveaux forfaits conçus pour les contrats de deux ans. Mais la «liberté conditionnelle accélérée», pour un consommateur canadien, ça se paie.
Les nouveaux forfaits de deux ans
Mais si vous profitez de l’occasion pour acheter un BlackBerry Q10 avec un forfait de 6 Go de données, vous devrez casquer 155$ par mois, soit plus du double de ce que ma conjointe paie actuellement pour le même forfait avec son contrat de trois ans. Bon, vous me direz qu’elle a «seulement» un vieux iPhone 4 sans les appels illimités au Yukon, mais ça fait quand même bobo rien que d’y penser.
En général, on achète un nouveau téléphone au moment de signer un contrat. Si celui-ci dure deux ans plutôt que trois, il est normal que l’investissement initial et la mensualité qu’on nous demande de verser soient plus élevés, puisque le fournisseur dispose de moins de temps pour récupérer la subvention qu’il nous consent à l’achat.
C’est ce que l’on voit chez Bell, où le même téléphone nous coûtera 20$ à 30$ de plus à l’achat et 5$ de plus par mois avec un contrat de deux ans, selon MobileSyrup. Au total, on devra verser quelque 150$ de plus au cours des deux premières années, ce qui correspond à peu près à la subvention que l’on recevait pour la troisième année d’un contrat de trois ans. Les nouvelles offres de Rogers devraient être annoncées au cours des prochains jours, mais on s’attend à voir sensiblement la même chose.
Du côté de Telus, on va plus loin en introduisant des forfaits qui incluent les appels et les textos illimités partout au Canada et une réduction de 60% des exorbitants frais d’itinérance internationale, comme le disait Laurent LaSalle il y a quelques jours. Fort bien. On pourra aussi partager automatiquement nos forfaits de données entre tous les appareils attachés à un même compte, une autre idée bienvenue, du moins pour les 12% de propriétaires de tablettes tactiles qui ont choisi un appareil compatible avec les réseaux cellulaires. Mais si vous profitez de l’occasion pour acheter un BlackBerry Q10 avec un forfait de 6 Go de données, vous devrez casquer 155$ par mois, soit plus du double de ce que ma conjointe paie actuellement pour le même forfait avec son contrat de trois ans. Bon, vous me direz qu’elle a «seulement» un vieux iPhone 4 sans les appels illimités au Yukon, mais ça fait quand même bobo rien que d’y penser.
Toujours cher, nos services cellulaires
Ceci dit, s’il est normal qu’un contrat de deux ans coûte un peu plus cher à cause de l’accélération du remboursement de la subvention d’un nouvel appareil, cette augmentation ne fait qu’exacerber le problème du coût élevé des services cellulaires au Canada. Un récent rapport de l’OCDE, qui étudie les prix des services de télécommunications dans les 34 pays membres, classe les fournisseurs canadiens parmi les plus chiches et les plus riches. Par exemple :
- Le forfait combiné de milieu de gamme, avec 100 appels et 500 Mo de données par mois, coûte plus cher au Canada que dans 23 des 33 autres pays de l’OCDE.
- La plupart des forfaits de données se situent entre la 29e et la 32e place sur leurs listes respectives. Pour trouver un endroit où télécharger des cartes de GPS coûte plus cher qu’ici, il faut chercher loin et longtemps.
- Et les fournisseurs de services canadiens se classent au 4e rang de ceux qui encaissent les revenus les plus élevés.
Un représentant de Telus a répondu à cette étude en disant que le Canada devrait avoir les services les plus chers de l’OCDE et que l’étude constitue un triomphe pour l’industrie. Il aurait probablement dû se garder une petite gêne…
Ajoutez à cela le fait qu’à la fin d’un contrat de deux ans, le consommateur moyen sera fortement tenté de changer d’appareil, que ce soit nécessaire ou non, et à long terme la réduction des durées de contrats pourrait se retourner contre nous.